Des élections d’octobre 2024 au Japon ont entraîné des évolutions politiques significatives, avec Shigeru Ishiba à la tête du gouvernement.
Sous le mandat de Shigeru Ishiba, le Japon semble privilégier une continuité politique plutôt qu’un changement significatif. Pour les étrangers, cela peut offrir une certaine stabilité économique à court terme, mais les défis liés à l’intégration et à la politique migratoire restent préoccupants.
Et si le Parti libéral-démocrate (PLD) a maintenu sa position, les attentes de réformes majeures n’ont pas encore été concrétisées dans un contexte d’incertitude économique et sociale.
🏛️ Contexte politique : stabilité ou statu quo ?
Depuis 2012, le Parti libéral-démocrate (PLD) domine la scène politique, bien qu’il ait récemment été fragilisé par des scandales de corruption. Cette crise de confiance a conduit Fumio Kishida à démissionner, ouvrant la voie à Shigeru Ishiba, figure respectée mais isolée au sein des factions du PLD, pour prendre la tête du gouvernement.
Malgré son arrivée, l’incertitude persiste. Douze jours après sa nomination, Ishiba a dissous la chambre basse pour appeler à de nouvelles élections. Résultat : le PLD a perdu sa majorité, et un vote pour confirmer le Premier ministre est attendu en novembre. Cette instabilité politique pourrait remodeler le paysage gouvernemental japonais.
Le nouveau Premier ministre a pourtant promis des réformes économiques ambitieuses, mais a rapidement opté pour la continuité en maintenant des politiques centrées sur un yen faible et des dépenses publiques financées par la dette.
Cette approche économique, bien qu’elle favorise les exportations japonaises et le soutien aux ménages, ne s’attaque pas aux problèmes structurels tels que la stagnation salariale ou la hausse du coût de la vie.
Le futur politique du Japon reste incertain. Shigeru Ishiba réussira-t-il à s’imposer comme Premier ministre, ou Yoshihiko Noda, chef du Parti démocrate constitutionnel, prendra-t-il les rênes ?
🗳️ La campagne électorale japonaise : un style unique
Les campagnes électorales japonaises sont courtes mais intenses. Elles ne durent officiellement que douze jours et obéissent à des règles strictes. Les candidats privilégient les rassemblements de rue, les discours publics et les véhicules équipés de haut-parleurs pour se faire entendre.
- Durée limitée : Seulement 12 jours de campagne officielle, favorisant les partis établis.
- Réglementation stricte : Pas de porte-à-porte, budget limité et affiches encadrées.
- Style réservé : Moins de confrontations publiques et de critiques directes envers les adversaires.
Ces restrictions offrent peu de temps aux nouvelles figures politiques pour se faire connaître, rendant difficile l’émergence d’une opposition solide.
💼 Principales implications de la politique japonaise pour les étrangers
Économie et emploi
La stratégie économique actuelle du gouvernement vise à stimuler la consommation intérieure et à compenser l’inflation par des aides ciblées. Cela pourrait créer des opportunités pour les étrangers dans des secteurs où la main-d’œuvre est recherchée, comme l’industrie, les soins de santé et les technologies.
Cependant, l’absence de réformes profondes pourrait prolonger les difficultés liées à la hausse du coût de la vie. Les étrangers, qui envoient souvent de l’argent à leur famille à l’étranger, subissent aussi l’impact d’un yen affaibli, qui réduit la valeur des transferts internationaux.
Politique d’immigration
Bien que le vieillissement rapide de la population japonaise ait poussé le gouvernement à envisager une plus grande ouverture à l’immigration, peu de mesures concrètes ont été prises jusqu’à présent.
Les étrangers continuent à se heurter à :
- Des procédures administratives complexes : Renouvellements de visas, limitations des statuts de résidence.
- Un manque de visibilité sur leur statut : Absence de réformes pour améliorer la stabilité à long terme des travailleurs étrangers et de leurs familles.
Une réforme de la politique migratoire pourrait être bénéfique pour renforcer l’intégration des étrangers dans la société japonaise, mais pour l’instant, cette question semble reléguée au second plan.
Sécurité et relations internationales
Le Japon fait face à une montée des tensions régionales, notamment avec la Chine et la Corée du Nord. Le gouvernement Ishiba met l’accent sur le renforcement de la défense nationale et des alliances stratégiques.
Pour les étrangers, ces priorités peuvent avoir deux conséquences :
- Une perception sociale plus prudente : Les étrangers pourraient être perçus avec plus de méfiance dans un climat axé sur la sécurité nationale.
- Des ajustements dans les politiques migratoires : Les contrôles aux frontières et les exigences de résidence pourraient devenir plus stricts.
Les prochains mois seront donc déterminants pour l’avenir du pays – et pour tous ceux qui y vivent.
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