L’ero guro (エログロ) est un genre artistique japonais moderne mêlant l’érotisme, l’absurde et l’horreur grotesque.
Attention ces œuvres s’adressent à un public adulte et ne sont pas destinées à tous types de spectateurs.
Vous avez certainement déjà vu ou entendu parlé de poulpes s’exerçant à de violents cunilingus sur le corps de femmes ou d’ahegao… Voilà des cas d’école d’ero guro japonais !
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Techniquement le terme vient de l’anglais érotique / grotesque. Les artistes du genre ero guro y explorent le domaine du macabre, de l’absurde mêlé à des connotations sexuelles.
Bien que proche, l’ero guro est assez différent du « gore » occidental qui désigne des représentations d’horreur extrêmement sanglantes.
Notez que le terme ero guro souvent résumé « guro » peut aussi décrire un genre de pornographie japonaise et de hentai impliquant les classiques du ero guro : sang, défigurations, violence et fluides corporels. Familièrement connu dans les milieux de l’Internet sous le nom de « guro ».
🩸 Histoire de l’Ero Guro
L’art érotique japonais est autant connu qu’ancien. L’Ero guro plonge ses racines dans la littérature japonaise, le shunga (les gravures érotiques japonaises) et d’autres gravures japonaises violentes d’artistes majeurs comme Tsukioka Yoshitoshi ou Utagawa Kuniyoshi.
Pris en sandwich entre la fin de la révolution Meiji et la période Showa conservatrice et militariste. La période Taisho a été marquée par des troubles sociaux et une occidentalisation accrue du Japon.
L’ero guro « nansensu » y a connu son premier essor dans les années 1920. Dans cette époque assez noire pour le Japon, on peut y voir une forme sombre et nihiliste de résistance culturelle.
Parmi les premiers artistes à l’avant-garde du genre, on peut citer Edogawa Ranpo.
Après une période de censure durant la Seconde Guerre mondiale, l’ero guro est réapparu dans la période d’après-guerre, notamment dans le cinéma, les mangas et la musique japonaise.
L’ero guro y a particulièrement trouvé son public aux confluences du cinéma d’horreur japonais et du pinku eiga des années 1960 et 1970.
Citons par exemple Vierges pour le Shogun (1968) et L’Effrayant Docteur Hijikata (1969) de Teruo Ishii ou encore La Bête aveugle (1969) de Yasuzo Masumura.
De nos jours, l’ero guro est très vivant du côté manga. Parmi les auteurs ero guro les plus connus citons Suehiro Maruo, Hajime Yamano, Jun Hayami, Go Nagai, Junji Ito, Shintaro Kago, Toshio Maeda, Henmaru Machino, Yamamoto Takato, Horihone Saizō, Katsuhisa Kigitsu, Uziga Waita ou encore Rei Mikamoto.
Le genre a aussi largement dépassé les frontières du Japon, en inspirant cinéastes comme dans la satire post-Vietnam de David Cronenberg Videodrome ou des artistes fantasques : l’album You’re Dead ! de Flying Lotus de 2014, mettait par exemple en avant des dessins ero guro de Shintaro Kago.
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