Ces invasions mongoles du Japon ont été très importantes dans l’histoire du pays et restent des événements de grande envergure militaire.
Les invasions mongoles du Japon, appelées Genko (元寇), entre 1274 et 1281 étaient des tentatives de l’Empereur Koubilaï Khan pour conquérir l’archipel japonais après sa conquête de la Corée.
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Malgré leur échec, ces invasions ont été très importantes dans l’histoire du Japon, marquant la fin de l’expansion mongole. Fondateurs de la fierté nationale des Japonais, ces invasions ont contribué à l’émergence d’une culture de la résistance et de la défense de leur territoire.
Avant les tentatives d’invasions
En 1231, les Mongols envahirent la Corée et après trente ans de conflit, un traité avantageux pour la dynastie Yuan, fondée par le Mongol et Empereur de Chine Koubilaï Khan en 1260, est signé.
Après avoir subi plusieurs invasions mongoles la Corée de Goryeo signa un traité favorisant les Mongols et devint un État vassal.
Koubilaï Khan installe alors sa capitale à Qanbaliq (l’actuelle ville de Pékin) en 1264.
Les Mongols envoyèrent des diplomates au Japon en 1266 et 1268, demandant aux Japonais de se soumettre à leur loi ou de se préparer à une invasion.
Les messages ont alors été transmis au shogun à Kamakura et à l’empereur à Kyoto. Les japonais ont fermement refusé de céder à la menace dans un contexte où les samouraïs du shogunat de Kamakura avaient récemment pris le contrôle du Japon et n’avaient que peu de connaissance en politique étrangère…
Dans la fin des années 60, l’empire mongol ne dispose pas encore des ressources nécessaires à la constitution d’une flotte et d’une armée d’invasion. La préparation de l’invasion prendra donc quelques années…
En 1273, Koubilaï Khan envoie en Corée une force qui doit servir d’avant-garde à l’invasion, mais cette armée se trouve incapable de subvenir à ses besoins dans la campagne coréenne et doit retourner se ravitailler en Chine.
En parallèle le régent ordonna à tous ceux qui possédaient des fiefs à Kyushu, la région la plus proche de la Corée et donc la plus exposée aux attaques, de retourner sur leurs terres, et a fait déplacer les troupes de Kyushu vers l’ouest pour protéger les zones de débarquement les plus susceptibles.
La première invasion de 1274
Enfin, en 1274, la flotte mongole a embarqué, avec une force militaire qui comprenait 15 000 soldats mongols et chinois et 8 000 guerriers coréens, à bord de 300 grands vaisseaux et 400 à 500 plus petits.
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On ne dispose pas de données précises sur le nombre de troupes japonaises, mais les estimations suggèrent qu’elles se situaient entre 4 000 et 6 000 hommes.
Les Japonais n’ayant pas de forces navales, les Mongols ont facilement pris les îles de Tsushima et d’Iki, et ont débarqué le 19 novembre dans la baie de Hakata, près de Dazaifu, l’ancienne capitale administrative de Kyushu.
Le lendemain, la célèbre bataille de Bun’ei, connue aussi sous le nom de « Bataille de la baie de Hakata », a lieu. Les Mongols s’arment avec des explosifs chinois qui impressionnent les Japonais et leur tactique supérieure, ainsi que leur armée plus nombreuse, déborde le petit groupe de samouraïs qui se réfugie dans la forteresse de Dazaifu.
Les Japonais ont alors pu utiliser leur connaissance de la topographie de l’île pour mettre en place des embuscades et des pièges, causant des pertes à l’armée mongole.
En raison de lourdes pertes, du manque de ressources, d’une rébellion parmi les auxiliaires coréens et chinois qui forment la majorité de l’armée, les Mongols sont obligés de renoncer à l’invasion.
Un vent contraire venant de l’est repoussa la flotte et des navires se sont directement échoués. Certains récits font alors état de 200 navires perdus. Sur les 30 000 hommes de la force d’invasion, 13 500 sont désormais morts ou disparus.
Les Japonais ont donné le nom de kamikaze (en français littéralement « vent divin ») à cette tempête qui a fini de chasser l’envahisseur. Le terme sera plus tard transformé pendant la Seconde Guerre mondiale.
De 1275 à l’invasion de 1281
En prévision de l’invasion inévitable à venir, le bakufu commence à renforcer les défenses du Japon en 1275, en améliorant l’organisation des samouraïs de Kyushu et en construisant des forts et des structures défensives le long des côtes nord de Kyushu.
La construction d’une muraille défensive, le Genkobori, est entreprise par les samouraïs, qui sont la plupart du temps des guerriers indépendants du gouvernement et des anciens membres ou vassaux des Taira. Parallèlement, le roi de Corée tente à plusieurs reprises de négocier avec les Mongols, dans le but de les dissuader de continuer leurs tentatives d’invasion du Japon.
En 1279, les Mongols ont pris le sud de la Chine et l’armée et de la marine de la dynastie Song. Koubilaï a pu alors planifier une nouvelle invasion du Japon avec ses deux flottes, l’Est (15 000 marins et 25 000 soldats à bord de 900 vaisseaux) et le Sud, composée de quatre fois plus de bateaux.
Au printemps 1281, bien que la flotte du Sud ait été retardée par les difficultés à approvisionner ses navires, l’armée de l’Est a pris la mer et a tenté de débarquer sur l’île de Shikanoshima.
Cependant, elle a subi de lourdes pertes face aux samouraïs japonais sous le commandement d’Otomo no Yasuyori et Adachi Morimune et a dû se replier pour attendre les renforts du Sud, d’abord dans la baie de Hakata, puis près de l’île de Takashima.
Quand la flotte du Sud est arrivée pendant l’été, les deux armées combinées ont pris l’île d’Iki et sont parvenues à Kyushu où elles ont débarqué en plusieurs endroits.
Au cours des affrontements séparés, connus collectivement sous le nom de bataille de Koan (ou de deuxième bataille de la baie d’Hakata), les forces mongoles ont été repoussées jusqu’à leurs navires.
Les Japonais, inférieurs en nombre encore une fois, avaient fortifié la ligne de côte et purent repousser les forces auxiliaires lancées contre eux, des bateaux japonais harcelaient la flotte ennemie, forçant l’armée à rester à bord des navires.
Suite et fin des invasions mongoles du Japon
Koubilaï Khan, après avoir envisagé une nouvelle tentative en 1284, doit renoncer à cause de nombreux troubles en Asie du Sud-Est. Le Japon échappa donc à l’invasion mongole !
Suite à la défaite de l’Empire mongol, sa puissance navale et sa capacité de défense se sont considérablement réduites.
La Corée, qui s’était chargée de construire des navires pour l’invasion, a également perdu sa capacité de construire des bateaux et de protéger la mer, car une grande quantité de bois a été abattue.
En raison des résultats de cette guerre, la Chine reconnu que les Japonais n’étaient pas à sous estimer – même si sous la dynastie Ming, l’invasion du Japon a été envisagée à 3 reprises sans jamais avoir lieu.
Ces invasions mongoles marquèrent l’apogée mais aussi le début du déclin du shogunat de Kamakura. Cette guerre uniquement défensive entraîna une baisse de l’autorité du shogunat.
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