Récemment, une amie proche est rentrée d’un voyage au Japon et m’a partagé son expérience évidemment inoubliable.
Ce qu’elle m’a raconté m’a profondément touchée. Cela faisait des années qu’elle rêvait de ce voyage, alimentée par des cours de japonais, des lectures et des films.
Pourtant, malgré toute cette préparation, son séjour l’a confrontée à des réalités inattendues et bien éloignées des stéréotypes qu’elle avait inconsciemment intégrés depuis l’Europe…
Son itinéraire l’a menée à travers les charmantes ruelles d’Onomichi, les temples majestueux de Kyoto, jusqu’au tourbillon vibrant de Tokyo. Avant de partir, elle avait une idée bien précise du comportement des Japonais, façonnée par son apprentissage de la langue et ses découvertes culturelles.
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Politesse exquise, révérences constantes, discrétion absolue – tout cela semblait être des piliers inébranlables de la société japonaise. Mais dès ses premiers jours sur place, elle a découvert une réalité presque insaisissable…
Un soir, dans un hôtel de Kyoto, elle a été accueillie avec une bienveillance presque théâtrale, les « arigatou gozaimashita » résonnant avec une longueur solennelle. Mais quelques jours plus tard, dans un izakaya animé, la serveuse ne lui a accordé qu’un regard distrait, indifférente à ses efforts pour parler japonais.
Et puis, il y a eu ce chef de ramen, homme âprement passionné par son art culinaire mais d’une froideur déconcertante avec sa clientèle…
Au Japon, il y a toujours des rencontres improbables qui marquent les esprits par leur caractère singulier. Un soir à Shibuya, elle se retrouve dans un petit bar caché, tenu par un ancien yakuza au sourire énigmatique. Il ne parle jamais de son passé, mais ses tatouages racontent une histoire que peu oseraient évoquer.
Dans ce bar exigu, un DJ mélange les sons traditionnels mongoles avec des beats techno, créant une ambiance hypnotique. Assise au comptoir, elle discute avec une drag queen extravagante qui lui raconte ses soirées passées à chanter des ballades texanes…
Lors d’une balade nocturne à Harajuku, elle croise un vieil homme jouant du shamisen, son instrument amplifié par une distorsion rock, créant une fusion entre le passé et le présent. Il est accompagné d’un groupe de jeunes skateurs qui, fascinés, reprennent le rythme en frappant sur les planches de leurs skateboards, créant un spectacle improvisé.
Mais l’une des rencontres les plus étranges eut lieu dans un petit izakaya à Akihabara, où elle rencontre un ingénieur qui travaillait sur des robots. Il lui montre un prototype qu’il cache sous la table : un petit robot humanoïde capable de réciter des haïkus. Il lui explique que, dans une vie antérieure, il était moine, et que son rêve est de créer un temple entièrement géré par des robots capables de méditer et de réciter des sutras.
Apres toutes ces anecdotes, elle m’a expliqué que ce voyage lui a offert une leçon inestimable : la diversité humaine est bien plus grande que ce qu’on peut imaginer. Oui, il existe des codes, des traditions, des attentes dans chaque culture, mais au final, les gens sont aussi différents et uniques au Japon qu’en Europe.
Certains étaient d’une patience touchante, l’encourageant à poursuivre ses phrases en japonais maladroit, tandis que d’autres passaient directement à l’anglais, comme s’ils souhaitaient éviter l’inconfort de la barrière linguistique. Certains lui faisaient des courbettes répétées, tandis que d’autres étaient plus directs, plus bruts. Cette pluralité de comportements a brisé en elle l’idée d’une homogénéité japonaise figée.
À travers ses récits, elle m’a fait comprendre que ses attentes étaient forgées par des stéréotypes, même bien intentionnés. Elle pensait, comme beaucoup, que « les Japonais sont toujours polis », ou que « dans la culture japonaise, les règles de savoir-vivre sont immuables ».
Mais en réalité, elle a découvert un pays où chacun est une histoire à part entière, où les individualités dépassent de loin les généralisations. Certains étaient accueillants, d’autres fermés, tout comme ici en Europe. Elle a rencontré la complexité humaine, dans toute sa splendeur.
Si, comme elle, vous préparez un voyage au Japon ou dans un autre coin du monde, elle vous encourage à laisser de côté vos attentes rigides. Chaque rencontre vous révélera des nuances inattendues, des facettes imprévues de l’humanité.
Et c’est précisément cette ouverture à l’imprévu qui rend le voyage si profondément enrichissant !
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