Les formes de culte et les divinités elles-mêmes variaient considérablement dans la protohistoire japonaise.
Bien que peu d’informations certaines existent sur la religion japonaise avant l’introduction du bouddhisme, on peut supposer que des divinités appelés kami étaient vénérés au Japon depuis la préhistoire.
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Dans cet article, nous mettrons en lumière certaines caractéristiques de la religion protohistorique du Japon, marquant la transition entre une société tribale à un État centralisé.
🎎 Place de la religion dans la protohistoire japonaise
L’époque Jomon n’offre a pas de preuves directes de pratiques religieuses organisées ou de croyances spécifiques. Cependant, on peut spéculer que les premières communautés humaines au Japon avaient probablement des croyances animistes.
Les poteries Jomon, célèbres pour leurs motifs cordés, pourraient avoir joué un rôle rituel ou symbolique dans ces croyances, bien que cela ne puisse être confirmé de manière définitive.
L »époque suivante, dite Yayoi, voit cependant de nouvelles influences culturelles, technologiques et religieuses ont été introduites au Japon. Cette période a marqué le début d’une transition vers une société agricole plus organisée et a certainement eu un impact sur les croyances religieuses autochtones.
⛩️ Prépondérance des Femmes
Les premiers mythes religieux nippons datent de la période antique japonaise et de l’époque Yamato.
Selon les écrits de Weizhi (297 après J.-C.), il existait au Japon vers le milieu du IIIe siècle une prêtresse-roi nommée Himiko, qui gouvernait le peuple par des moyens magiques et mystiques.
Les récits de l’époque racontent également l’histoire de la déesse Amaterasu et de l’impératrice mythologique Jingu, qui a mené une campagne réussie contre la Corée grâce à la magie :
À partir de ces récits et légendes, de nombreux historiens des religions supposent que les sociétés japonaises de l’Antiquité étaient dirigées par des couples de souverains, les hommes ayant l’autorité politique séculière et les femmes détenant l’autorité spirituelle et religieuse.
Cette position religieuse centrale des femmes a commencé à s’affaiblir avec l’arrivée du bouddhisme.
En parallèle il est important de noter que la religion aïnou possède des preuves archéologiques datant de plus de 1 000 ans.
Ce peuple habite encore aujourd’hui dans les régions septentrionales du Japon et le sud de la région russe locale, et leur croyance principale était l’animisme. Ils avaient un profond respect pour les esprits de la nature, y compris ceux des animaux, des arbres et des cours d’eau, et croyaient en une connexion étroite entre les êtres humains et le monde qui les entourait.
Parmi les kamuy les plus importants pour les Aïnous se trouve la déesse Kamuy-huci, associée au feu de l’âtre, et elle est vénérée comme la gardienne de la porte entre le monde des humains et celui des kamuy.
⛩️ Vers des Tumulus Funéraires et les Ujigami
Avant l’adoption du système étatique et juridique chinois au VIIe siècle, le Japon ancien était dominé par une confédération de clans parmi lesquels le clan Tenno occupait une position prédominante.
Un vestige visible de cette époque protohistorique est constitué par les énormes tumulus funéraires appelés kofun érigés entre le IIIe et le VIIe siècle pour affirmer l’autorité des souverains.
Ces tumulus variaient de petites chambres funéraires à d’immenses monticules artificiels longs de près de 500 mètres, souvent dans la forme d’une serrure :
Des figurines en terre cuite appelés haniwa étaient fréquemment intégrées aux tumulus, symbolisant l’entourage des souverains et fournissant des indications intéressantes sur la mode et les coutumes de l’époque.
Notez que des découvertes archéologiques similaires se trouvent également en Corée.
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Une aristocratie a émergé, affirmant son statut en vénérant ses ancêtres sous la forme de divinités claniques appelés ujigami. De nombreux sanctuaires les plus anciens, comme le sanctuaire Kasuga à Nara, ont évolué à partir de ces lieux de culte des ujigami.
La vénération des kami par l’aristocratie des clans uji n’était donc probablement pas une pratique religieuse particulièrement archaïque, mais plutôt une manifestation de la centralisation du pouvoir dans le Japon ancien et de l’accent mis sur la succession patrilinéaire.
L’apparition des ujigami, qui représentaient toujours les ancêtres de la lignée masculine, peut être liée à la suppression de la succession matrilinéaire et à l’affaiblissement de la position des femmes dans les affaires rituelles.
Ces divinités claniques ujigami non seulement représentaient les ancêtres d’un clan patrilinéaire, mais elles étaient également liées à la terre du clan, jouant ainsi un rôle de gardiens des droits territoriaux du clan.
Avec l’introduction du système chinois au VIIe siècle et l’implantation du bouddhisme, l’ensemble du pays est devenu théoriquement soumis à l’empereur Tenno. Les anciens droits fonciers de l’aristocratie des clans uji ont été transformés en postes administratifs, signifiant que la terre ne pouvait plus être possédée, mais seulement administrée au nom de l’empereur.
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