Mickey serait protégé, mais pas Totoro ? Tokyo hausse le ton, non pas en sortant les sanctions, mais en activant une arme.

La tension monte entre le Japon et OpenAI. L’arrivée de Sora 2, le générateur vidéo d’OpenAI, a ravivé un débat brûlant autour du respect des œuvres culturelles japonaises.
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Mickey serait protégé, mais pas Totoro ? Tokyo hausse le ton, non pas en sortant les sanctions, mais en activant une arme plus douce… et tout aussi puissante : la pression culturelle et politique.
📸 Le déclencheur : des images « Ghibli-style » aux vidéos Sora 2
Tout commence avec l’intégration de la génération d’images par IA dans ChatGPT, via GPT-4o. D’abord salué pour sa qualité, l’outil soulève rapidement des polémiques : fausses factures, usurpation de styles, et surtout, une déferlante de contenus inspirés de l’univers Ghibli, générés à la chaîne par les utilisateurs.
Puis arrive Sora 2, capable de créer des vidéos réalistes avec audio et dialogues. Très vite, des clips mettant en scène des personnages ressemblant à Mario, Pikachu ou Luffy apparaissent. Pour Tokyo, la ligne rouge est franchie.
🛑 Le Japon entre en scène : “Nos œuvres ne sont pas à vendre”
Le 10 octobre, Minoru Kiuchi, ministre japonais en charge de la stratégie en matière d’intelligence artificielle, lance une mise en garde publique. Le message à OpenAI est clair : ne touchez pas aux trésors nationaux que sont le manga et l’anime. Mais pourquoi cette réaction ?
Le Japon considère l’anime et le manga comme des éléments identitaires forts, moteurs d’un soft power mondial. L’expérience « Ghibli-style » a montré que ce qui commence comme un jeu peut vite devenir un produit commercial déguisé et OpenAI bloquerait la génération de Mickey ou Superman, mais pas celle de Naruto ou Sailor Moon.
⚖️ Ce que dit la loi japonaise (et ce qu’elle ne dit pas)
Adoptée en mai 2025, la AI Promotion Act privilégie la coopération à la sanction. Son article 16 donne au gouvernement le droit d’enquêter, de faire pression, voire de dénoncer publiquement les entreprises récalcitrantes.
- Pas d’amendes directes.
- Mais un pouvoir redoutable : le name & shame (nommer et faire honte).
- Une arme culturelle, plus que juridique.
Tokyo ne veut pas interdire l’innovation, mais demande que les ayants droit puissent choisir d’être inclus (opt-in), et non que leur style soit aspiré par défaut.
🎭 OpenAI pris entre créativité et droit d’auteur
Officiellement, OpenAI défend une utilisation responsable de Sora 2. L’entreprise insiste sur les modérations, le déploiement progressif, et la diversité des styles possibles. Mais elle évite soigneusement la vraie question : peut-on reproduire des esthétiques sous copyright sans demander la permission ?
Le Japon, lui, ne veut plus se contenter d’un flou artistique entre « style » et « plagiat ».
🔮 Que peut-il se passer ?
Voici les 3 scénarios les plus probables dans cette affaire :
Scénario | Description | Impact potentiel |
---|---|---|
Renforcement des filtres | OpenAI bloque plus strictement les contenus dérivés de licences connues. Mise en place d’un vrai système opt-in/opt-out pour les ayants droit. | Solution rapide, moins conflictuelle, améliore l’image d’OpenAI. |
Activation de l’article 16 | Le gouvernement japonais lance une enquête officielle et rend publiques ses conclusions. | Peu d’effet juridique, mais un impact réputationnel énorme. |
Poursuites ciblées | Des studios attaquent en justice sur des vidéos trop proches de leurs œuvres. | Si des cas emblématiques émergent, cela pourrait changer la jurisprudence. |
🌏 Au-delà d’OpenAI : une bataille culturelle mondiale
Ce conflit dépasse largement le cas de Sora 2. Il interroge une question centrale de notre époque : Qui contrôle la création à l’ère des IA génératives ?
Le Japon défend une approche « pro-innovation, mais respectueuse des cultures ». OpenAI, comme d’autres, devra faire un choix : respecter cette ligne rouge ou risquer d’être perçu comme un colon numérique des icônes du monde entier.
Ce n’est pas une guerre entre un pays et une entreprise, mais un dialogue tendu entre innovation technologique et respect du patrimoine culturel. OpenAI a les moyens de bien faire. Mais si elle ne le fait pas, elle pourrait bien devenir la multinationale qui a mis Totoro en colère.
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