Souvent appelé diagramme ikigai, tableau ikigai ou symbole ikigai, ce diagramme de Venn ne décrit pas le concept original japonais d’ikigai !
Le concept japonais a été surtout popularisé dans le milieu du développement personnel occidental et ne représente plus vraiment l’idée originelle japonaise…
Ikigai occidentalisé
La version occidentalisée de l’Ikigai est basée sur l’idée qu’il y a quatre éléments à équilibrer et développer pour trouver l’ikigai. Ces quatre composantes sont représentées par 4 questions :
- Faites-vous quelque chose que vous aimez ?
- Que le monde a besoin ?
- Dans laquelle vous êtes bon ?
- Et pour lequel vous pouvez être payé ?
Cette fausse interprétation de l’ikigai japonais (生き甲斐) voudrait que l’on ne pourrait atteindre ce dernier qu’en trouvant réponse à ces 4 questions.
Cette interprétation erronée est apparue lorsqu’un blogueur, Marc Winn, a écrit un article intitulé « What’s your ikigai ? ». Dans son billet, il a utilisé une version traduite du diagramme d’Andrés Zuzunaga de la finalité, en remplaçant le mot « finalité » par « ikigai ».
Son billet de blog est devenu viral et le graphique qu’il a conçu a été vu par des dizaines de millions de blogueurs bien-être, coachs de vie et responsables des ressources humaines sous le nom d’ikigai, sous la forme d’un diagramme de Venn, a été créé par quelqu’un, non-japonais, dont la seule connaissance du concept japonais provenait d’un Ted Talk !
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Origines du concept d’ikigai
Le terme japonais est composé de deux mots japonais : iki (生 き) signifiant « vie; vivant » et gai (甲 斐) signifiant « un effet; un résultat », on peut donc simplifier le concept en « raison de vivre ». Cette philosophie japonaise (en japonais 生き甲斐) remonte à l’ère Heian (794-1185).
Pendant cette période, les coquillages étaient extrêmement précieux car ils étaient décorés et utilisés pour un jeu appelé Kaiawase – l’appariement des coquillages. Le jeu de Kaiawase était pratiqué par les nobles japonais, d’où l’association de la notion de valeur dans le mot « coquille / 貝 » que l’on retrouve dans l’étymologie de l’ikigai japonais !
D’ailleurs Kai/Gai est un suffixe souvent utilisé avec d’autres verbes :
- Yarigai -littéralement la valeur de faire (faire)
- Hatarakigai – littéralement la valeur du travail (travailler)
- Asobigai – littéralement la valeur du jeu (jouer)
Vous comprenez pourquoi les théories occidentales sur l’ikigai peuvent être facilement hors propos lorsque vous parler d’ikigai au Japon…
C’est un concept à multiples facettes que les Japonais comprennent au fur et à mesure qu’ils vivent et vieillissent. Ce n’est pas quelque chose qu’ils apprennent à partir d’un simple diagramme…
Les Japonais utilisent le mot avec beaucoup plus de désinvolture dans leurs conversations même s’ils en comprennent plus ou moins le sens et les nuances…
Selon l’anthropologue Chikako Ozawa-de Silva l’ikigai évolue avec la société, les mœurs et l’expérience de chacun ! Pas besoin de lire de trop se pencher sur les diagrammes et de faire des tests à gogo pour trouver son ikigai !
Pour simplifier, si vous souhaitez suivre la voie de l’ikigai japonais :
- vous n’avez pas nécessaire besoin de gagner de l’argent
- vous n’avez pas forcément besoin d’être utile aux autres
- vous n’avez pas besoin d’être hautement qualifié ou compétent
- vous n’avez pas nécessairement besoin d’aimer
N’oubliez pas que l’ikigai est avant tout une invitation à prendre plaisir dans ce l’on expérimente au quotidien!
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Cette tendance est-elle venue du Japon à cause du nom comme les noms japonais
C’est vraiment un très bon article, merci pour le partage. Bonne journée.