🌏 Surtourisme au Japon : la face cachée des grands flux touristiques sur le petit commerce

Et si on privilégiait la profondeur à la performance ? Voyager pour comprendre, écouter, ressentir le Japon d’aujourd’hui !

Surtourisme au Japon

Le Japon fascine, intrigue, attire. Mais derrière les records de fréquentation, une réalité moins idyllique se dessine. Petits cafés, librairies de quartier, artisans…

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Tous vivent la déferlante touristique comme une bénédiction empoisonnée.

Quand le tourisme japonais frôle l’overdose

En 2024, le Japon a accueilli près de 36,87 millions de visiteurs étrangers, un chiffre historique qui a provoqué une euphorie nationale… et un sérieux coup de chaud local.

À Kyoto, les ruelles paisibles et les temples millénaires sont aujourd’hui saturés de perches à selfie et de foules qui se bousculent. Ce phénomène, surnommé kankō kōgai ou « pollution touristique », transforme peu à peu la ville en décor Instagram. Les habitants, eux, se font discrets, lassés par le bruit et l’encombrement.

Les petits commerces : héros silencieux pris dans la tourmente

Derrière chaque photo virale, il y a un café vidé de ses habitués. À Morioka, un petit café-jazz devenu sensation sur TikTok se retrouve sans transats pour ses fidèles clients. À Kyoto, certains bars de quartier n’ont même plus de toilettes accessibles pour les locaux, accaparées par des visiteurs pressés.

Un restaurateur japonais résume parfaitement sur Reddit :

« Les lieux qui misent tout sur les touristes perdent leur clientèle locale… qui ne revient jamais. »

La logique est implacable : succès viral → files d’attente → disparition des habitués. Or, sans ses clients réguliers, un quartier perd son âme.

Touristes vs résidents : un clash devenu quotidien

Ces foules massives provoquent une double frustration :

  • Pour les habitants : hausse des prix, publicités en anglais omniprésentes, files « touristes only », sentiment d’exclusion.
  • Pour les visiteurs eux-mêmes : une expérience dégradée, plus fatigante, moins authentique.

À Tokyo, dans le quartier de Tsukiji, des panneaux et des agents régulent les « spots Instagram » pour protéger la circulation. Une mesure révélatrice d’un malaise grandissant.

Le paradoxe économique : une manne à double tranchant

Les chiffres donnent le vertige : 8 000 milliards de yens injectés en 2024, plaçant le tourisme comme deuxième moteur économique du pays. Mais tout le monde n’en profite pas.

Environ 70 % des nuitées se concentrent dans les grandes villes (Tokyo, Osaka, Nagoya). Pendant ce temps, les zones rurales et les petites îles restent à l’écart, manquant d’infrastructures et de financement.

Des ripostes locales et nationales pour reprendre le contrôle

🏯 Kyoto mise sur la régulation

  • Entrées payantes dans certains temples
  • Quotas de visiteurs
  • Fermeture de certaines ruelles pour préserver la culture geisha

🚆 Fuji et Fujikawaguchiko

  • Barrières anti-selfie
  • Capacités limitées
  • Frais d’accès pour protéger le site

✈️ Choix de la diversification et promotion de nouvelles destinations

  • Promotion de 20 destinations modèles et 51 régions moins connues
  • Vols domestiques offerts par Japan Airlines pour encourager la dispersion
  • Signalisation en temps réel et alertes sur les zones saturées
  • Campagnes de « omotenashi numérique » pour enseigner les bonnes pratiques (respect des files, ne pas manger en marchant, etc.)

Petits commerces : entre opportunité et perte d’identité

Pour les cafés, librairies ou échoppes artisanales, l’afflux de visiteurs signifie plus de revenus et une visibilité accrue.

Mais le revers est lourd : perte d’habitués, atmosphère perturbée, risque de devenir un simple décor à likes. Ces commerces vivent avant tout grâce à la communauté, aux habitués, pas aux foules éphémères.

Encourager des initiatives comme les quotas ou des accès prioritaires pour les résidents, développer les « hidden gems » (Kakogawa, Yanaka, Wakkanai), et utiliser la technologie pour mieux répartir les flux. Voilà la clé pour préserver le charme unique de chaque quartier.

Parce que ce qu’on aime vraiment au Japon, ce n’est pas une photo parfaite, mais un sourire sincère derrière un comptoir, le bruissement d’un poème partagé dans une librairie, ou le parfum d’un café matinal savouré en silence.

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Auteur/autrice : Louis Japon

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