La teinture Aizome, également connue sous le nom de « bleu japonais », est une technique traditionnelle vieille de plusieurs siècles.
Cette teinture traditionnelle est utilisé depuis plus de mille ans en Inde et en Chine. Au Japon, des traces de cette teinture remontent au XIVème siècle, une époque où les couleurs vives étaient interdites aux roturiers, les obligeant à porter des couleurs sobres comme le bleu.
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L’aizome (靛蓝 ou 藍染め) est un élément important du patrimoine culturel japonais, symbolisant à la fois la tradition artisanale et l’esthétique unique du « bleu japonais ».
La teinture, qui a perdu de sa popularité dans la seconde moitié du XXe siècle en raison de l’émergence des teintures chimiques, a poussé de nombreux fabricants à réorganiser leurs activités. Cependant, elle est toujours utilisée pour colorer les hakama traditionnels, les dogi, les bogu, ainsi que divers équipements, notamment dans le cadre des arts martiaux japonais.
🔵 L’Aizome : Une Tradition Japonaise
L’indigo japonais est issu de la plante Polygonum tinctorium, également appelée renouée des teinturiers, introduite au Japon via la Chine pendant la période Asuka (592-710).
D’un point de vue scientifique, la teinture aizome présente plusieurs propriétés intéressantes :
- Répulsif naturel : Son odeur repousse insectes et animaux sauvages.
- Antiseptique : Elle est utilisé pour nettoyer les plaies et améliorer la cicatrisation.
- Assouplissant : Elle rend le coton plus souple, ce qui est important pour les pratiquants d’arts martiaux.
- Gamme de nuances de bleu : elle peut être utilisé pour du bleu pâle (kamenozoki) au bleu-noir profond (kachiiro).
- Durabilité et leur capacité à évoluer avec le temps : Elle offre une patine qui enrichit le tissu.
La préfecture de Tokushima, située sur l’île de Shikoku, a émergé comme un pôle majeur pour la production d’indigo, grâce à des conditions climatiques et géographiques idéales pour la culture de la plante.
Étapes de fabrication et label « Bushu »
L’Aizome a été désignée patrimoine immatériel par le gouvernement japonais. Le label « Bushu » atteste d’une fabrication authentique et de haute qualité, suivant un procédé bien défini :
- Indigotier-feuille : En été, avant la floraison, les feuilles du « Polygonum tinctorum » sont récoltées, broyées et stockées pour trois mois de décomposition.
- Fermentation : Le compost obtenu est placé dans des cuves avec de la farine de blé et de l’eau, où il est brassé quotidiennement à une température stable de 36-37°C.
- Teinture : Les pelotes de coton sont plongées dans des bains successifs pour que la teinture pénètre en profondeur.
- Séchage : Les pelotes de fil sont séchées pendant plusieurs jours.
- Tissage : Le fil est ensuite mis sur bobine et tissé pour divers types de tissus, notamment pour les Dogi et Hakama.
- Fabrication des vêtements : Les tissus sont confectionnés en vêtements et accessoires traditionnels.
🔵 L’aizome aujourd’hui
Bien que moins répandue qu’autrefois, la tradition de l’aizome perdure. Aujourd’hui, cette technique est encore utilisée pour des tissus de luxe, des décorations et des équipements d’arts martiaux comme l’armure de kendo.
Des ateliers perpétuent cette technique ancestrale, combinant souvent la production de tissu indigo avec la confection de vêtements traditionnels.
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