Un mot touche juste : il parle d’engagement, de courage discret, et de force intérieure — celle qui ne fait pas de bruit, mais qui fait avancer.

Tu l’as peut-être déjà entendu dans un anime, lu dans un manga, ou vu à la télévision lors d’un reportage sur une catastrophe naturelle au Japon : « Ganbaru » (頑張る). Ce mot revient sans cesse, comme un mantra ou une promesse silencieuse.
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Mais derrière ce simple mot d’encouragement se cache bien plus qu’un simple « bon courage ». Ganbaru, c’est une façon d’être, un état d’esprit profondément ancré dans la culture japonaise — et qui, étonnamment, trouve aussi un écho universel.
🧠 Que veut dire Ganbaru exactement ?
Ganbaru peut se traduire de manière approximative par, « faire de son mieux », « persévérer », « tenir bon ».
Mais ces traductions restent superficielles. Le mot est composé de deux kanji :
- 頑 (gan) : ténacité, obstination
- 張る (haru) : tendre, étirer, s’accrocher
Ensemble, ils évoquent une force intérieure qui s’étire au maximum pour faire face à l’adversité.
Ce n’est pas une simple attitude passive. Ganbaru implique un engagement actif, souvent silencieux, mais toujours profond.
🏃♂️ Ganbaru au quotidien : une énergie qui porte
Dans la vie quotidienne au Japon, Ganbaru est partout : dans les études, le travail, les relations, les épreuves personnelles et collectives.
🎯 Une persévérance active
Celui qui ganbaru ne compte pas sur la chance. Il agit, même si c’est difficile, même s’il échoue. Il choisit de continuer.
Ce n’est pas seulement “ne pas abandonner” — c’est “ne pas abandonner, en faisant quelque chose”.
🗣️ Un moteur personnel et un soutien des autres
- Ganbarimasu : “je vais faire de mon mieux”
- Ganbatte (kudasai) ou Ganbare : “tiens bon”, “accroche-toi”
Ces expressions sont des rituels de passage, des signaux d’encouragement dans la société. Elles créent du lien, elles motivent.
🫂 Une force collective
Après un tremblement de terre ou une crise, ganbaru devient un acte de solidarité. Ce n’est plus juste “je”, mais “nous” qui tenons bon, pour reconstruire ensemble.
⚖️ Le revers du mot : quand « tenir bon » devient trop
Autant dire les choses franchement : Ganbaru peut aussi peser lourd. Derrière cette force, il y a parfois une douleur, une pression, voire un silence.
😓 Une pression implicite
Dire “Ganbatte” à quelqu’un peut être perçu comme :
“Tu dois continuer, même si tu n’en peux plus.”
Cela peut renforcer une injonction à ne pas faiblir, même dans l’épuisement.
💼 Le piège du sacrifice total
Dans le monde du travail japonais, ganbaru est parfois poussé à l’extrême :
- heures supplémentaires interminables
- refus de se plaindre
- oubli de soi au profit du groupe
Le culte de l’effort peut alors devenir destructeur.
👥 L’individu face au collectif
Tenir pour le groupe peut empêcher d’exprimer sa douleur, son ras-le-bol, ses besoins. Cette dynamique peut étouffer les individualités au nom d’une force commune.
🌍 Pourquoi ce mot résonne… même loin du Japon
Même si tu n’es pas japonais(e), tu peux sentir l’écho de ganbaru. Parce qu’on a tous connu ces moments où :
- il faut continuer malgré la fatigue,
- on se bat pour un projet, une personne, une cause,
- on veut rester digne, malgré les échecs.
Mais Ganbaru, c’est plus qu’un effort individuel. C’est une responsabilité : vis-à-vis de soi, des autres, de ce qui a été commencé, ou de ce qui reste à reconstruire.
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