François Xavier, fondateur de la Compagnie de Jésus, est arrivé au Japon en 1549, inaugurant un siècle d’activité missionnaire catholique.
Après avoir connu un énorme succès à leur arrivée dans le milieu des années 1500, les catholiques ont subi une persécution brutale et ont été presque éliminés du Japon un siècle plus tard.
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Le Japon était alors la zone de conversion catholique la plus importante de l’époque. En 1582, on estime que 150 000 personnes sont devenues catholiques, ce nombre passant à 300 000 à la fin du siècle et à 500 000 à son apogée en 1615.
✝️️ Du succès de Saint François Xavier… à la persécution des catholiques au Japon
Arrivé sur l’Archipel en 1549, François Xavier, membre fondateur de la Compagnie de Jésus (mieux connue sous le nom de Jésuites), a joué un rôle majeur dans l’introduction de la religion.
Après avoir prêché pendant quelques années, sans grand succès, aux Indiens du sud et aux marins portugais grossiers, il s’est rendu dans une autre colonie portugaise, Malacca, en Malaisie, en 1545. C’est à Malacca que Xavier rencontre un jeune Japonais du nom d’Anjiro (ou Yajiro).
Cet intérêt, combiné aux récits d’Anjiro sur le Japon, convainc Xavier que ce pays pourrait être un territoire de choix pour la diffusion de la parole. Les deux hommes s’embarquent sur un navire chinois, avec deux jésuites espagnols, un Indien et deux autres Japonais convertis.
C’est dans cette région que le christianisme a pris racine au Japon, les nombreuses églises toujours actives en sont la preuve.
Saint François Xavier est considéré comme premier grand missionnaire catholique au Japon, son travail l’a conduit principalement à Hirado dans la préfecture de Nagasaki puis à Yamaguchi, avant de poursuivre sa route dans le reste de l’Asie.
Il est autorisé à utiliser un temple bouddhique abandonné, et il y prêche. En dix-sept mois de présence au Japon, François Xavier aurait à lui seul réalisé plus de douze mille conversions.
Le Japon était alors dirigé par des seigneurs féodaux en guerre qui cherchaient à arracher le pouvoir au shogunat Ashikaga défaillant. Ces seigneurs ont accueilli avec enthousiasme les Portugais nouvellement arrivés sur leurs domaines afin d’acheter des armes à feu européennes.
De nombreux seigneurs japonais se sont convertis à la nouvelle foi et ont ordonné à leurs sujets de se convertir également. Certains Japonais pensaient même, à tort, que le christianisme était une variante du bouddhisme.
Les missionnaires jésuites ont accompagné les marchands sous la protection de la Couronne portugaise et ont été bientôt rejoints par les franciscains, qui sont arrivés via la colonie espagnole des Philippines et étaient sous la protection de l’Espagne.
L’île méridionale de Kyushu ainsi que la capitale impériale Kyoto devinrent des centres d’activité missionnaire catholique. Ces derniers ont été accueillis comme des alliés par l’aspirant à l’unification du Japon, Oda Nobunaga.
Ce dernier avait besoin de support dans sa confrontation militaire avec les puissantes sectes bouddhistes. Oda détruisit ses adversaires bouddhistes et leurs places fortes, mais fut assassiné. Son successeur, Hideyoshi Toyotomi, poursuit les guerres d’unification. Il était cependant plus ambivalent à l’égard des Occidentaux
Il craignait leur influence, tant l’autorité du pape que les ambitions coloniales de l’Espagne. Il interdit alors toute activité missionnaire en 1587, mais n’applique la loi qu’en 1597, lorsqu’il ordonne l’exécution de neuf missionnaires et de 17 catholiques japonais.
Hideyoshi meurt en 1598. Une autre lutte de succession s’ensuit jusqu’à ce qu’un autre noble, Tokugawa Ieyasu , remporte une bataille définitive en 1603, après quoi il est confirmé shogun par l’empereur, inaugurant ainsi le shogunat Tokugawa.
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✝️️ Tokugawa Ieyasu et les catholiques au Japon
Le nouveau vainqueur, Tokugawa Ieyasu, considérait les catholiques comme potentiellement subversifs et commença à prendre des mesures contre eux en 1606.
Son fils et successeur poursuivit sa politique, expulsant les missionnaires et ordonnant aux nobles et aux simples citoyens de son domaine de renoncer au christianisme; il alla jusqu’à exécuter ceux qui restaient catholiques clandestinement.
Le shogunat obligea ensuite tous les seigneurs de tout le Japon à respecter les lois anticatholiques. Les chrétiens présumés étaient contraints de piétiner la croix ou d’autres symboles religieux, ceux qui refusaient étaient torturés à mort.
La persécution atteignit son paroxysme en 1637-38 lorsque les paysans catholiques opprimés se révoltèrent dans l’ouest de Kyushu. Par la suite une loi de 1640 obligea tous les Japonais à s’enregistrer dans un temple bouddhiste local. Le christianisme fût alors anéanti au Japon, à l’exception de quelques petites communautés restant dans la clandestinité.
Le shogunat Tokugawa promulgua ensuite d’autres lois qui interdisaient le commerce avec les Européens (à l’exception de deux navires hollandais par an) et prit d’autres mesures qui isolèrent presque totalement le Japon du monde occidental jusqu’en 1853 et les expéditions du commodore Perry.
L’Église catholique a reconnu 3 125 martyrs japonais entre 1597 et 1660, dont plusieurs ont été béatifiés par le pape Jean-Paul II.
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