Entre résistance et persévérance d’une foi vécue dans le secret et la clandestinité, découvrez les « Kakure Kirishitan » du Japon.
Le terme kakure kirishitan (隠れキリシタン), qui signifie « chrétiens cachés » en japonais, désigne les membres de l’Église catholique japonaise de l’époque d’Edo qui ont dû entrer dans la clandestinité après la rébellion de Shimabara dans les années 1630.
Au XVIe siècle, des missionnaires chrétiens, notamment le jésuite François-Xavier, l’un des fondateurs de la Compagnie de Jésus, arrivent au Japon à la suite de commerçants venus de Goa, un comptoir portugais de l’époque.
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Ces missionnaires apprennent la langue locale, s’installent et commencent à convertir des Japonais. Initialement toléré, le christianisme fut bientôt perçu comme une menace par les autorités japonaises, conduisant à son interdiction.
S’ensuit une période de persécutions durant plus de deux siècles et demi : tortures, massacres, conversions forcées au bouddhisme et interdiction de pratiquer la foi chrétienne. Malgré cela, la foi chrétienne a été secrètement transmise de génération en génération, sans prêtre, sans clergé et avec très peu d’écrits.
✝️ Kakure Kirishitan : Les Chrétiens Cachés
Des Chrétiens aux Pratiques Secrètes
Les « chrétiens cachés membres de l’Église catholique japonaise de l’époque d’Edo qui ont dû entrer dans la clandestinité après la rébellion de Shimabara dans les années 1630.
Ils sont appelés « cachés » car ils continuent à pratiquer le christianisme en secret, souvent dans des pièces secrètes au sein de leurs résidences. Pour dissimuler leur foi, les visages des saints et de la Vierge Marie sont transformés en figurines ressemblant à des statues traditionnelles de bouddhas et de bodhisattvas.
Les prières sont adaptées pour ressembler à des chants bouddhistes, tout en conservant de nombreux mots non traduits du latin, du portugais et de l’espagnol. La Bible et d’autres parties de la liturgie sont transmises oralement, par crainte que les ouvrages imprimés soient confisqués par les autorités.
Le pouvoir shogunal traque activement ces chrétiens et invente la méthode du fumi-e pour les identifier : toute personne refusant de piétiner une image de Jésus ou de la Vierge Marie est considérée comme chrétienne.
✝️ La Redécouverte des Chrétiens Japonais
Retour à la Lumière
Environ 30 000 chrétiens cachés sortent de la clandestinité lorsque la liberté religieuse est rétablie en 1873 après la restauration de Meiji. Les kakure kirishitan sont alors appelés mukashi kirishitan (昔キリシタン), c’est-à-dire « anciens chrétiens », et émergent non seulement des zones traditionnelles chrétiennes de Kyushu, mais aussi d’autres régions rurales du Japon. La majorité d’entre eux rejoignent l’Église catholique après avoir renoncé à leurs pratiques syncrétiques peu orthodoxes.
De petits groupes sont d’abord approchés par Mgr Bernard Petitjean, vicaire apostolique de Nagasaki. Ceux qui ne rejoignent pas l’Église catholique deviennent connus sous le nom de hanare kirishitan (離れキリシタン), ou « chrétiens séparés ». Ces derniers se trouvent principalement dans le quartier d’Urakami de Nagasaki et dans les îles Gotō.
La Disparition Moderne des Hanare Kirishitan
Après la légalisation du christianisme et la sécularisation du Japon, de nombreuses lignées de hanare kirishitan s’éteignent brusquement. Traditionnellement, les garçons apprennent les rites et les prières de leurs pères, mais l’indifférence des jeunes générations et leur éloignement du domicile familial provoquent la disparition de ces pratiques.
Pendant un certain temps, les hanare kirishitan passent pour avoir entièrement disparu en raison de leur tradition du secret. Un groupe sur les îles Ikitsuki de la préfecture de Nagasaki, négligé par le gouvernement japonais à l’époque des persécutions, a rendu ses pratiques publiques dans les années 1980 et les accomplit maintenant pour le public.
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