Comprenez avec cet article en quelques minutes la bulle spéculative japonaise aussi appelée bulle économique japonaise.
Le 29 décembre 1989, la Bourse de Tokyo atteignait un dernier sommet historique, apogée de la spéculation folle ayant touchée l’archipel.
Et le crash de l’économie japonaise au début des années 1990, baburu keiki (バブル景気) littéralement bulle économique, a eu un impact important sur toutes les économies de l’Asie du Sud-Est et occidentales.
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Au plus haut de la bulle, à Tokyo dans le secteur Ginza, des propriétés de premier choix avoisinant le million d’euro (cent millions de yen de l’époque)… par m² :
💥 Origines de la bulle économique japonaise
Après la Seconde Guerre mondiale, dans les décennies suivantes, le Japon a fortement encouragé l’épargne de ses habitants. Le yen s’appréciant, la possession d’actifs est devenue très lucrative sur l’archipel.
Dans le même temps, l’abandon du système de change fixe de Bretton-Woods libère le Japon de la contrainte de change et l’économie japonaise accumule les actifs en dollars : constituant d’énormes réserves !
Des emprunts se faisaient à Tokyo à un taux d’intérêt proche de zéro, puis étaient convertis en dollar et placés ensuite en dollar à un meilleur taux dans le monde. Ces taux extrêmement bas au Japon ont permis de développer l’énorme bulle spéculative japonaise !
Dans ce contexte s’est développé au Japon des valeurs foncières exorbitantes, des prêts faciles souscrits par les banques, des niveaux élevés de corruption dans les secteurs de l’assurance, de la banque et de d’investissement (y compris via le crime organisé) ainsi qu’niveau d’emploi insoutenable ont tous contribué à une implosion spectaculaire de l’économie japonaise de 1986 à 1990.
Fait amusant, pour les amateurs de jeux vidéo sachez cette bulle spéculative est au centre de l’intrigue du jeu vidéo d’action Yakuza 0.
La bulle fût techniquement provoquée par un rapatriement rapide de capitaux japonais en provenance des États-Unis, à la suite d’une dépréciation brutale du dollar américain liée aux accords du Plaza de 1985.
L’économie japonaise confrontée à une masse de dollars dévalués qu’elle doit absorber ruina l’épargne japonaise de l’époque et obligea de nombreuses entreprises japonaises de premier plan à fermer. Les investissements se sont détournés du pays et les entreprises manufacturières perdirent leur avance technologique.
Au final, tous les secteurs de l’économie furent touchés les uns après les autres, entrainant tout le pays dans la récession.
Cette période d’explosion de la bulle (崩壊) est appelée au Japon la décennie perdue ou encore la fin du siècle (失われた十年).
💥 Suite et fin de la bulle économique japonaise
Cette décennie perdue est finalement devenue les 20 années perdues. Le gouvernement japonais a en effet été longtemps entravé par le « triangle de fer » : contraintes résultant de l’intérêt personnel de politiciens, des conglomérats d’entreprises et des plus hauts niveaux de la bureaucratie nippone.
D’importantes réformes bancaires ont quand même été mises en place et l’économie s’est redéveloppée, soutenue par une hausse des exportations grâce à un yen sous-évalué.
La crise financière mondiale de 2008 a ensuite frappé le Japon de plein fouet si bien qu’en 2009, le PIB s’est contracté d’environ 5 % et l’indice Nikkei alla jusqu’à toucher les 7 054 points en mars 2009 :
Jusqu’à maintenant, le Japon ne se remet pas de cette bulle spéculative même si son économie a retrouvé de la vie… Pour chaque yen que le gouvernement japonais collecte, 0,4 yen est dévolu à rembourser la dette issue de la bulle économique japonaise.
Le PIB japonais en 2017 n’était que de 2,6 % supérieur à ce qu’il était en 1997 (avec un taux de croissance annualisé de 0,13 %).
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