Découvrez l’époque de Nara (奈良時代), une des subdivisions de l’histoire du Japon. Cette période se situe entre 710 et 794.
Précédée par la période Yamato et suivie par l’époque Heian. Le Japon constitue à cette époque le foyer culturel de première importance avec Silla, en Corée, et le cœur de la Chine.
Pendant Nara, l’empire japonais est désormais établi, les clans comme le peuple lui sont attachés, la scène politique est calme. Cette prospérité est telle que l’Empire Japonais se considère comme l’égal de la Chine par certains égards.
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Cette période Nara débute avec l’établissement en 710 de la première capitale permanente du Japon à l’actuel ville de Nara encore connue pour ses reliques bouddhistes. En même temps le Japon abandonne les titres et habits de cour de la tradition chinoise.
D’abord inspiré par la dynastie Tang, la cour de Nara importait encore beaucoup des connaissances de la civilisation chinoise de son époque, une culture japonaise dérivée de l’influence chinoise s’imposa petit à petit à cette période.
Des routes reliaient Nara aux capitales provinciales, et les impôts étaient collectés de manière plus efficace et régulière. Des pièces de monnaie sont frappées, même si leur usage n’est pas encore généralisé.
Les grandes réformes de la fin de l’ère Yamato ont entraîné le développement d’une bureaucratie impériale qui siège désormais aussi à Nara. Rapidement, la ville devient le premier centre urbain du Japon, avec une population de 200 000 personnes (soit près de 7 % de la population du pays).
Cette nouvelle forme d’urbanisation de Nara rassemble l’élite du pays et va permettre une culture japonaise unique au monde. Ainsi les critères de beauté évoluent. Hommes et femmes de l’aristocratie se poudrent le visage, blanchissent leur peau et se noircissent les dents.
Les hommes portent désormais la moustache, tandis que les femmes se peignent les lèvres d’écarlate à l’image du panthéon shinto. Les premières robes de cour complexes font aussi leur apparition avec les junihitoe.
Les premiers jardins japonais naturalistes ont été construits dans la ville de Nara à la fin du 8ème siècle.
Sur le plan artistique, le développement majeur fût sans doute littéraire : apparition des kana et les premiers grandes œuvres apparaissent au début de l’ère Nara, avec le Kojiki et le Nihon Shoki, premières chroniques impériales.
Des œuvres de fiction, comme le Dit du Genji, premier roman japonais, et le Livre de l’Oreiller, de Sei Shonagon, une des premières femmes auteur, furent écrites en parallèle de nouvelles formes de poésie. Les poèmes japonais, nommés waka et autant de poètes célèbres, Fujiwara no Teika, Murasaki Shikibu, Saigyo, marquèrent la période.
Les monastères les plus anciens encore actifs aujourd’hui sur l’archipel datent de cette période comme le grand monastère du Mont Hiei.
Dans le même temps la cour impériale va commencer à subir des intrigues de palais et les luttes de pouvoir… Les clans autour de la cour impériale, en particulier les Fujiwara, et les influents prêtres bouddhistes se disputaient tous l’influence des Empereurs.
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Au début de cette période, le prince Nagaya pris le pouvoir après la mort de Fujiwara no Fuhito. Fuhito fut succédé par 4 fils, Muchimaro, Umakai, Fusasaki et Maro. Ils placèrent sur le trône l’empereur Shomu, prince par la fille de Fuhito.
En 729, ils arrêtent Nagaya et reprennent le contrôle. Alors qu’une importante épidémie de variole se propage depuis Kyūshū en 735, les quatre frères meurent, entraînant une réduction temporaire de la domination Fujiwara.
En 740, un membre du clan Fujiwara, Hirotsugu, lance une révolte depuis sa base de Fukuoka, à Kyushu. La rébellion vaincue, l’empereur de l’époque resta choqué et effrayé par ces événements, fuyant 3 fois Nara jusqu’à ce qu’il y revienne finalement.
Pour réimposer le pouvoir de l’empire, l’impératrice Kôken invita durant son règne un grand nombre de prêtres bouddhistes à la cour. Même après ton abdication en 758, elle continua à entretenir des liens très fort avec le clergé, notamment avec un prêtre nommé Dokyo.
Lorsque son cousin Nakamaro de Fujiwara prit les armes contre elle, elle parvint à le vaincre et à déposer du même coup l’empereur régnant, remontant sur le trône en tant qu’Impératrice Shotoku (764-770).
⛩️ Développement du Bouddhisme japonais au service de l’Empire
Bien implanté près des zones de pouvoir, le clergé bouddhiste issu de l’étranger se lance dans un processus d’adaptation à la réalité japonaise. Toujours très proche des empereurs et impératrices de Nara, son influence va être grandissante au fil des décennies.
Des temples provinciaux furent établis, ces kokubunji étaient utiles pour étendre l’influence du bouddhisme aux régions rurales, dans lesquels le shintoïsme était encore implanté.
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L’immense complexe monastique et le temple Todaiji sont construits au début de l’ère, au centre se trouve une immense statue de Bouddha en bronze présenté en début d’article. Appelé Daibutsu, il est toujours en place à Nara et mesure plus de 16 mètres de haut.
Cette statue représente la synthèse entre le bouddhisme venu du continent et les traditions plus anciennes du shintoïsme, né au Japon.
Des réalisations culturelles et des œuvres d’art de tout le monde bouddhiste trouvèrent leur route jusqu’au Japon à cette époque, notamment jusqu’au temple Shoso-in, qui archivait des textes sacrés venus d’aussi loin que d’Asie Centrale via la Route de la Soie.
C’est aussi grâce au développement de ces œuvres d’art que le bouddhisme gagna en influence au Japon : peintures sur soie, statuaire bouddhiste, décorations des temples (mandalas), sculpture et calligraphie.
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Cependant à la fin de la période Nara, les charges financières de l’État augmentent et la cour commence à licencier les fonctionnaires qu’elle considère comme non essentiels.
En 792, la conscription est même abandonnée et les chefs locaux sont autorisés à créer des milices privées pour assurer la police. Une décentralisation forcée de l’autorité se met petit à petit en place…
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