L’article 9 de la Constitution japonaise refléte les tensions entre le pacifisme d’après-guerre et les réalités contemporaines.
Cet article qui symbolise la renonciation du Japon à la guerre a été promulgué le 3 novembre 1946 et entré en vigueur le 3 mai 1947 dans le cadre de la Constitution actuelle du Japon, connue sous le nom de Nihon-koku kenpo.
C’est une disposition juridique unique qui suscite jusqu’à aujourd’hui de nombreuses discussions dans la société japonaise.
L’Article 9 de la Constitution Japonaise
Renonciation à la Guerre
L’article 9 stipule clairement que le Japon renonce à la guerre comme droit souverain de la nation et rejette l’utilisation de la force pour régler les conflits internationaux. En vertu de cet article, le Japon s’engage à ne pas maintenir de forces terrestres, navales, aériennes ou tout autre potentiel de guerre, et le droit de belligérance de l’État n’est pas reconnu :
Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l’ordre, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ainsi qu’à la menace ou à l’usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux.
Pour atteindre le but fixé au paragraphe précédent, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre. Le droit de belligérance de l’État ne sera pas reconnu.第二章 戦争の放棄
第九条 日本国民は、正義と秩序を基調とする国際平和を誠実に希求し、国権の発動たる戦争と、武力による威嚇又は武力の行使は、国際紛争を解決する手段としては、永久にこれを放棄する。
② 前項の目的を達するため、陸海空軍その他の戦力は、これを保持しない。国の交戦権は、これを認めない。
Article 9 de la Constitution Japonaise
Histoire et Genèse de l’Article 9 de la Constitution Japonaise
L’idée de cet article serait originaire de Kijūrō Shidehara, Premier ministre du Japon de l’époque. Elle a été présentée pour la première fois à Douglas MacArthur le 24 janvier 1946.
La proposition incluait le renoncement à la guerre et une modification du statut de l’empereur. Malgré certaines réticences, l’empereur a approuvé ces propositions le 22 février 1946.
Débats et Controverses Concernant l’Article 9 de la Constitution Japonaise
Le principal débat autour de l’article 9 concerne la question de la défense nationale.
Certaines interprétations suggèrent que le Japon ne devrait pas maintenir de forces armées, tandis que d’autres admettent l’existence des Forces japonaises d’autodéfense (FAD), à condition qu’elles ne soient pas utilisées pour l’attaque. La légitimité des FAD, particulièrement depuis leur intégration au ministère de la Défense en 2007, reste un sujet de discussion.
Les interventions des FAD dans des opérations sous mandat de l’ONU, notamment en Irak, ont ravivé les débats.
Les questions soulevées concernent la légitimité de soutenir des offensives étrangères et la capacité des forces japonaises à se défendre lorsqu’elles ne sont pas sur le territoire japonais.
Évolution Récente de l’Article 9 de la Constitution Japonaise
Le lobby Nippon Kaigi, créé en 1997, joue un rôle majeur dans la politique japonaise et exerce une pression croissante pour réviser la Constitution, y compris l’article 9.
En 2014, une grande partie des membres de la Diète et du gouvernement, y compris le Premier ministre Shinzō Abe, étaient affiliés à ce groupe.
La Loi de 2015 sur les FAD
Le 19 septembre 2015, la Chambre haute de la Diète japonaise a voté en faveur d’un projet de loi sur la sécurité nationale, élargissant considérablement les capacités d’intervention des Forces d’autodéfense (FAD) du Japon.
La loi de 2015 sur les Forces japonaises d’autodéfense introduit la notion d’autodéfense collective, permettant aux FAD d’intervenir pour protéger un pays allié, même sans menace directe sur le Japon.
Ce changement s’inscrit dans la « doctrine Abe », du nom du Premier ministre Shinzo Abe, qui depuis 2012 a cherché à redéfinir la politique de défense du Japon en réponse aux réalités géopolitiques contemporaines.
Cet événement marque un tournant politique notable par rapport à la Constitution pacifiste du Japon.
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