Forêts profondes, temples boisés, sentiers de randonnée spectaculaires… Mais cette verdure cache une menace minuscule : les tiques.

En 2025, le pays bat un record de cas de SFTS, une maladie virale grave transmise par ces parasites. Les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme, et pour cause : la maladie s’étend à des régions jusque-là épargnées. Voici ce qu’il faut savoir pour profiter du Japon sans risque.
🦠 La SFTS, c’est quoi exactement ?
La SFTS (Severe Fever with Thrombocytopenia Syndrome) est une maladie virale transmise principalement par la morsure de tiques infectées. Une fois piqué, il faut généralement entre 6 et 14 jours pour que les premiers symptômes apparaissent. Ils se traduisent par une forte fièvre, de la fatigue, ainsi que des troubles digestifs comme des nausées, des vomissements ou des douleurs abdominales.
Le danger, c’est que dans certains cas – notamment chez les personnes âgées ou fragiles – la maladie peut évoluer vers une forme grave, voire mortelle. Le taux de létalité est estimé entre 10 et 30 % au Japon. Et cette année, 135 cas ont déjà été recensés à la mi-août, battant le précédent record.
📍 Un virus qui gagne du terrain
Jusqu’à récemment, les cas de SFTS se concentraient dans les régions rurales du sud-ouest du Japon : Kyūshū, Shikoku, ou encore le sud de Honshū. Mais en 2025, l’alerte change de dimension : des cas sont désormais signalés jusque dans le Kantō, incluant Tokyo, et même dans le nord à Hokkaidō.
Cette extension géographique inquiète les autorités, d’autant plus que la période d’activité des tiques s’étend du printemps à l’automne.
🐾 Chiens, chats… et humains : tous concernés
Ce que l’on sait moins, c’est que les animaux domestiques comme les chiens et les chats peuvent eux aussi être infectés par le virus SFTS. Dans certains cas, ils peuvent même transmettre le virus à leurs maîtres lors de soins rapprochés, par griffures ou salive, surtout si l’animal est malade.
En 2024, un médecin japonais a également contracté la SFTS en soignant un patient atteint. Cette première transmission interhumaine confirmée reste rare, mais montre que la vigilance est nécessaire même en milieu hospitalier.
🗺️ Où le risque est-il le plus élevé ?
Historiquement, les préfectures de Miyazaki, Kōchi ou encore Wakayama étaient les plus touchées. Mais les études récentes montrent que le nombre de préfectures rapportant des cas a doublé entre 2013 et 2022, confirmant une progression du virus vers le nord et l’est.
Aujourd’hui, le risque n’est plus cantonné à la campagne. Même les zones touristiques proches des grandes villes peuvent désormais être concernées. Mieux vaut donc appliquer les bons gestes partout où la végétation est dense.
🧢 Comment éviter les tiques ? Les bons gestes en pleine nature
S’habiller de manière adaptée reste l’un des moyens les plus efficaces de se protéger. Il est conseillé de porter des vêtements longs, clairs (plus faciles pour repérer les tiques), et de rentrer le bas du pantalon dans les chaussettes.
L’utilisation de répulsifs est essentielle : sur la peau, privilégiez ceux contenant du DEET ou de la picaridine ; sur les vêtements, la perméthrine est recommandée (mais jamais sur la peau directement).
Sur le terrain, mieux vaut rester au centre des sentiers, éviter les hautes herbes, les broussailles ou les tas de feuilles. Une fois rentré, prenez une douche, passez vos vêtements au sèche-linge et inspectez les zones à risque du corps : nuque, cuir chevelu, aisselles, entre-jambes, genoux.
🐶 Et vos animaux de compagnie ?
Si vous voyagez avec un chien ou un chat, parlez avec votre vétérinaire d’un traitement antiparasitaire efficace. Un animal fébrile ou fatigué, surtout en zone à risque, doit être surveillé de près.
En cas de doute, mieux vaut éviter les contacts trop rapprochés. Protégez-vous également lors de soins (port de gants, hygiène stricte).
🧷 Mordu ? Adoptez la bonne réaction
En cas de morsure de tique, le réflexe est simple : retirez-la le plus tôt possible à l’aide d’une pince fine, sans la tordre ni utiliser de chaleur ou de substances. Tirez doucement mais fermement, désinfectez soigneusement, et surveillez ensuite l’apparition de symptômes dans les jours qui suivent.
En cas de fièvre, douleurs digestives ou grande fatigue, consultez un médecin sans tarder en mentionnant la morsure.
💊 Quelles options de traitement au Japon ?
Jusqu’à peu, le traitement de la SFTS se limitait au soutien des symptômes : hydratation, surveillance médicale, prise en charge hospitalière si nécessaire. Mais en 2024, le favipiravir, un antiviral déjà connu pour d’autres infections, a été approuvé au Japon pour le traitement de la SFTS. Bien que les études soient encore en cours, c’est une avancée importante.
Toutefois, la prévention et un diagnostic rapide restent les clés d’une prise en charge efficace.
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