La surdité au Japon a été le catalyseur de progrès importants dans les soins et l’intégration sociale.
Depuis l’adoption officielle de la langue des signes par la législation japonaise le 5 août 2011, l’histoire de la surdité au Japon trouve ses racines dans des temps anciens, remontant jusqu’au Kojiki et aux mythes fondateurs du shintoïsme.
Selon ce mythe, Izanagi et Izanami, un dieu et une déesse, créent les îles du Japon. Après avoir créé le Japon, ils décident de générer des dieux et déesses. Lors d’une cérémonie, ils enfreignent les règles, résultant en la naissance d’un « enfant sangsue ».
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Cet enfant, malgré son début difficile, deviendra Ebisu, le dieu shinto de la pêche et de la richesse, souvent représenté avec de grandes oreilles mais sourd !
Dans l’ancien Japon, les personnes sourdes étaient souvent marginalisées, la surdité étant mal comprise.
À l’époque d’Edo, une reconnaissance limitée des personnes sourdes commença à émerger. Des documents de cette époque témoignent de l’existence de langages de signes rudimentaires utilisés dans certaines communautés.
En 1862, le Shogunat Tokugawa envoie des émissaires en Europe pour en apprendre davantage sur la surdité.
En 1878, la première école pour sourds est fondée à Kyoto, marquant le début d’une ère d’éducation structurée pour les personnes sourdes.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Japon a connu une période de réforme sociale et législative, améliorant progressivement les droits et l’accès aux services pour les personnes sourdes.
En 1965, 2 hommes sourds sont accusés de meurtre. La communauté sourde se mobilise, mais ils sont confrontés à de nombreux défis, notamment l’absence d’interprètes et de compréhension juridique. Cela conduit finalement à la création de lois plus justes pour les sourds.
Ces mouvements pour les droits des sourds au Japon ont joué un rôle clé dans la sensibilisation et la lutte pour une meilleure reconnaissance et intégration des personnes en situation de handicap.
Comprendre la Surdité dans le Japon d’aujourd’hui
Les types de surdité les plus courants au Japon comprennent la surdité de transmission, la surdité de perception et la surdité génétique.
La surdité de transmission est due à un défaut de l’oreille externe ou moyenne, tandis que la surdité de perception est principalement causée par des problèmes dans l’oreille interne. En outre, environ 75 % des surdités de l’enfant au Japon sont d’origine génétique, le reste étant notamment dû à des traumatismes ou infections pendant la grossesse.
La surdité affecte non seulement l’audition mais aussi la communication, ayant un impact profond sur le bien-être psychologique et social. Elle peut compromettre l’apprentissage du langage et entraîner de multiples problèmes si non prise en charge…
Le système de santé japonais offre un accès relativement bon aux soins auditifs, incluant le dépistage précoce et les traitements. Les technologies comme les appareils auditifs et les implants cochléaires sont disponibles, mais leur coût reste un obstacle pour certaines familles et des lacunes persistent dans la prise en charge personnalisée.
Le Japon possède des écoles spécialisées pour les enfants sourds, mais l’intégration dans le système éducatif général reste un défi. La langue des signes japonaise est désormais bien reconnue.
Sur le marché du travail, les personnes sourdes au Japon font face à des obstacles significatifs, malgré les lois sur l’emploi des personnes handicapées. Des initiatives sont en cours pour promouvoir leur inclusion, mais la sensibilisation et les ajustements dans les environnements de travail sont nécessaires pour une véritable intégration.
Visiter le Japon en tant que sourd ou malentendant
Voyager au Japon en tant que personne sourde peut être une expérience exceptionnellement gratifiante, grâce à l’engagement du pays envers l’accessibilité et l’inclusion des personnes sourdes ou malentendantes :
- De nombreux sites touristiques au Japon sont parfois équipés de guides en langue des signes. Certaines agences de voyage proposent des circuits spécialement conçus pour les personnes sourdes ou malentendantes.
- N’hésitez pas à apprendre un peu de vocabulaire pour les personnes qui ne parlent pas la langue des signes et gardez sur vous une carte indiquant votre condition, au cas où vous auriez besoin d’aide en public : Je suis malentendant / sourd. 私は耳が聞こえない。Watashi wa mimi ga kikoenai.
- Les transports publics, notamment les trains et les bus, offrent également des services d’accessibilité. Des annonces visuelles accompagnent les annonces sonores, assurant que les informations importantes comme les prochains arrêts ou les alertes de sécurité sont accessibles à tous.
- De nombreuses applications mobiles sont disponibles pour aider les voyageurs sourds au Japon : transcription en temps réel, la traduction de la langue des signes en texte, et même des guides touristiques en langue des signes !
- De plus la communauté sourde au Japon est active et accueillante, offrant une opportunité unique de s’engager avec des locaux partageant des expériences similaires. Il existe de nombreux événements, activités et espaces dédiés à la communauté sourde, offrant aux visiteurs une chance d’explorer la culture japonaise sous un angle différent et inclusif.
- Apprenez aussi quelques phrases en langue des signes japonaise (JSL) pour communiquer vos besoins de base.
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