Au Japon toute décision remettant en cause l’identité pacifique du pays est synonyme de haute trahison du peuple japonais.
Le 2 octobre 2024, Shigeru Ishiba est officiellement investi Premier ministre du Japon, et dès ses premières déclarations, il plonge le pays dans une controverse…
Ancien ministre de la Défense très pro occidental, Ishiba propose le stockage d’armes nucléaires américaines sur le sol japonais. Cette initiative, vise à renforcer la sécurité nationale face aux menaces croissantes de la Chine, de la Russie et de la Corée du Nord, réveille de profondes blessures dans un pays encore marqué par les tragédies nucléaires d’Hiroshima et Nagasaki.
💔 Une proposition qui divise profondément
Shigeru Ishiba justifie sa proposition en invoquant la nécessité de protéger l’archipel contre des puissances nucléaires voisines. Pour lui, le contexte géopolitique actuel, marqué par l’escalade des tensions en Asie de l’Est, exige une révision des politiques de défense du Japon. Toutefois, cette prise de position a immédiatement provoqué une onde de choc dans la société japonaise.
Le Japon, attaché à sa Constitution pacifiste adoptée après la Seconde Guerre mondiale, interdit toute forme de militarisation offensive. L’article 9 de cette Constitution, symbole de la volonté pacifique du pays, interdit formellement la participation à des conflits armés. La proposition d’Ishiba est donc perçue comme un véritable tournant pour la nation.
Les réactions dans les médias et sur les réseaux sociaux ne se sont pas fait attendre. Certains journaux parlent de « basculement historique », tandis que d’autres évoquent une « tragédie nationale ». Sur le terrain, des manifestations pacifistes ont éclaté, des citoyens demandant même la démission du nouveau Premier ministre. Le Parti communiste, en particulier, a lancé une vaste campagne d’opposition, dénonçant une initiative qui, selon eux, compromettrait la paix à laquelle les Japonais tiennent tant.
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Le Japon est le seul pays au monde à avoir subi des bombardements atomiques, et ces événements tragiques d’Hiroshima et Nagasaki sont gravés dans la conscience collective du pays. Pour de nombreux Japonais, la simple idée d’héberger des armes nucléaires sur leur sol est inacceptable. Ces propositions touchent une corde sensible, réveillant les traumatismes d’une époque où le pays a été dévasté par des armes de destruction massive.
🌍 Le débat sur la sécurité nationale
Bien que l’opposition soit majoritaire, il existe une minorité de citoyens qui soutiennent la proposition de Shigeru Ishiba.
Ses partisans considèrent que, face à une situation sécuritaire de plus en plus complexe en Asie de l’Est, il est nécessaire de repenser les politiques de défense du pays. « Avec la Chine, la Russie et la Corée du Nord, le Japon doit se réarmer, c’est une question de survie », estime un défenseur de la proposition.
Un sondage mené en 2021 révélait que seuls 20 % des Japonais étaient favorables à ouvrir le débat sur le stockage d’armes nucléaires. Ce chiffre monte à 28 % parmi les électeurs du Parti libéral-démocrate (PLD), actuellement au pouvoir, suggérant que cette minorité, bien que restreinte, est prête à envisager un changement face aux menaces croissantes de la région. Ce débat autour de la proposition de Shigeru Ishiba est loin d’être terminé…
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