Chiune Sugihara surnommé le Schindler japonais est un personnage étonnant de la seconde guerre mondiale !
En 1939, le japonais Chiune Sugihara (杉原 千畝) est envoyé en Lituanie. Sa mission est simple : ouvrir le premier consulat japonais à Kaunas. Il reçoit alors de multiples responsabilités, dont la principale consistait à garder un œil et recueillir des informations sur l’allié du Japon, l’Allemagne. Si un traité avait été signé, la méfiance restait de mise. Alors en poste en Lituanie, ce Japonais peut donc observer d’assez près l’invasion de la Pologne par les chars allemands, qui provoque la fuite massive de milliers de réfugiés juifs dans le pays.
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En juin 1940, c’est l’Union soviétique qui envahit la Lituanie. Chiune Sugihara se voit alors forcé de réagir lorsque des dizaines de juifs submergent le consulat japonais pour obtenir des visas de transit, et ainsi échapper aux griffes du régime totalitaire soviétique.
Devant les demandes répétées des juifs, Chiune Sugihara contacte le ministère des Affaires étrangères de Tokyo où on lui rétorque alors que toute personne sans-papiers n’a pas le droit de recevoir un visa, ce qui s’applique à l’intégralité des réfugiés juifs cherchant son aide.
La désobéissance civile de Chiune Sugihara
Devant le refus de ses supérieurs d’aider les civils juifs qui cherchaient à fuir les envahisseurs, Chiune Sugihara choisit de ne pas suivre les ordres de sa hiérarchie. S’il obéissait au gouvernement nippon, les juifs de Lituanie seraient livrés à leur sort, et probablement conduits dans des camps de travail forcé. Aussi, en dérogeant expressément aux ordres de ses supérieurs, il fait face à la disgrâce, à la perte de son emploi, mais également à des punitions plus sévères.
Peu de temps après le refus de ses dirigeants, il commence à délivrer des visas de transit japonais à tous les réfugiés qui en a besoin, et ce quelle que soit son éligibilité. Au début, il débute avec 10 ou 20 réfugiés, mais cela passe rapidement à plusieurs centaines. À l’été 1940, et ce pendant 6 semaines, il a délivré autant de visas que possible. Les sources indiquent qu’il travaillait parfois 18 heures par jour.
Les historiens estiment qu’il a dispensé 2139 visas. Au total, en prenant compte des enfants, des conjoints, ainsi que de la famille proche, il aurait sauvé entre 6000 et 10 000 vies juives. Mais s’il aidait les personnes à rejoindre le Japon, il facilitait également leurs déplacements. Chaque homme qui bénéficiait de ses visas devait rejoindre le pays natal par la voie ferroviaire. Alors qu’il parlait couramment le russe, il a négocié avec Moscou afin que les juifs polonais puissent passer en toute sécurité à travers l’Union soviétique.
Fait intéressant, on estime que 40 000 à 100 000 personnes vivantes actuellement peuvent retracer leurs propres origines jusqu’à ce visa :
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