Le Japon traverse actuellement une période de pénurie de riz, accompagnée d’une augmentation des prix.
On pourrait penser que la pénurie de riz au Japon résulte de mauvaises récoltes, du changement climatique ou encore de l’augmentation du tourisme international…
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Cependant la récolte de 2023 a été tout à fait normale, avec un indice de récolte de 101, proche de la moyenne annuelle. De plus, l’afflux de touristes n’a pas eu un impact significatif, leur consommation de riz représentant moins de 0,5 % de la consommation totale.
Alors pourquoi le Japon fait face à une pénurie de riz, entraînant une hausse spectaculaire des prix ? Explorons ensemble les raisons derrière cette situation !
La cause : une politique de réduction des surfaces cultivées
La véritable cause de cette pénurie de riz réside dans la politique japonaise de réduction des surfaces cultivées, mise en place depuis plus de 50 ans.
Cette politique vise à limiter la production pour maintenir des prix élevés, avec des subventions accordées aux agriculteurs qui se tournent vers d’autres cultures comme le blé ou le soja.
En conséquence, seules 60 % des rizières japonaises sont actuellement utilisées, ce qui explique la sensibilité du marché à la moindre augmentation de la demande.
Un faux semblant du gouvernement Abe
En 2018, le gouvernement de Shinzo Abe a prétendu abolir la politique de réduction des surfaces cultivées, mais en réalité, seule la fixation des objectifs de production a été supprimée.
Les subventions pour la réduction des surfaces sont restées en place, créant l’illusion d’une réforme.
Cette manipulation a permis au gouvernement d’afficher une image de réforme sans réellement modifier la situation, ce qui a été bien accueilli par le public, malgré l’absence de changements réels.
Si la politique avait vraiment été abolie, la production de riz aurait augmenté, entraînant une chute des prix et des protestations de la part des agriculteurs. Cependant, les prix du riz ont continué d’augmenter, confirmant que la réduction des surfaces n’a jamais été abolie.
La politique de réduction des surfaces cultivées n’a pas seulement conduit à des prix élevés pour les consommateurs, mais elle coûte également au gouvernement plus de 300 milliards de yens par an en subventions.
Plutôt que d’alléger la charge financière des citoyens, cette politique aggrave leur situation en utilisant l’argent des contribuables pour maintenir des prix artificiellement élevés.
Cette politique a également freiné le développement de nouvelles variétés de riz à haut rendement. En comparaison, le riz californien produit 1,6 fois plus que le riz japonais par unité de surface, et la Chine a également rattrapé son retard.
L’absence d’innovation et l’incapacité à augmenter la production fragilisent petit à petit l’industrie rizicole japonaise.
Avenir du riz japonais : l’exporter ?
Le Japon pourrait produire jusqu’à 17 millions de tonnes de riz par an en abolissant la politique de réduction des surfaces et en adoptant des variétés à haut rendement.
Une partie de cette production pourrait être exportée, renforçant ainsi la sécurité alimentaire du pays en cas de crise internationale. Cependant, les responsables japonais continuent de privilégier une politique qui maintient les prix élevés, au détriment de la compétitivité internationale.
Tant que cette politique restera en place, le Japon continuera de faire face à des pénuries et à des hausses de prix. Pourtant, en abolissant cette politique et en exportant davantage de riz, le Japon pourrait devenir un acteur majeur sur le marché mondial du riz, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire mondiale !
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