Le Shunto, terme japonais signifiant littéralement « lutte de printemps, » constitue un processus de négociation annuel au Japon.
Le Shunto (春闘) a lieu au début du mois de mars, entre les syndicats et les employeurs. Ces négociations portent sur divers aspects tels que les niveaux de vie, les conditions de travail et les salaires.
L’issue de ces négociations a généralement une forte influence les décisions de la Banque du Japon (BOJ) concernant les taux d’intérêt et les politiques monétaires à venir.
Histoire du Shunto
Le Shunto a pris ses racines dans les années 1940 avant de devenir une pratique généralisée dans les années 1950. Cette montée en puissance a été impulsée par l’activisme des travailleurs urbains cherchant à améliorer leurs conditions de travail et de vie, ainsi que leurs salaires, souvent jugés insuffisants. Les syndicats exigeaient alors des améliorations de salaires et des conditions de travail en recourant souvent à des grèves dans les grandes villes.
Les négociations ont atteint leur apogée en 1974 avec une augmentation record de 33 % des salaires. Ensuite les augmentations sont tombées en dessous de 3 % lorsque le Japon a sombré dans la déflation et la stagnation économique prolongée dans les années 1990.
Depuis lors, les syndicalistes sont devenus coopératifs plutôt que combatifs, travaillant avec la direction sur l’objectif commun de la sécurité de l’emploi plutôt que sur celui de l’augmentation des salaires.
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Pour faciliter les négociations collectives, la confédération syndicale Rengo a établi des objectifs de hausse des salaires. Les petits syndicats entament leurs négociations une fois que les plus grands ont conclu les leurs.
Des Défis actuels du Shunto
Avec la récession et la déflation que le Japon a connues, le nombre de syndiqués au sein des entreprises a considérablement diminué, remettant en question la pertinence du Shunto et des augmentations automatiques des salaires.
Les principaux syndicats, notamment ceux de l’acier, de l’électronique et de l’industrie automobile, ont dû réduire leurs revendications et parfois accepter des offres dérisoires de la part des employeurs.
Suite à d’importantes augmentations en 2015, les primes se sont réduites en 2016 en raison de la détérioration de la situation économique. Toyota a augmenté le salaire de base de seulement 1 500 yens par mois, tandis que Nissan l’a augmenté de 3 000 yens. Toyota a toutefois versé une prime importante équivalant à sept mois de salaire, offrant une sécurité financière plus stable.
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En 2023, les grandes entreprises japonaises ont accordé en moyenne une augmentation de salaire de 3,91 %, soit une hausse brute de 13 110 yens par mois (environ 83 euros), représentant la plus forte hausse depuis des décennies.
Cette évolution reflète les enjeux économiques et sociaux auxquels le Japon est confronté dans le cadre du Shunto et des négociations salariales annuelles. La préoccupation majeure des syndicats reste de préserver les emplois et les salaires existants.
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