Le Kokugaku est une école de philologie et de philosophie japonaise qui a vu le jour pendant l’époque d’Edo.
Le kokugaku (國學) est né dans la période Edo et développé par des penseurs éminents tels que Motoori Norinaga.
À lire aussi sur dondon.media : ⏳ Chronologie du Japon (dates, périodes, faits historiques)
Cette école de philologie et de philosophie japonaise visait redonner à l’éducation japonaise sa véritable essence en s’inspirant largement du shinto et de la littérature ancienne japonaise, alors dominée par l’étude de textes confucéens et bouddhistes.
Cette philosophie a contribué à la chute du régime Tokugawa en 1868 et à ouvert les portes de la restauration de Meiji. Elle a également inspiré le développement du shintoïsme et du socialisme d’État, un courant de pensée dérivé du Mitogaku (ayant indirectement conduit à l’expansion impérialiste du Japon).
D’ailleurs du point de vue de l’histoire des idées, on peut observer des parallèles entre le développement du romantisme allemand et le fascisme allemand.
⭕ Origines du kokugaku
À l’origine, le mouvement était désigné sous différents noms tels que kogaku (signifiant en français études anciennes) ou encore wagaku (études japonaises). Ces termes ont été développés par des penseurs éminents tels que Motoori Norinaga.
En se recentrant sur les penseurs japonais anciens, le Kokugaku souhaitait faire renaître un âge d’or de la culture et de la société japonaise.
Les penseurs kokugaku exploitaient la poésie japonaise antique antérieure à la période féodale (12ème siècle) ainsi que d’autres domaines nippons pour mettre en avant des concepts profondément japonais, dont le mono no aware (物の哀れ).
Selon Motoori Norinaga, le concept nippon de mono no aware est plus qu’un simple sentiment subjectif, c’est aussi une forme de connaissance.
Au fil du temps, les philosophes du Kokugaku ont acquis du pouvoir et de l’influence au sein de la société japonaise. Leurs idées ont laissé une empreinte durable, influençant notamment la philosophie et le mouvement Sonno joi.
⭕ Le succès de la pensée du kokugaku
Les disciples du kokugaku soutiennent l’idée que la nation japonaise était intrinsèquement pure et que sa splendeur totale ne se révélerait que lorsque les influences étrangères, notamment chinoises, seraient éliminées.
Les adeptes du Kokugaku ont fortement critiqué les idées répressives des penseurs confucéens et se sont efforcés de rétablir la culture japonaise d’avant l’influence étrangère, qu’elle soit en termes de pensée ou de comportement.
Le cœur chinois était considéré comme différent du vrai cœur ou du cœur japonais. Pour ces penseurs, l’esprit japonais authentique ne pouvait émerger qu’après avoir éradiqué mille ans d’influence étrangère.
Sous l’influence de du kokugaku, l’idée selon laquelle le Shinto a toujours eu un impact immuable sur la mentalité japonaises et que le bouddhisme et les autres religions l’ont seulement obscurci est centrale.
D’autre part, l’étude des anciens textes par le kokugaku a conduit à des connaissances qui ont en partie perduré jusqu’à aujourd’hui : lire les anciens écrits non pas comme des messages divins, mais comme des textes écrits par des êtres humains pour des êtres humains est éclairant.
Le kokugaku a promu une vision unifiée, scientifiquement fondée et politiquement puissante du shintoïsme face idées bouddhistes et chrétiennes.
Cette philosophie développa un intérêt accru pour l’histoire et une nouvelle interprétation des sources historiques et continue d’influencer les conceptions courantes de la pensée japonaise jusqu’à aujourd’hui.
🚨 Ne manquez pas les derniers articles dondon.media sur le Japon : sur Google Actualités, Twitter, E-mail ou via notre flux RSS.