Retour sur les origines des tambours traditionnels nippons qui ont depuis conquis des adeptes bien au-delà des frontières du Japon !
Les Taiko (太鼓) sont une large gamme d’instruments de percussion. En japonais, le terme désigne tout type de tambour, mais en dehors du Japon, il est utilisé spécifiquement pour désigner l’un des tambours japonais appelé wadaiko (和太鼓) :
🌟 Origine des tambours traditionnels japonais
Les récits historiques faisant mention des taiko remontent à 588 de notre ère. Alors que de jeunes Japonais se sont rendus en Corée pour étudier le kakko (羯鼓), un tambour d’origine sino/indienne.
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Cette appropriation des instruments continentaux ont aidé à l’émergence du taiko au Japon. Certains styles de musique de cour utilisant le taiko, en particulier le gigaku et le gagaku, sont aussi arrivés au Japon par le continent.
Dans les deux traditions, les danseurs étaient accompagnés de plusieurs instruments comprenant des tambours similaires au taiko. Outre les caractéristiques physiques du kakko, certains motifs de percussion et la terminologie du togaku, un des premiers styles de danse et de musique au Japon, reflètent également l’influence de la Chine dans l’origine du taiko.
Les preuves archéologiques montrent donc que les taiko étaient utilisés au Japon dès le VIe siècle de notre ère, pendant la dernière partie de la période Kofun (古墳), ils étaient très probablement utilisés à la fois pour communiquer, dans les festivals ainsi que dans d’autres rituels.
Cette preuve a été corroborée par la découverte de statues haniwa dans le district de Sawa de la préfecture de Gunma. Deux de ces figures sont représentées jouant du tambour; l’une d’elles, portant une peau, est équipée d’un tambour en forme de tonneau suspendu à son épaule et utilise une baguette pour jouer du tambour à hauteur de la hanche. Cette statue est d’ailleurs appelée « l’homme qui bat le taiko » et est considérée comme la plus ancienne preuve de l’exécution du taiko au Japon :
Le taiko dans la mythologie japonaise
Le Nihon Shoki, le deuxième plus ancien livre de l’histoire classique japonaise, contient une histoire mythologique décrivant l’origine du taiko. Le mythe raconte comment Amaterasu, qui s’était enfermée dans une grotte sous l’effet de la colère, a été rappelée par une déesse aînée, Ame-no-Uzume.
Ame-no-Uzume vida un tonneau de saké et en dansant dessus. Création mythologique de la musique taiko…
Utilisation dans la guerre
Dans le Japon féodal, les taiko étaient souvent utilisés pour motiver les troupes, donner des ordres ou des annonces, et établir un rythme de marche ; ces dernières étaient généralement établies à six pas par battement du tambour.
Pendant l’époque Sengoku du XVIe siècle, des appels spécifiques de tambours étaient utilisés pour communiquer les ordres de retraite et d’avance. D’autres rythmes et techniques étaient détaillés dans des textes d’époque.
Selon la chronique de guerre Gunji Yoshu, neuf séries de cinq battements appelaient un allié au combat, tandis que neuf séries de trois battements, accélérés trois ou quatre fois, étaient l’appel pour avancer et poursuivre un ennemi. Le folklore du XVIe siècle sur le légendaire empereur Keitai du VIe siècle raconte qu’il se procura en Chine un grand tambour qu’il appela Senjin-daiko (線陣太鼓). On pense que l’empereur l’utilisa à la fois pour encourager sa propre armée et intimider ses ennemis.
Utilisation dans les milieux artistiques (théâtres, cérémonies, musique classique japonaise… )
Les taiko ont été incorporés dans le théâtre japonais pour des besoins rythmiques, l’atmosphère générale et, dans certains cas, la décoration.
Le théâtre Kabuki et Nô comportent des taiko où leurs représentations consistent en des motifs rythmiques très spécifiques.
L’école de tambour Konparu (金春流), par exemple, contient 65 motifs de base en plus de 25 motifs spéciaux ; ces motifs sont classés dans plusieurs classes. Les différences entre ces motifs comprennent les changements de tempo, d’accent, de dynamique, de hauteur et de fonction dans la représentation théâtrale. Les motifs sont aussi souvent reliés entre eux par des progressions.
Comme nous l’écrivions plus tôt le taiko continue d’être utilisé dans le gagaku, une tradition de musique classique généralement jouée au Palais impérial de Tokyo – en plus des temples et sanctuaires locaux.
Dans le gagaku, l’une des composantes de la forme d’art est la danse traditionnelle, qui est en partie guidée par le rythme fixé par le taiko.
Les taiko ont joué un rôle important dans de nombreux festivals locaux à travers le Japon et même au delà dans le monde.
Ils sont utilisés pour accompagner la musique rituelle religieuse. Dans le kagura, qui est une catégorie de musique et de danses issues des pratiques shintoïstes, les taiko apparaissent fréquemment aux côtés d’autres artistes.
Dans les traditions bouddhistes, les taiko sont utilisés pour les danses rituelles qui font partie du festival de Bon. Les taiko, ainsi que d’autres instruments, sont présentés au sommet des tours qui sont ornées de tissu rouge et blanc et servent à rythmer les danseurs qui sont autour du musicien.
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Très intéressant.
Merci