Fin du 3ème siècle apparaît sur l’archipel nippon ce qui deviendra par la suite la maison impériale du Japon, la cour de Yamato.
Faisant suite à l’ère Yayoi et précédent Nara, Yamato (大和時代) est la période de l’histoire du Japon où la structure politique et sociale centralisée suivant l’Empereur se met en place.
Cela se fait depuis l’actuelle préfecture de Nara, alors connue sous le nom de province de Yamato.
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Yamato désigne plus globalement toutes les terres soumises à l’autorité impériale de l’époque mais aussi plus particulièrement les plaines et monts autour de l’ancienne capitale japonaise de Nara. L’appellation officielle Nihon sera elle employée à partir du 7ème.
Cet ère japonaise peut être divisé en 2 :
- la période Kofun (250 à 538), du nom des tertres funéraires typiques de l’époque (les plus grands kofun seraient les tombes des empereurs Ojin et Nintoku)
- la période Asuka (538 à 710) marqué par l’introduction du bouddhisme et des réformes politiques
La période Kofun est une période plus archéologique tandis que la période Asuka est une période plus historique du Japon.
Les tombes datant du début de cette période prennent souvent la forme de serrure, la tombe se trouvant dans la partie ronde. Le plus grand d’entre eux se trouve à Osaka et est attribué à l’empereur légendaire Nintoku.
Côté société, elle est organisée en groupes de travail : la majorité des japonais étaient des agriculteurs quant d’autres étaient pêcheurs, tisserands, potiers, artisans, armuriers ou encore religieux.
Le Japon de la période Kofun était déjà très réceptif à l’influence de la Chine et un grand nombre de produits et d’artisanat chinois sont entrés au Japon. Les liens avec le continent et la dynastie Liu Song en 425 et 478 ont été facilités par les connaissances maritimes et les connexions diplomatiques de la Chine et des Trois Royaumes de la péninsule coréenne, en particulier Baekje.
Vers la fin du 5ème siècle, l’empereur commence à payer tribut à l’empereur de Chine pour que ce dernier le reconnaisse comme souverain légitime. La cour de Yamato devient donc les privilégiés de l’Empire chinois et des vassaux Coréens.
⛩️ Guerre des clans et réformes à l’ère Yamato
De nombreux Chinois et Coréens émigrent alors au Japon et forment des clans entiers soutiens à l’introduction du boudhisme : le clan Hata, constitués de chinois descendant de la dynastie Qin ou encore le clan Takamuko.
Fait marquant, le bouddhisme met fin aux pratiques des monumentaux Kofun avec les réformes Taika que nous verrons par la suite. La crémation remplaçant désormais la putréfaction des corps. Ceci indique le bouleversement des équilibres sociaux et des traditions japonaises.
Si l’Empereur laisse d’abord les clans relativement autonomes sur leurs terres, son pouvoir reste absolu, même les chefs de clans doivent se soumettre.
Ces clans conservent donc le contrôle sur leurs région mais s’unissent aux autres sous la direction de la cour. Pendant cette période les clans de la région de Bizen des rives de la mer intérieure gagnent en puissance au point d’établir leur domination sur le Sud de Honshu et Kyushu. Les clans Soga, Katsuraki, Heguri et Koze rejoingnent par la suite par les clans Kibi d’Izumo, Otomo, Mononobe, Nakatomi et Inbe.
Pour lutter pour le pouvoir, l’aristocratie développe des techniques militaires élaborées comme la cavalerie, l’usage d’épées date également de cette période.
Jusqu’à l’unification et la réforme, la cour de Yamato vivra d’intenses intrigues aristocratiques… Le clan Soga, grâce au mariage avec la famille impériale écarte les clans Katsuraki, Heguri, Koze, Mononobe et Nakatomi, qui contestaient le bouddhisme.
Ce clan Soga va permettre à Soga no Umako d’installer son neveu sur le trône et de régner à travers le prince régent Shotoku Taishi.
L’empereur, montrant cependant trop d’indépendance, est assassiné. Par la suite Shotoku Taishi, bouddhiste et connaisseur de la littérature chinoise, va diffuser les principes confucéens au Japon : en particulier le concept de Mandat du Ciel. Selon ce dernier l’Empereur tient son pouvoir de droit divin. Il rédige aussi une constitution de 17 articles, mettant en avant la valeur de l’harmonie, du dévouement, de l’obéissance et des enseignements de Bouddha.
Des étudiants et missions diplomatiques sont envoyés en Chine, en 607 naît la première ambassade japonaise en Chine de la dynastie Tang. Des temples bouddhistes sont construits au Japon, le calendrier chinois adopté ainsi qu’une nouvelle unité administrative sur le modèle chinois.
Bien que les relations soient désormais intenses, c’est aussi à cette époque que qu’une rivalité entre la Chine et le Japon naît. Le désormais Empereur du Soleil Levant s’adresse d’égal à égal à l’Empereur du Milieu.
À la mort de Shotoku Taishi, le clan Soga massacre le reste de sa famille et règnera en maître jusqu’en 645, date de la mort de son chef.
Le pouvoir passe alors dans les mains du meneur du clan Nakatomi via un coup d’Etat. Menée par Naka no Oe et Nakatomi no Kamatari (qui deviendra à cet occasion le clan Fujiwara).
L’incident d’Isshi (乙巳の変) marque la fin de cet ère et les réformes Taika ou réformes du grand changement (大化の改新) sous le règne de l’empereur Kotoku :
- nouvelles taxes sur les récoltes, la soie, les tissus, le coton
- création du ritsuryo : ensemble de règles pénales et administratives propre au Japon et théoriquement maintenu jusqu’à la restauration Meiji du 19ème siècle
- création de milice
- les terres des propriétaires sont désormais confisquées par le pouvoir central pour les redistribuer à son avantage à chaque génération
- création du département d’État du gouvernement japonais (daijo-kan), crée 8 ministères administrations centrales, cérémonies, maison impériale, affaires civiles, justice, armée, affaires du peuple et du trésor
- construction d’édifices publics
- division en Gokishichido est abolie, le pays est divisé en provinces, dirigées par des gouverneurs restreignant sévèrement l’indépendance des fonctionnaires régionaux
- nouveau code administratif avec le Jingi-kan, organe dédié aux rituels de cour et aux traditions Shinto
La cour de Yamato a donc bâtît la cour impériale japonaise qui sera respectée par les voisins et incontestée sur l’archipel (les conflits restent marginaux). Quand prend fin l’ère Yamato, les arts et traditions japonaises se seront aussi développé fortement.
Cependant cla ne serait le rester, alors que les forces navales de Yamato et les forces alliées coréennes de Baekje sont vaincues de manière écrasante par les forces navales de la dynastie chinoise Tang et Silla à la bataille de Hakusuki no e (白村江の戦い).
Cette bataille et l’unification de la Corée mettent fin à l’interventionnisme des Japonais dans les affaires de la péninsule favorisant une différenciation culturelle plus forte entre le Japon et la Corée et la Chine.
Le Japon se repli alors et devra attendre 1592 avec les expéditions d’Hideyoshi pour entreprendre une opération d’envergure sur le continent.
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