Ce mardi 1er octobre, Shigeru Ishiba a été officiellement élu Premier ministre du Japon à l’issue d’un vote du Parlement.
Après plusieurs tentatives infructueuses, ce leader politique de 67 ans prend enfin les rênes du pays et devient le 102e Premier ministre du Japon le 1er octobre 2024. Retour sur son parcours, les défis qu’il devra relever et ses ambitions pour le Japon.
Un homme longtemps en quête de première place
Issu d’une famille politique – son père était lui-même membre de la Diète nationale – Ishiba a grandi dans un environnement qui a façonné sa future carrière.
Il né le 4 février 1957 à Tottori, diplômé de la prestigieuse Université Keiō en 1979, il a rapidement fait son entrée en politique en étant élu à l’Assemblée préfectorale de Tottori en 1983, à l’âge de 26 ans. Trois ans plus tard, en 1986, il franchit un nouveau cap en remportant un siège à la Chambre des représentants, la chambre basse de la Diète nationale du Japon.
À lire aussi sur dondon.media : ⏳ Chronologie du Japon (dates, périodes, faits historiques)
Shigeru Ishiba n’est donc pas un nouveau venu dans la scène politique japonaise… Au fil des années, Ishiba s’est forgé une réputation de politicien travailleur et méticuleux, particulièrement reconnu pour son expertise en matière de défense et de sécurité nationale.
Ancien ministre de la Défense et de l’Agriculture, il a tenté à plusieurs reprises de prendre la tête du Parti libéral-démocrate (PLD) — notamment en 2012 et 2017, où il fut battu par son grand rival, Shinzo Abe. En 2020, c’est Fumio Kishida qui lui a barré la route.
Malgré sa popularité auprès du grand public nippon, Ishiba a toujours eu du mal à gagner la confiance des parlementaires. Cependant, cette fois, sa persévérance a porté ses fruits : le 27 septembre, il a été désigné par son parti comme successeur de Fumio Kishida. Ce choix a été confirmé par un vote au Parlement le 1er octobre, une formalité grâce à la confortable majorité de la coalition au pouvoir.
Il fait face à des défis de toutes sortes
Dès son entrée en fonction, Shigeru Ishiba doit affronter une série de défis, notamment sur le plan économique. L’économie japonaise souffre d’une atonie persistante de la consommation des ménages et d’une croissance des salaires qui peine à décoller. Ces deux facteurs freinent la reprise économique du pays.
Soutien de la normalisation monétaire initiée par la Banque du Japon en 2024, Ishiba voit cette politique comme un levier pour relancer l’économie. Cependant, cette orientation a fait fluctuer les marchés : le yen a bondi tandis que la Bourse de Tokyo a chuté, les investisseurs redoutant des hausses d’impôts sur les sociétés.
Parmi les défis majeurs auxquels le nouveau Premier ministre devra faire face, la question du vieillissement de la population japonaise est cruciale. Avec une population parmi les plus âgées au monde, le Japon connaît un taux de natalité en chute libre, un phénomène qui pèse lourdement sur son avenir économique et social.
Pour lutter contre ce fléau, Shigeru Ishiba souhaite s’attaquer aux conditions de travail au Japon, notamment en réduisant le nombre d’heures de travail et en renforçant les aides pour les familles. L’objectif : inciter les jeunes couples à avoir des enfants, tout en améliorant la qualité de vie des parents.
Sur la scène internationale, Shigeru Ishiba hérite d’une situation délicate, marquée par des tensions croissantes en Asie. Son prédécesseur s’était engagé à doubler les dépenses de défense et à renforcer les alliances, notamment avec les États-Unis, face aux menaces posées par la montée en puissance de la Chine, ainsi que par le comportement de la Corée du Nord et de la Russie.
Partisan d’une posture ferme, Ishiba s’est rendu à Taïwan en août et plaide pour la création d’une alliance militaire régionale, inspirée du modèle de l’OTAN. Cette initiative aurait pour but de renforcer la sécurité collective face aux risques croissants dans la région.
Shigeru Ishiba va tenter de redorer l’image du PLD après plusieurs scandales
Le nouveau Premier ministre devra également regagner la confiance des électeurs, entamée par une série de scandales politico-financiers ayant affecté la crédibilité du PLD. Ces scandales ont notamment contribué à la chute de popularité de Fumio Kishida, le prédécesseur d’Ishiba.
Pour redresser la barre, Ishiba devra faire preuve de transparence et proposer des réformes politiques pour restaurer la confiance du public, tout en consolidant son assise au sein du parti.
🚨 Ne manquez pas les derniers articles dondon.media sur le Japon : sur Google Actualités, Twitter, E-mail ou via notre flux RSS.