La liberté de la presse au Japon est un sujet complexe, mêlant des éléments de tradition et de modernité, de liberté et de contraintes.
Le Japon, en tant que démocratie parlementaire, affiche fièrement son engagement envers les valeurs de liberté et de pluralisme des médias. Néanmoins le pays fait face à des enjeux complexes inhérents à la société moderne japonaise.
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Dans cet article, nous explorerons le paysage médiatique, le contexte politique, le cadre légal, l’aspect économique, et le contexte social de la liberté de la presse au Japon.
📰 Le Paysage Médiatique Japonais
Au Japon, les médias traditionnels conservent leur influence, surpassant de loin les sites d’information en ligne.
Le pays possède la population la plus âgée au monde, la presse papier demeure le modèle économique prédominant, bien que son avenir soit incertain en raison de la diminution de son auditoire.
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Le Japon ne possède aucune réglementation limitant la propriété croisée de journaux et de groupes audiovisuels, entraînant ainsi une concentration extrême des médias et la croissance de groupes de grande envergure comptant parfois plus de 2 000 reporters !
Les principaux journaux et groupes audiovisuels sont détenus par 5 conglomérats médiatiques les plus puissants du pays : Yomiuri, Asahi, Nihon-Keizai, Mainichi et Fuji-Sankei.
Notamment, Yomiuri et Asahi détiennent le record du plus grand tirage de journaux au monde, vendant respectivement 6,8 millions et 4 millions d’exemplaires par jour.
En parallèle dans le petit écran, Nippon Hoso Kyokai (NHK) se positionne comme le deuxième plus grand groupe audiovisuel public au monde.
🏛️ Contexte politique et défis pour les journalistes au Japon
Depuis 2012, avec l’arrivée au pouvoir de la droite, les journalistes japonais font face à un climat de méfiance et même d’hostilité croissante.
Alors que les journalistes japonais jouissent généralement d’un environnement de travail relativement sûr, certains ont été poursuivis par des membres du personnel politique pour avoir simplement retweeté du contenu jugé « diffamatoire ».
Le système des « clubs de presse » (kisha clubs) qui restreint l’accès aux conférences de presse et aux hauts responsables aux seuls médias établis, pousse les journalistes à l’autocensure et discrimine les journalistes indépendants ou étrangers.
Le gouvernement et les entreprises exercent régulièrement des pressions sur la direction des médias grand public, ce qui conduit à une forte autocensure sur des sujets sensibles tels que la corruption, le harcèlement sexuel, la santé, ou la pollution.
En 2020, le gouvernement a restreint considérablement le nombre de journalistes invités à ses conférences de presse, invoquant des mesures sanitaires liées à la pandémie, et a ajouté le groupe audiovisuel public NHK à la liste des organisations censées suivre ses « instructions » en cas de crise nationale majeure.
Sur les réseaux sociaux, des groupes nationalistes harcèlent les journalistes qui critiquent le gouvernement ou couvrent des sujets antipatriotiques, tels que les problèmes de santé liés à la catastrophe de Fukushima. En décembre 2022, le Club des correspondants étrangers du Japon a même reçu des menaces d’explosion et d’assassinat.
🏛️ Les restrictions légales
Le gouvernement maintient une loi sur la protection des secrets d’État, qui sanctionne la publication d’informations obtenues « illégalement » d’une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison.
Une réglementation aux termes flous promulguée en 2021 est entrée en vigueur en 2023, restreignant l’accès du public, y compris des journalistes, à 58 zones proches d’installations de défense et d’infrastructures jugées « d’intérêt pour la sécurité nationale, » sous peine de deux ans de prison et/ou d’une amende pouvant atteindre 2 millions de yens (environ 14 000 euros).
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