Au Japon, propreté et hygiène sont des valeurs essentielles qui prennent racines dans la religion la plus ancienne du pays, le shintoïste.
Le Japon est connu (à raison) pour être un pays extrêmement propre et bien organisé et il y a plusieurs raisons entremêlées menant à ce constat partagé par quiconque ayant visité l’archipel nippon.
Propreté et shintoïsme
Dans l’imaginaire collectif du Japon, le sale n’a pas de place dans la société et doit être traité en dehors des limites de cette dernière.
Tout commence dans la croyance selon laquelle les choses du monde physique possèdent une âme. Cette dernière a profondément influencé les principes de purification et propreté qui sont omniprésents dans le quotidien des Japonais.
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Pour le shintoïste, le monde physique est constitué d’un ensemble d’âme qu’il est important de garder saines et éloignées de la corruption.
Propreté, vie sociale et éducation
La population japonaise est donc généralement éduquée et consciente de la portée de ses actions.
En tous les cas, au Japon, villes, trains, services publics comme privés sont tous très propres ! Cette propreté soit en partie due à la conscience individuelle (et il est donc normal qu’il n’y ait pas des poubelles tous les 50 mètres dans le villes japonaises).
Les Japonais sont encouragés dès le plus jeune âge à prendre part aux efforts collectifs de rangement et de nettoyage dans les familles comme à l’école :
Les japonais sont très respectueux de leur environnement et considèrent qu’ils en sont responsables dès lors qu’ils consomment un produit. Ainsi, ils transportent leurs déchets avec eux, nettoient leurs animaux de compagnie, ne consomment pas de nourriture en pleine rue.
La grande majorité des résidents travaillent chaque jour pour maintenir ce niveau de propreté au Japon !
Des collectivités locales et des groupes de bénévoles organisent régulièrement des campagnes de nettoyage pour maintenir la propreté des rues et des lieux publics comme les parc et jardins.
La propreté est un élément clé de la qualité de service, un point de vue très développé au Japon : les entreprises sont influencées par une technique de management des 5 « S », dont la troisième règle est le Seiso (清掃) équivalent de la propreté. Ces dernières sont donc très attentives à l’aspect propreté de leurs locaux et de leur environnement.
Les entreprises sont proactives mais sont également tenues de par exemple gérer les déchets qu’elles produisent de manière responsable.
Propreté et législation
En 2016, un peu plus de 43 millions de tonnes de déchets ont été produits au Japon – soit 925 grammes par résident et par jour, dont 70 % de déchets ménagers et 30 % de déchets d’entreprises !
Pour faire face à ces montagnes, le Japon met en place des politiques gouvernementales strictes en matière de propreté et de gestion des déchets.
Le gouvernement central est en charge de la définition des lois et réglementations, des stratégies nationales et de la collecte de données en matière de déchets. Il fournit un soutien technique et financier aux préfectures et municipalités via le Ministère de l’environnement (MOE) et le Ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI).
L’État et les collectivités locales ont pour responsabilité de punir les comportements inadaptés et d’inciter les particuliers et entreprises à agir.
La législation sert d’incitation forte pour que les particuliers et les entreprises conservent leurs déchets plutôt que de les jeter dans la rue : tous les Japonais sont tenus de trier leurs déchets en différentes catégories, comme les déchets organiques, les déchets recyclables et les déchets combustibles, et ils sont soumis à des pénalités s’ils ne le font pas.
Jeter des déchets illégalement est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison et d’amendes pouvant atteindre 100 millions de yens !
Les limites de la propreté au Japon
Les Japonais sont certainement très conscients de l’importance de la propreté et du respect de l’environnement mais ceci n’empêche pas que certains problèmes environnementaux absurdes y persistent.
Les japonais préservent l’archipel des déchets mais parfois au prix d’autres régions du monde…
Ne vous méprenez pas, le Japon reste un pays très industrialisé et certains acteurs clés de la société ne s’investissent pas suffisamment dans les questions écologiques, ce qui a des conséquences néfastes sur l’environnement : pollution de l’air, de l’eau et déforestations y restent importants.
4 secteurs produisent à eux seuls 95 % des déchets d’entreprise au Japon : l’industrie manufacturière (sidérurgie et industrie du papier) ; la production d’électricité, de gaz, l’approvisionnement en chaleur, et en eau ; l’agriculture et la sylviculture; et la construction.
De plus le Japon subit de manière croissante des pollutions transfrontalières, notamment d’origine chinoise.
Pour faire face à ces enjeux, le Japon a des ambitions nationales d’établissement d’une société basée sur la circularité et a adopté une position pionnière et volontariste sur ce sujet à l’international.
Dans le cadre du Sommet du G8 de Sea Island en 2004, il a par exemple lancé l’initiative 3R (Reduce, Reuse, Recycle), qu’il promeut depuis via des coopérations et collaborations en Asie et ailleurs dans le monde.
Tant que les Japonais resteront guidés par leurs convictions, une éducation et des normes communautaires pour maintenir leur culture de la propreté et assurer un environnement sain, le Japon restera un pays très propre que tous les visiteurs et résidents sauront apprécier.
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