Les législatives japonaises anticipées du 27 octobre ont vu une défaite qui a ébranlé le Parti libéral-démocrate (PLD).
Le Parti libéral-démocrate au pouvoir presque sans interruption depuis 1955 subit un revers électoral qui reflète un mécontentement grandissant des japonais et remet en question la légitimité de la coalition au pouvoir.
🚨 Une perte de majorité sans précédent pour le PLD
Selon les projections de la chaîne publique NHK, le PLD aurait décroché entre 153 et 219 sièges, un score bien en deçà des 233 nécessaires pour obtenir la majorité absolue
Cette défaite constitue une première depuis 2009 et souligne l’affaiblissement du parti face à des enjeux économiques et éthiques qui préoccupent de plus en plus la population japonaise.
Pourquoi ce recul du PLD japonais ?
Plusieurs facteurs expliquent ce revers électoral. Le parti conservateur souffre avant tout de l’usure du pouvoir, accentuée par la difficulté de succession après l’ère Shinzo Abe, qui avait dominé la scène politique japonaise de 2012 à 2020.
Shigeru Ishiba, perçu comme moins populaire et influent, n’a pas su fédérer efficacement le PLD, créant des divisions internes et des tensions qui ont fragilisé sa position.
L’économie japonaise a aussi joué un rôle central dans ce scrutin. La hausse de l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat ont engendré un fort ressentiment parmi les électeurs, qui reprochent au gouvernement actuel de ne pas protéger leur bien-être économique.
En outre, le scandale des caisses noires impliquant le financement illégal du PLD et ses liens controversés avec l’Église de l’Unification ont ajouté à l’indignation populaire, remettant en cause l’intégrité du parti et de ses dirigeants.
La défaite du PLD se répercute aussi sur son partenaire de coalition, le Komeito (centre droit), qui sort fragilisé de ces élections. Pour maintenir une majorité, le PLD devra envisager des alliances plus larges, mais cette perspective s’annonce difficile dans un contexte de méfiance envers les partis établis.
Et bonne nouvelle la composition de cette nouvelle chambre basse voit aussi voir un nombre record de femmes parlementaires.
🛠 Une réforme ou le risque d’un vide politique ?
Reconnaissant la « défiance » et la « colère » des électeurs, Shigeru Ishiba a exclu de démissionner. Il s’est engagé à entreprendre des « réformes fondamentales » au sein du PLD pour redresser l’image du parti et restaurer la confiance. Cependant, dans un système minoritaire, les capacités d’action du gouvernement risquent d’être limitées, créant une période d’incertitude au Japon.
Alors que le PLD peine à se maintenir, une fragmentation de l’opposition et une demande croissante pour des politiques inclusives et éthiques créent un contexte inédit dans lequel la population espère voir des réformes.
Le revers du PLD a permis à l’opposition de gagner du terrain. Le Parti démocrate constitutionnel (PDC), dirigé par l’ex-Premier ministre Yoshihiko Noda, enregistre une hausse significative avec un gain de 148 sièges selon NHK.
Les petits partis bénéficient également de cette élection pour se renforcer : le Parti démocrate du peuple quadruple ses sièges et le Reiwa Shinsengumi progresse en se positionnant comme un parti populiste.
🌅 Une ère de défis pour Shigeru Ishiba
Dans un contexte de défiance et de colère, Shigeru Ishiba devra trouver un équilibre entre des réformes profondes et des compromis pour maintenir une gouvernance stable. Cependant, il n’écarte pas la possibilité de collaboration avec certains partis de l’opposition sur des textes spécifiques, affichant ainsi une volonté d’apaisement et de coopération.
L’avenir de Shigeru Ishiba et du PLD est aujourd’hui incertain. Certains membres influents du PLD pourraient chercher à s’emparer de la situation pour remettre en cause sa direction. Pourtant, l’urgence de préserver une certaine stabilité pourrait inciter à maintenir un front uni, du moins temporairement, au sein du parti conservateur.
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