Les négociations salariales en cours au Japon, bien qu’historiques sur le papier, laissent un goût amer dans la bouche de nombreux travailleurs.
Le Japon est actuellement au cœur de ses grandes négociations salariales annuelles, un événement qui pourrait marquer un tournant historique pour l’économie du pays.
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Pour la première fois en trois décennies, les augmentations salariales envisagées pourraient dépasser les 5%, symbolisant peut-être la fin d’une longue période de déflation qui a pesé sur l’économie japonaise depuis les années 1990. Toutefois, cet optimisme n’est pas partagé par une grande partie de la population…
Des Attentes Démenties par la Réalité
Selon une enquête, près de 80% des Japonais interrogés ne se reconnaissent pas dans l’enthousiasme gouvernemental et patronal autour de ces négociations. Ce scepticisme s’explique principalement par le fait que 70% des travailleurs sont employés par des petites et moyennes entreprises (PME) qui, contrairement aux grands groupes, n’ont pas la capacité de proposer des augmentations substantielles.
De nombreux témoignages recueillis à Tokyo et sur les réseaux sociaux japonais reflètent bien cette réalité contrastée. Un citoyen exprime sa frustration : malgré une augmentation, l’inflation annulera tout gain réel.
Un autre, qui verra son salaire augmenter pour la première fois en vingt ans, trouve l’événement loin d’être historique avec une maigre hausse de 2%. La faible syndicalisation, touchant seulement 16% des salariés, contribue également à cette situation où les employeurs ne ressentent pas de pression à augmenter les salaires de manière significative.
Une Situation Salariale Délicate
Avec un revenu mensuel moyen de 2 000 euros et environ 40% des travailleurs gagnant à peine 1 500 euros par mois dans des emplois précaires, la situation financière de nombreux Japonais est tendue.
Cette précarité est d’autant plus marquée que, depuis 22 mois, le salaire réel ajusté à l’inflation est en baisse, poussant de nombreuses familles à réduire leurs dépenses.
La consommation des ménages, en recul depuis presque un an, témoigne de cette prudence économique qui pourrait devenir un obstacle majeur pour le gouvernement japonais dans ses efforts pour relancer l’économie.
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