Malgré une diminution des suicides ces dernières années, le Japon présente l’un des taux de suicide les plus élevés des pays de l’OCDE.
⚡ MAJ : Si vous avez des difficultés et avez besoin d’aide contactez des conseillers du Tokyo English Lifeline (TELL), Osaka Suicide Prevention Center, Tokyo Suicide Prevention Center. Leur aide est disponible en anglais, japonais et autres langues comme le français.
Le suicide (自殺, jisatsu) et son taux supérieur à la moyenne sont étroitement liés à la situation économique des pays, il en va de même au Japon.
De nos jours, ce sont les problèmes de santé qui sont la première raison de se suicider chez les Japonais, les inquiétudes existentielles et les problèmes au travail y sont aussi des facteurs importants.
Le nombre de suicides dans le pays a atteint un pic en 2009, plus récemment, la pandémie et son impact sur l’économie japonaise ont coïncidé avec une augmentation des suicides en particulier chez les jeunes femmes.
Notez qu’il existe une tolérance culturelle à l’égard du suicide au Japon, qui a été « élevé au rang d’expérience esthétique ». Le suicide y est considéré comme une action moralement responsable. Le suicide dû à des responsabilités a d’ailleurs un nom : le inseki-jisatsu (引責自殺).
La tolérance culturelle du suicide au Japon peut également s’expliquer par le concept d’amae, ou le besoin d’être dépendant des autres et accepté par eux.
Par exemple, dans le Japon féodal, une forme de suicide formel honorable (seppuku) chez les samouraïs était considéré comme une réponse justifiée à l’échec ou à la défaite inévitable.
Le suicide lié au travail au Japon
De nos jours, la pression croissante pour conserver son emploi en faisant plus d’heures supplémentaires tout en prenant moins de congés est considérée comme le moteur de l’augmentation du nombre de suicides parmi les employés de bureau au Japon.
Les entreprises dites « noires » ou black kigyo (ブラック企業) sont connues pour leurs conditions de travail précaires. Outre le fait qu’elles obligent leurs employés à effectuer un grand nombre d’heures supplémentaires non rémunérées, les brimades, la discrimination et les abus psychologiques sur le lieu de travail de la part des superviseurs et des seniors sont également des pratiques courantes.
Pourtant, même en dehors du cadre de ces entreprises, les décès liés au travail ont commencé à se multiplier dans les années 1980 – les années de la bulle économique japonaise.
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La mortalité professionnelle soudaine, connue sous le nom de karoshi (« mort par surmenage ») est devenue un phénomène bien connu de la société japonaise. Outre l’épuisement physique, les problèmes de santé mentale causés par un environnement de travail sous haute pression peuvent conduire au karoshi. Le suicide dû au stress professionnel ou au surmenage est appelé karojisatsu (« suicide dû au surmenage ») au Japon.
Cependant, notez que la plupart des victimes d’automutilation étaient enregistrées comme chômeurs. Dans une culture où une partie essentielle de l’identité d’une personne repose sur sa contribution à la société par le biais d’un emploi à temps plein, le fait de ne pas avoir d’occupation peut être aussi préjudiciable à la santé d’un individu que de persévérer dans un lieu de travail toxique.
En outre, il a été observé de fréquentes associations entre le suicide et les taux de divorce. L’évolution des modèles de mariage représente aussi une des explications sur l’augmentation de ce nombre de suicide au Japon.
Le suicide chez les jeunes au Japon
Les hommes d’âge moyen sont souvent décrits comme le groupe le plus à risque pour les suicides au Japon : 70% des victimes de suicide en 2019 étaient des hommes.
Et chez les hommes de 20~44 ans comme les femmes de 15~29 ans, c’est la première cause de décès.
Alors que le nombre global de suicides au Japon est en baisse, les incidents d’automutilation chez les enfants ont affiché une tendance contradictoire au cours des dernières années.
Les chiffres étaient particulièrement alarmants chez les élèves du secondaire, mais pas seulement chez les adolescents. Les raisons qui poussent les jeunes à s’enlever la vie ne sont pas claires, mais des données récentes suggèrent que les relations interpersonnelles, comme les problèmes familiaux ou les brimades, ainsi que la pression des performances sont les principales raisons de l’augmentation du nombre de suicides.
Heureusement, de nos jours, le personnel éducatif japonais est formé à savoir détecter des signes annonciateurs ou des situations de mal-être profond.
Chiffres clés liés au suicide au Japon
- Principale cause de décès au Japon, les tumeurs malignes loin devant les suicides
- En 2021, environ 21 000 personnes se sont suicidées au Japon
- 2020 a marqué la première augmentation au cours de la dernière décennie du nombre de suicide au Japon
- Un lieu tristement célèbre pour les suicides est Aokigahara, une zone forestière au pied du Mont Fuji
- Les voies ferrées sont également un lieu fréquent de suicide, et la ligne rapide de Chūō est particulièrement connue pour un nombre élevé
Comment trouver de l’aide : Prévention du suicide au Japon
- Tokyo Lifeline : 03-5774-0992 / telljp.com
- Tokyo Suicide Prevention Center : 03-5286-9090 / befrienders-jpn.org
- Osaka Suicide Prevention Center : 03-5774-0992 / spc-osaka.org
- Appeler la police : 110
- Appeler les secours (ambulances et pompiers) : 119
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