Des artistes font ressurgir Amabié sur les réseaux sociaux japonais, le yōkai associé à la protection face à la maladie. Retour sur l’histoire de cette créature fascinante.
En 1846 dans la préfecture de Kumamoto à Kyūshū est répandu la première planche imprimée (Kawara-ban, 瓦版) représentant une bête écailleuse à trois pattes avec de longs cheveux blancs et un bec hors norme. La créature habituellement vivant en mer avait demandé à une personne de diffuser cette planche pour protéger la population d’une maladie à venir.
De Kyūshū jusqu’à Edo.
Cette créature fantastique est ce que l’on appelle au Japon un yōkai, ou esprit en français. Le mot aussi utilisé pour parler d’événements inexplicables, de phénomènes surnaturels pour ceux qui en sont témoins.
Les yōkais de protections et de guérison sont apparus au cours de la période où la politique isolationniste du Japon a été violemment interrompue par les navires de guerre américains qui apportèrent sur l’archipel de nouvelles maladies comme le choléra.
La popularité de ces yōkais était en effet une réponse populaire et artisitique aux épidémies soudaines et fréquentes qui frappèrent le Japon à plusieurs reprises dans la seconde moitié du XIXe siècle, tuant des centaines de milliers de personnes.
Amabié est associé à la protection contre les épidémies. Lors de la pandémie de COVID-19 Amabié (ア マ ビ エ) refait surface sur les réseaux sociaux japonais.
Des artistes du monde entier dessinent et partagent Amabié dans l’espoir de trouver un sens à leur confinement et repousser la maladie.
C’est l’illustratrice Kaori Hamura Long de Fukuoka, qui, face aux symptômes du COVID-19 a décidé de rester à la maison et de commencer à redessiner Amabié. Son premier dessin est l’illustration de notre article. Si vous observez bien, son Amabié porte un masque ! Une mesure de prévention indispensable même pour les esprits japonais.
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