Découvrez la terrible Unité 731 ou 731 部隊 (Nana-san-ichi butai en japonais). Responsable des crimes les plus notoires de l’armée japonaise.
L’Unité 731 aussi appelée Manshu Detachment 731, Unité Ishii ou Kamo Detachment: 198 était une unité secrète de recherche et développement en matière de guerre biologique et chimique de l’armée impériale japonaise.
Officiellement connue sous le nom de Département de prévention des épidémies et de purification de l’eau de l’armée du Kwantung (関東軍防疫給水部本部), elle a été reconnue par le gouvernement japonais en 2002.
Pendant la Deuxième Guerre sino-japonaise (1937-1945) et la Deuxième Guerre mondiale, elle s’est consacrée à des expériences humaines mortelles et à la fabrication d’armes biologiques.
En décembre 1949, les forces soviétiques ont arrêté et jugé 12 chercheurs de l’Unité 731 pour crimes de guerre lors des procès de Khabarovsk et ont offert la protection à certains scientifiques pour diriger de tels camps en URSS.
Comme vous le verrez plus tard, ceux qui ont été capturés par les États-Unis ont tous bénéficié secrètement de l’immunité en échange des données obtenues lors de leurs expériences sur des êtres humains.
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En avril 2018, les Archives nationales du Japon ont rendu public une liste presque complète de 3 607 membres de l’Unité 731 à Katsuo Nishiyama, professeur à l’Université des sciences médicales de Shiga.
Aujourd’hui, seuls quelques bâtiments sont accessibles au public ou en cours de fouille archéologique, et les témoignages de certains scientifiques japonais constituent les principaux restes de l’existence de l’Unité 731.
☠️ Les tests et les victimes de l’Unité 731
L’Unité 731 réalisait fréquemment des expérimentations sur des individus qui étaient dépersonnalisés et internement qualifiés de « bûches », comprenant des injections de maladies, des procédures de déshydratation sous contrôle, des expérimentations en chambre hypobare, des essais d’armes biologiques, des vivisections (dont la durée variait de quelques minutes à 3 heures), des amputations et des tests d’armes…
Le projet nom de code « Maruta » avait pour but d’utiliser des hommes dans des expériences où les cobayes étaient ainsi sujets à des sévices sans anesthésie après que par exemple différents virus leur aient étés inoculés. Les scientifiques tentaient d’observer les dommages causés sur les tissus. Certains étaient exposés à des explosions de grenades ou servaient de cibles à des lance-flammes par exemple.
Sur d’autres victimes on coupait des membres pour mesurer le sang perdue ; sur d’autres encore on prélevait tout ou partie d’un organe pour étudier ses effets.
Les victimes de l’Unité 731 comprenaient – en plus de soldats prisonniers -des bébés, des enfants et des mères enceintes. Ces dernières étaient de différentes nationalités, mais la majorité d’entre elles étaient chinoises.
En outre, les armes biologiques produites par l’Unité 731 ont été utilisées dans des régions de Chine non occupées par les forces japonaises, notamment dans des villages chinois où l’on inoculait à la population la peste, le choléra entre autres maladies.
En plus des pertes étrangères, 1 700 soldats japonais au Zhejiang ont été tués par leurs propres armes biologiques alors qu’ils tentaient de libérer l’agent létal.
Les estimations du nombre de personnes tuées par l’Unité 731 et ses programmes connexes vont jusqu’à plus d’un demi-million de personnes.
Des milliers de tonnes d’armes chimiques et bactériologiques ont été enterrées en Chine et continuent de faire des victimes…
☠️ D’où vient l’Unité 731
L’Unité 731 a été commandée jusqu’à la fin de la guerre par le général Shiro Ishii, officier médecin de combat et chercheur de l’armée japonaise du Guandong.
Basée dans le district de Pingfang à Harbin, la plus grande ville du Mandchoukouo (elle disposait de succursales actives dans toute la Chine et en Asie du Sud-Est) :
L’installation elle-même a été construite en 1935 en remplacement de la forteresse Zhongma, et Ishii et son équipe l’ont utilisée pour étendre leurs capacités de travail.
À l’inauguration du nouveau centre en 1938, Ishii est promu colonel. Le travail de l’unité 731 pouvait alors commencer… Elle était divisée en 8 divisions :
- Division 1 : recherche sur la peste bubonique, le choléra, l’anthrax, la typhoïde et la tuberculose sur des sujets humains vivants (dont une prison pouvant contenir environ quatre cents personnes)
- Division 2 : recherche d’armes biologiques utilisées sur le terrain, en particulier la production d’appareils pour la propagation de germes et de parasites
- Division 3 : production d’obus contenant des agents biologiques
- Division 4 : production en masse et stockage de bactéries
- Division 5 : formation du personnel
- Divisions 6, 7 et 8 : équipements, médecine et administration
Cette Unité et son programme ont reçu le soutien du gouvernement japonais et ce jusqu’à la fin de la guerre en 1945.
Lors de la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont pris connaissance des activités de l’Unité 731 et ont arrêté Ishii et certains de ses collaborateurs.
Cependant, plutôt que de les traduire en justice, les autorités américaines ont conclu un accord secret avec Ishii et son équipe. En échange de l’accès à leurs données de recherche, les États-Unis ont offert l’immunité à Ishii et à ses collègues.
Pour aller plus loin
- Ma no 731 butai : témoignages d’anciens militaires japonais diffusés sur la chaîne TBS en 1975 et 1976.
- Kizu, les fantômes de l’Unité 731 : enquête au Japon, montrant des témoignages d’anciens militaires japonais, diffusée sur France 2 le 29 juillet 2005.
- Les héritiers du Docteur Mengele, diffusé sur Arte le mardi 18 mai 2010 à 10h50
- World Justice, Unit 731, Nightmare in Manchuria : raconte l’historique de l’Unité avec des témoignages d’anciens membres ayant participé à des expérimentations.
- Camp 731 / Men behind the su : fiction chinoise réalisé en 1988 par Tun Fei Mou.
- Philosophy of a Knife : fiction sur les expériences et tortures infligées par l’Unité 731.
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