Chaque automne, du 7 au 9 octobre, Nagasaki explose en sons, en couleurs et en émotions.

Le Kunchi Matsuri, aussi appelé Okunchi, transforme la ville portuaire en une scène vivante, imprégnée de traditions, d’histoires croisées et d’une énergie collective inoubliable.
🎭 Un festival aux racines profondes (et métissées)
L’histoire officielle du Kunchi remonte à 1634, lorsqu’un duo de courtisanes aurait offert une performance de théâtre nô au sanctuaire Suwa, marquant le début d’un festival aujourd’hui classé au patrimoine culturel immatériel important du Japon.
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Mais ce que ce matsuri raconte surtout, c’est l’ADN profondément métissé de Nagasaki. Ouverte pendant des siècles à la Chine et à l’Europe — alors que le reste du Japon était fermé — la ville est devenue un carrefour d’influences qui se retrouvent dans chaque détail du Kunchi :
- 🐉 Jaodori, la danse du dragon chinois, symbole de protection et de chance.
- 🚢 Oranda-bune, la « barque hollandaise » portée à bout de bras par les quartiers.
- ☂️ Kasaboko, des parasols monumentaux héraldique de plus de 130 kg.
Ce mélange d’héritages donne au Kunchi une atmosphère unique, entre spiritualité, théâtre de rue et carnaval en transe.
🏘️ Les quartiers-danseurs : l’âme du spectacle
Le cœur battant du Kunchi ? Ce sont les odori-cho, ou “quartiers-danseurs”. Sur les 59 quartiers existants à Nagasaki, seulement 7 montent sur scène chaque année. Cela signifie qu’un même quartier ne revient qu’environ tous les 8 ans. Résultat : aucune édition ne ressemble à la précédente.
Les performances se répartissent en quatre grands styles :
Style | Description |
---|---|
Danse (Hon-odori) | Chorégraphies traditionnelles, souvent avec éventails et costumes colorés |
Tiré (Hikimono) | Structures roulantes, comme des bateaux ou chars, poussés et tirés en rythme |
Porté (Katsugimono) | Objets monumentaux hissés et secoués par les porteurs, comme les tambours géants |
Défilé (Toorimono) | Processions spectaculaires à travers les rues |
Chaque performance est un condensé de sueur, d’expertise technique, de symbolique… et de spectacle pur.
📍 Où et comment vivre le Kunchi (même sans billet)
Pas besoin de casser votre tirelire pour profiter du festival : plusieurs options s’offrent à vous pour en prendre plein les yeux.
Les 4 grandes scènes :
- Sanctuaire Suwa : lieu sacré, chorégraphies frontales et très codifiées.
- Otabisho : scène rituelle intermédiaire.
- Sanctuaire Yasaka : plus intime, souvent riche en ambiance.
- Central Park : ouvert et familial, parfait pour une première fois.
🎟️ Les places assises sont rares et partent vite. Mais les places debout et les performances itinérantes en ville sont accessibles à tous.
Les répétitions sont publiques dès le mois de juin. Ambiance locale garantie, peu de monde, et photos au plus près des danseurs !
🍜 Street food et spécialités locales : le goût du Kunchi
Entre deux performances, vos papilles seront également de la fête. Nagasaki étant une ville de brassage culturel, on y retrouve une street food à son image :
Plat | Description |
---|---|
Hashimaki | Okonomiyaki roulé autour de baguettes — à manger en marchant |
Frites mochi-mochi | Frites japonaises à texture chewy |
Castella | Gâteau-éponge portugais devenu l’icône sucrée de Nagasaki |
Champon | Nouilles chinoises locales avec fruits de mer et légumes |
Kakuni manju | Pain vapeur garni de porc braisé — une tuerie ! |
De quoi combiner plaisir visuel et plaisir gustatif tout au long de la journée.
🔍 L’histoire sous-jacente : entre festivité et surveillance
Sous les festivités, un passé plus sombre affleure. À l’époque des persécutions chrétiennes, certaines visites de maisons pendant le Kunchi servaient en fait à débusquer les “chrétiens cachés”. Ce double fond historique donne au festival une couche émotionnelle supplémentaire.
Aujourd’hui encore, certaines scènes de “niwasaki-mawari” (tournées de jardin) gardent cette mémoire vivante, en mêlant performance et rite urbain.
⏰ Le calendrier à retenir (et à vivre sans stress)
- 📅 Dates fixes : chaque année du 7 au 9 octobre
- ⏲️ Temps forts : matinées au sanctuaire, après-midis dans les rues
- 🔁 Logique : les quartiers enchaînent des “escales” dans les différents sites
- 🚶♂️ Mode d’emploi : oubliez le “défilé central” — ici, on butine d’un lieu à l’autre, au rythme des tambours
🧳 Mode d’emploi pour vivre le Kunchi à fond
- Anticipez : les places assises sont rares. Visez les spots debout ou les tournées de rue.
- Repérez vos scènes préférées : Suwa pour le sacré, Central Park pour le fun.
- Assistez aux répétitions : dès juin, immersion garantie.
- Renseignez-vous sur les quartiers-danseurs : chaque année est différente, et c’est ce qui rend le Kunchi si unique.
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