Les cérémonies impériales japonaises illustrent l’harmonie entre traditions séculaires, spiritualité et respect pour la famille.
Les cérémonies de la cour impériale japonaise (皇室の儀式) incarnent une richesse culturelle transmise depuis des siècles.
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Ces rituels, profondément ancrés dans la tradition, marquent les étapes importantes de la vie des membres de la famille impériale et des familles Miyake (branches autorisées à faire partie de la famille impériale).
Bien que les cérémonies impériales aient des racines profondément ancrées elles n’ont pas été immuables. Avec chaque nouvelle ère, les rituels évoluent, reflétant les changements sociaux et politiques du Japon moderne.
Par exemple, en 2019 lors de l’intronisation de Naruhito représentée ci-dessus, une attention particulière a été apportée à la transparence et à l’accessibilité, soulignant l’idée que la maison impériale se veut plus proche de son peuple.
Ces événements incarnent dans tous les cas la continuité de la maison impériale, une institution qui remonte à près de 1 500 ans. Dans cet article, nous allons plonger dans l’univers de ces cérémonies impériales, révélant leur symbolique et leur importance au Japon.
👶 Naissance et nomination : les premiers pas dans la tradition
Shiken no gi : le rituel de la protection
Lorsqu’un enfant naît au sein de la famille impériale ou des Miyake, une cérémonie appelée Shiken no gi a lieu.
L’empereur offre une épée courte en bois gainée et enveloppée d’un tissu rouge, symbolisant la protection et la prière pour la santé de l’enfant. Le processus se déroule ainsi :
- L’épée est placée dans une boîte en paulownia et remise à un envoyé impérial mandaté par l’empereur.
- Cet envoyé se rend auprès de l’enfant, dépose l’épée près de son oreiller, et remet également une liste de hakama (jupes-culottes à fines rayures), qui seront utilisées pour une cérémonie ultérieure.
Meimei no gi : la cérémonie du nom
Sept jours après la naissance, l’enfant reçoit son nom officiel dans le cadre de la cérémonie Meimei no gi. Sur un papier japonais, le nom est inscrit en calligraphie et accompagné d’un symbole spécifique lié aux objets de l’enfant :
- Ces documents sont placés dans une boîte en paulownia à côté de l’enfant.
- Le jour suivant, son nom est enregistré dans le Kotofu, le registre généalogique impérial, confirmant son statut de membre officiel de la famille impériale.
Ce rituel correspond à l’Oshichiya, une coutume similaire dans le grand public.
⛩️ Visite et croissance : bénédictions pour une vie prospère
Kashikodokoro Koreiden Shinden ni essuru no gi : la visite aux Trois Sanctuaires
Le cinquantième jour après sa naissance, l’enfant visite pour la première fois les Trois Sanctuaires impériaux :
- Kashikodokoro (sanctuaire principal),
- Koreiden (sanctuaire des âmes des ancêtres impériaux),
- Shinden (sanctuaire dédié aux dieux shintoïstes).
Cette cérémonie, équivalente à l’Omiyamairi pour le grand public, symbolise la présentation de l’enfant aux divinités protectrices.
Ohashizome : la cérémonie de la première nourriture
Entre le centième et le cent-vingtième jour de sa naissance, l’enfant participe au rituel Ohashizome, une cérémonie où l’on lui présente du porridge de riz et de haricots rouges.
Bien qu’il ne consomme pas réellement la nourriture, cette mise en scène marque une prière pour une croissance saine. Ce rituel fait écho à l’Okuizome, la cérémonie de sevrage pratiquée par les familles japonaises.
Chakko no gi : le port du hakama
À l’âge de cinq ans, selon le calendrier traditionnel japonais, l’enfant participe au Chakko no gi, cérémonie où il porte pour la première fois un hakama rouge pourpre, remis lors du Shiken no gi.
La cérémonie inclut un geste emblématique :
- L’enfant monte sur un plateau de go (jeu traditionnel japonais) et en saute, symbolisant sa progression vers l’indépendance et la maturité.
🎎 Showa Tenno no Sokui : L’Intronisation de l’Empereur
L’une des cérémonies impériales les plus remarquables est sans doute l’intronisation de l’empereur, connue sous le nom de « Shōwa Tennō no Sokui ». Cette cérémonie a lieu après la succession au trône et marque le début officiel du règne de l’empereur. Le dernier Shōwa Tennō no Sokui, qui a eu lieu en 2019 pour l’empereur Naruhito, a captivé le monde entier par son élégance et sa profondeur symbolique.
Le rituel se déroule dans la salle du trône du palais impérial à Tokyo, où l’empereur, vêtu de la tenue traditionnelle « Kōrozen no Gohō », une robe couleur fauve, se présente sur une énorme estrade connue sous le nom de « Takamikura ». L’empereur déclare solennellement son accession au trône, face aux représentants du gouvernement japonais, des états étrangers et des dignitaires venus du monde entier. Cette cérémonie est un mélange de tradition shintoïste et de rituels modernes, illustrant la synthèse unique du Japon entre l’ancien et le nouveau.
🍚 Daijosai
Le « Daijōsai » se tient à la suite de l’intronisation de l’empereur. Ce rituel est l’une des cérémonies shintoïstes les plus anciennes et les plus secrètes de la maison impériale. Il symbolise la communion de l’empereur avec les divinités, et notamment avec Amaterasu, la déesse du Soleil, que l’on considère comme l’ancêtre mythologique de la famille impériale.
Le Daijōsai consiste en un banquet solennel lors duquel l’empereur offre des produits agricoles, tels que du riz, du saké et d’autres fruits de la terre, aux divinités pour exprimer sa gratitude et prier pour la prospérité du pays. Le lieu de cette cérémonie est une structure temporaire appelée « Daijōkyū », érigée spécialement pour l’occasion. La nature privée du Daijōsai, avec ses rituels qui se déroulent à huis clos, lui confère une aura de mystère, renforçant l’idée que l’empereur est une figure sacrée et un médiateur entre les hommes et les kami (les divinités).
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