🎌 La fin du shintoïsme d’État au Japon ?

La fin du shintoïsme d’État en 1945 marque un tournant décisif dans l’histoire du Japon. Pourtant cette idée n’est pas totalement révolue.

fin du shintoïsme d’État au Japon

En août 1945, le Japon impérial s’effondre. Et au-delà de la défaite militaire, c’est une transformation profonde qui s’amorce. Sous l’occupation américaine menée par le général Douglas MacArthur, le pays entame une refonte radicale…

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Parmi les réformes majeures, la directive shinto de décembre 1945 marque la fin du shintoïsme d’État, un pilier idéologique du régime impérial. Ce bouleversement redéfinit le rapport entre religion et politique au Japon, laissant une empreinte durable sur la société contemporaine.

📜 La directive shinto : démantèlement d’un culte d’État

Depuis la fin du XIXᵉ siècle, le shintoïsme d’État structure la vie politique et spirituelle japonaise. Plus qu’une simple religion, il s’agit d’un instrument de légitimation du pouvoir impérial, exaltant l’empereur comme une figure divine et ciment de l’unité nationale.

Les sanctuaires shinto, financés par l’État, diffusent cette idéologie tandis que l’éducation et l’administration publiques imposent les rites et croyances officielles. Cette fusion entre religion et pouvoir joue un rôle clé dans l’expansion militaire japonaise en Asie-Pacifique.

La défaite de 1945 change la donne. Les Alliés, bien décidés à éradiquer les racines du militarisme nippon, imposent une séparation stricte entre l’État et le shintoïsme. En décembre 1945, la directive shinto abolit tout soutien gouvernemental aux sanctuaires et proclame la liberté religieuse. Un événement marquant suit cette décision : dans sa déclaration du Nouvel An 1946, l’empereur Hirohito renonce officiellement à son statut divin.

Désormais, les sanctuaires doivent s’autofinancer, tandis que l’empereur devient un symbole de l’État dénué de tout caractère religieux. Cette transition marque une rupture historique, mais l’héritage du shintoïsme d’État ne disparaît pas pour autant.

⚖️ La séparation religion-État encore fragile au Japon

Avec la nouvelle Constitution de 1947, la séparation entre religion et pouvoir devient un principe fondamental du Japon démocratique.

Les articles 20 et 89 établissent une stricte neutralité de l’État vis-à-vis des croyances religieuses. Pourtant, dans une société où le shintoïsme est profondément ancré dans la culture et les traditions, cette séparation est loin d’être évidente à appliquer.

Plusieurs tensions persistent, notamment autour du sanctuaire Yasukuni-jinja, où sont honorés les soldats morts pour le Japon, y compris des criminels de guerre condamnés. Chaque visite de responsables politiques suscite des polémiques, ravivant les souvenirs du militarisme d’antan et provoquant des réactions indignées notamment de la Chine et de la Corée du Sud…

Un autre point encore sensible concerne les rites impériaux. La cérémonie d’intronisation d’un empereur (Daijōsai) soulève la question de son financement… S’agit-il d’un acte religieux couvert par la liberté de culte ou d’une entorse à la séparation de l’État et des croyances ? Ce débat illustre les ambiguïtés qui perdurent autour du rôle de l’empereur dans le Japon contemporain.

Aujourd’hui, le shintoïsme a donc retrouvé son statut de religion parmi d’autres au Japon. Il coexiste avec le bouddhisme, largement pratiqué, et des minorités chrétiennes ou adeptes de nouvelles religions.

Mais l’ombre du shintoïsme d’État plane toujours et de nombreux Japonais restent attachés aux traditions shinto sans pour autant adhérer à une vision nationaliste.

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Auteur/autrice : Louis Japon

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