Le Japon a récemment annoncé une décision historique en assouplissant sa réglementation sur les exportations d’armes.
Les exportations d’armes du Japon ont été limitées pendant de nombreuses années en raison de sa constitution pacifiste ainsi que ses 3 Principes sur les Exportations d’Armes (武器輸出三原則).
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D’après le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), le Japon a encore récemment assoupli ses règles d’exportations d’armes, cherchant à stimuler son secteur de la défense et notamment ses entreprises clefs Mitsubishi Heavy industries, Kawasaki Heavy Industries et Subaru Corporation.
Le Japon ne pouvait jusqu’à présent n’exporter que des composants et n’avait pas le droit de livrer des armes assemblées.
Le pays veut dans un premier temps pouvoir envoyer des missiles Patriot (produits sous licence des entreprises américaines Raytheon et Lockheed Martin) vers les États-Unis.
🔫 Le Japon : nouveau champion des exportations d’armes ?
Cette mesure marque la première révision significative des restrictions à l’exportation d’armes du pays depuis une décennie.
L’interdiction japonaise d’exportation d’armes était une loi de facto régissant l’exportation de matériel militaire japonais en dehors du pays.
Les 3 principes à la base de cette interdiction interdisaient l’exportation d’armes vers les pays du bloc communiste, les pays sous embargo d’exportation d’armes selon les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, et les pays impliqués ou susceptibles de s’impliquer dans des conflits internationaux.
Cette interdiction a été d’abord assouplie le 1er avril 2014 par Shinzo Abe lors de son deuxième mandat en tant que Premier ministre.
Jusqu’à aujourd’hui, le Japon s’abstenait donc de fournir des armes létales et produits finis à l’étranger, en particulier dans des zones de conflit. Il était limité à la vente de composants à certains pays alliés : notamment l’Inde, l’Indonésie, les Philippines, les Émirats arabes unis, les États-Unis et le Vietnam.
Dans le contexte actuel de la crise en Ukraine, le Japon a décidé de livrer des missiles Patriot aux États-Unis. Cette décision vise à aider les USA à renforcer leurs stocks de missiles et à mieux répondre aux besoins de leurs alliés en guerre, en particulier l’Ukraine.
Tokyo envisage également d’exporter vers le Royaume-Uni des obus d’artillerie de 155 mm, fabriqués sous licence par BAE Systems
Le Japon envisage également de transférer des missiles fabriqués localement aux États-Unis, ce qui permettrait à Washington de les fournir à d’autres pays. Il est important de noter que toute réexportation vers des pays tiers nécessiterait l’autorisation préalable de Tokyo.
Le gouvernement japonais porte une attention particulière à la situation en Ukraine, tout en restant vigilant face aux développements au Moyen-Orient et à la possibilité d’une invasion de Taïwan par la Chine.
🔫 Défis et Résistances multiples au Japon
Depuis plusieurs mois, le parti au pouvoir au Japon explore la possibilité de revisiter les réglementations concernant les exportations, car celles-ci pourraient par exemple entraver la vente à l’étranger des avions de combat de nouvelle génération, développés en collaboration avec la Grande-Bretagne et l’Italie.
Pour que ces changements dans la politique d’exportation d’armes du Japon se concrétisent, le gouvernement japonais doit encore surmonter les résistances de son principal partenaire au sein de la coalition au pouvoir, le parti Komeiji du mouvement bouddhiste Soka Gokkai, gardien de la Constitution pacifiste du pays.
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