Les réponses dessinent un panorama de ces petites galères qu’on vit tous… mais qu’on garde souvent pour nous.
Depuis la réouverture post-Covid, le Japon est plus qu’une destination : c’est un phénomène. L’archipel attire des foules record, les rues de Tokyo bourdonnent de visiteurs, les vidéos débordent de konbini hauls et de temples bondés. Pourtant, même au pays du saké et des cerisiers en fleurs, le voyage de rêve réserve son lot de petites frustrations.
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La Japan Tourism Agency, bras armé du ministère des Transports, a voulu en savoir plus. Entre juillet et décembre 2024, elle a interrogé plus de 4 000 voyageurs étrangers dans les principaux aéroports du pays (Narita, Haneda, Kansai, Fukuoka, New Chitose) juste avant leur vol retour.
La question était simple :
« Qu’est-ce qui vous a dérangé pendant votre séjour au Japon ? »
🧭 Des débuts de voyage parfois chaotiques
Le Japon, pourtant high-tech, peut être un vrai défi numérique si tu n’as pas prévu ta connexion à l’avance. Les réseaux gratuits sont rares ou bien cachés, les connexions publiques peu fiables. Beaucoup de touristes se retrouvent à errer dans les halls d’hôtel, à commander un café uniquement pour récupérer un code Wi-Fi, ou à découvrir sur le tas l’importance de Google Maps en mode hors ligne.
L’immigration : organisation zen, mais patience requise
Arriver au Japon après un long vol, c’est aussi affronter les files d’attente de l’immigration. Les procédures sont rodées, mais la fatigue, le décalage horaire et le flou des consignes en font un moment redouté. Heureusement, ce sera probablement le seul moment du séjour où quelqu’un scrutera ton passeport plus attentivement que ton comportement.
🧠 Comprendre, interpréter… ou suivre la foule
Beaucoup de lieux affichent des traductions en anglais… mais souvent en tout petit, ou mal placées. Les menus de restaurant peuvent réserver des surprises, comme ce fameux “fried chicken cartilage” qui laisse songeur. Et dans les gares, il n’est pas rare de voir disparaître les indications latines pile au moment crucial. Résultat : on suit discrètement un groupe de locaux en espérant ne pas finir à l’autre bout de la ville.
Les transports : un miracle de ponctualité, un casse-tête à décoder
Les touristes adorent les trains japonais : propres, ponctuels, efficaces. Mais leur complexité déroute plus d’un visiteur. Sur une même ligne, on peut trouver plusieurs types de trains : local, rapid, express, super express… et chacun ne s’arrête pas aux mêmes stations. Le moindre changement devient une énigme, surtout quand les annonces sont exclusivement en japonais.
🤯 Le revers du succès : foule et confusion
Les endroits emblématiques comme Fushimi Inari à Kyoto ou le quartier d’Arashiyama ne désemplissent plus. Même les petits restaurants de quartier peuvent exiger 30 à 45 minutes d’attente. Le Japon séduit, et cela se voit. Certains voyageurs repartent avec la sensation d’avoir partagé leurs instants magiques avec… des centaines d’autres personnes.
La langue : plus qu’une barrière, une vraie appréhension
La majorité des Japonais ne parlent pas anglais, ou très peu. Cela ne crée pas de tensions, mais suscite une forme d’insécurité chez les touristes. Commander dans un restaurant, poser une question sur un horaire, demander une précision sur un plat : autant de situations où l’on redoute de mal faire, d’être maladroit, voire de déranger. Et pourtant, avec quelques mots basiques (“Sumimasen”, “Arigatō”, “Kore kudasai”) et un peu de gestuelle, la communication finit presque toujours par fonctionner.
🗑️ La légende urbaine devenue réalité : pas de poubelles !
C’est le running gag des voyageurs au Japon : où sont passées les poubelles ?
Tu achètes un onigiri, tu flânes avec un thé glacé… et très vite, tu accumules emballages, tickets, bouteilles. Mais impossible de trouver une corbeille. Ce n’est pas un oubli : c’est culturel.
Manger dans la rue est mal vu, donc les déchets sont peu nombreux. La norme ? On garde ses détritus sur soi jusqu’à pouvoir les jeter chez soi, à l’hôtel, ou dans un konbini.
À noter tout de même : les bouteilles et canettes ont droit à des bacs spécifiques, souvent près des distributeurs automatiques.
🏆 Et le problème numéro 1 est… qu’il n’y a pas de problème !
Plus de 51 % des touristes n’ont absolument rien à redire sur leur séjour.
Un chiffre en nette progression par rapport à 2023, où seulement 29,7 % disaient la même chose. Le contraste avec 2019, juste avant la pandémie, est aussi frappant : 14,5 points de différence.
Ce résultat ne signifie pas que tout est parfait, mais il reflète une évolution majeure :
- Les voyageurs sont mieux préparés (guides, blogs, vidéos, forums).
- Ils ont des attentes plus réalistes.
- Et ils acceptent plus facilement les différences culturelles, sans les percevoir comme des défauts.
Les réponses ont été recueillies à l’initiative de l’agence japonaise, et non parce que les touristes se plaignaient. Ce sont des constats, pas des récriminations.
🧳 Quelques astuces pour vivre un séjour fluide
Voici des solutions simples et efficaces à mettre en place avant ou pendant ton voyage :
| Problème | Astuce efficace |
|---|---|
| Pas de poubelles | Prendre un petit sac dédié aux déchets dans son sac principal |
| Barrière de la langue | Utiliser une application de traduction hors-ligne et apprendre quelques phrases clés |
| Transports complexes | Télécharger une app de navigation (Google Maps ou Japan Transit Planner) |
| Lieux trop fréquentés | Visiter tôt le matin ou en soirée, et alterner avec des journées plus tranquilles |
✨ Le Japon : pas parfait, mais terriblement attachant
Le Japon ne cherche pas à ressembler à une carte postale occidentale. Il suit ses propres codes, ses habitudes, son rythme.
Tu vas parfois être surpris, dérouté, ralenti. Mais tu seras aussi émerveillé, respecté, accueilli avec bienveillance.
Ce n’est pas “chez toi en version plus mignonne”. C’est un autre monde, exigeant mais fascinant.
Et c’est peut-être pour cela que, quand on te demandera en repartant :
« Qu’est-ce qui vous a dérangé pendant votre séjour ? »
Tu répondras, sans même y penser :
« Franchement ? Rien. »
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