Découvrez Gunpei Yokoi au travers de ses folles créations chez Nintendo (jouets, consoles, jeux vidéos et accessoires)…
Gunpei Yokoi (横 井 軍 平) était le concepteur le plus prolifique de Nintendo, ayant développé des jouets et applications classiques telles que Game & Watch, Donkey Kong et la Game Boy !
Les pièce les plus rares du créateur s’arrachent d’ailleurs à prix d’or sur les sites d’enchère comme Yahoo! Auctions ou encore les boutiques spécialisées dans le rétrogaming comme Super Potato !
Beaucoup connaissent son mantra de « pensée latérale de la technologie flétrie » (枯 れ た 技術 の 水平 思考, Kareta Gijutsu no Suihei Shiko), qui consiste à découvrir de nouvelles utilisations pour une technologie dépassée et bon marché. Cette philosophie de conception s’est d’ailleurs développée de manière organique chez Gunpei Yokoi, parallèlement aux contraintes technologiques de son époque et à son impulsivité innée !
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Jeunesse et premiers jouets
Yokoi fait ses études à l’université Dōshisha où il étudie l’électronique. C’est un élève apparent plutôt mauvais qui passe plus de temps à s’amuser qu’à étudier !
Une fois diplômé, il cherche à être recruté par les grandes entreprises de son secteur comme Hitachi ou Matsushita. Cependant ses résultats scolaires sont trop faibles, et ses candidatures sont rejetées. Il se rabat dont sur des emplois moins prestigieux…
En 1965, il est engagé par Hiroshi Yamauchi au sein de Nintendo. À l’époque, la firme est une petite entreprise de Kyoto dont l’activité principale est la fabrication de cartes à jouer, aussi bien occidentales que japonaises, et de jeux de mah-jong.
Le travail de Yokoi consiste à entretenir la machine qui colle ensemble les différentes couches des cartes, une tâche simple et largement en dessous de ses qualifications. Yokoi est pourtant satisfait de son nouvel emploi, qui lui permet de rester à Kyoto et qui lui assure une certaine tranquillité jusqu’à sa retraite.
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D’ailleurs la carrière de Gunpei Yokoi est très liée à l’entreprise Nintendo, dont il reste employé pendant plus de trente ans. Il accompagne son évolution de petite entreprise de fabrication de cartes à géant du jeu vidéo – dont il est l’un des principaux artisans.
Ultra Hand (1966)
Fabriquée de toutes pièces par ennui pendant ses fréquents temps morts entre les tests de machines, l’Ultra Hand fut le premier succès commercial de Yokoi et un avant-goût de son futur :
Ultra Machine (1968)
L’Ultra Machine est inspiré par sa jeunesse passée à frapper des objets avec des bâtons. Sa conception sans installation et sa batte rétractable préemballée lui ont permis de se vendre à plus de 7 millions d’unités et d’asseoir sa position de créateur génial !
Love Tester (1969)
Yokoi, dans son infinie sagesse, a créé le Love Tester comme un véhicule pour réaliser la mission de tout jeune homme – une excuse pour tenir la main d’une jolie fille !
L’appareil fonctionne selon le même principe qu’un test polygraphique. Deux personnes s’accrochent chacune à l’un des capteurs métalliques et l’appareil mesure le flux d’électricité à travers vos corps. L’essentiel de la conception repose sur le fait que vous devez physiquement compléter le circuit pour que le jeu fonctionne.
Le mode d’emploi va jusqu’à suggérer au couple de joueurs d’essayer de s’embrasser pour faire grimper le compteur. Avant de crier au scandale, pensez à ceci : l’excitation supplémentaire fera transpirer vos mains, ce qui augmentera la conductivité et fera grimper le compteur !
Lefty RX (1972)
Yokoi a recherché l’aspect pratique en toutes choses : prix, production, utilisation… Le plus curieux, ce sont les moyens si peu pratiques qu’il utilisait pour atteindre ses fins…
Yokoi a abaissé la barrière d’entrée à un niveau élémentaire pour les voitures électriques de l’époque : en dépouillant leurs entrailles mécaniques jusqu’à l’essentiel. Un seul canal de commande, ce qui signifie que la voiture ne peut tourner que dans une seule direction, à gauche. Ce qui a fait de cette alternative économique un succès immédiat.
Wild Gunman (1974)
Voilà une nouvelle bizarrerie créative de Yokoi : Wild Gunman.
Ce jeu d’arcade simule une fusillade du Far West et était révolutionnaire pour ses deux projecteurs de films qui affichaient des films d’acteurs réels et changeaient de bobine en fonction du succès ou de l’échec.
Ten Billion Barrel (1980)
Yokoi a conçu ce casse-tête tournant comme une réponse détournée au Rubik Cube. Ironiquement, il ne connaissait pas la solution lui-même, raisonnant que « si les boules commencent à s’aligner correctement, vous devriez être capable de les remettre à leur point de départ ! »
Les débuts de Gunpei Yokoi dans le jeu vidéo
En 1978 et la sortie de Space Invaders c’est le premier grand succès de Taito qui devient un phénomène international qui, par inadvertance, établit un certain nombre de normes industrielles.
En voyageant sur le Shinkansen, Yokoi a vu un homme d’affaires ennuyé jouer avec un LCD calculatrice en appuyant sur les boutons. Yokoi a alors eu l’idée d’une montre qui faisait également office de passe-temps de jeu vidéo d’arcade miniature…
Game & Watch et essor des consoles
Dans la droite lignee de son idée sort le Game & Watch en 1980, il tentait de transposer l’expérience de l’arcade, avec ses commandes et tout le reste, dans un corps mince et portable. Yokoi et son équipe ont essayé toutes les astuces possibles pour faire tenir le joystick dans un espace limité.
La majorité des contrôleurs ultérieurs des jeux vidéos ont évolué à partir du modèle Game & Watch. Ce que nous considérons comme un design brillant et simpliste n’a pas été conçu du tout. Il est plutôt né du besoin de créer un moyen socialement acceptable d’étendre le jeu à un marché jusque-là inexploité !
En 1981, Yamauchi nomme Yokoi pour superviser Donkey Kong, un jeu d’arcade créé par Shigeru Miyamoto. Après le succès mondial du jeu, Yokoi a continué à travailler sur le jeu Mario suivant, Mario Bros.
Yokoi a ensuite produit plusieurs jeux de la R&D Nintendo, comme Kid Icarus et Metroid. Il a conçu R.O.B. et le Game Boy succès mondial bien connu de Nintendo.
Nintendo a toujours cherché à séduire les non-joueurs. De nos jours Yokoi serait probablement dégoûté par le concept de « gamer », car il transforme une distraction inoffensive en un passe-temps exigeant.
Car depuis son arrivée chez Nintendo, l’entreprise a bien changé. Elle est passée du statut de petite structure de Kyoto à celui de multinationale au chiffre d’affaires colossal.
Alors qu’il pouvait auparavant mener à bien chacune de ses petites idées, fabriquer ses petits jouets, il est maintenant tenu de réaliser des projets suffisamment ambitieux pour brasser des dizaines de milliards de yens.
Au milieu des années 1990, le monde du jeu vidéo est marqué par une escalade technologique, chaque constructeur essayant de surpasser ses concurrents en mettant en avant ses graphismes ou sa puissance pure.
Nintendo commence à développer la Nintendo 64, la console de salon qui doit concurrencer la PlayStation de Sony et la Saturn de Sega. Yokoi, dont la ligne philosophique est d’innover avec des technologies éprouvées, ne se sent plus en phase avec l’ambiance du secteur…
Fin de carrière et Virtual Boy
Il travaille alors sur une console de jeu vidéo qui se présente sous la forme de casque de réalité virtuelle: le Virtual Boy. Son but initial est de toucher les gens qui ne jouent pas ou plus aux jeux vidéo à cause de leur complexification progressive, en leur offrant un nouveau type d’expérience.
La console est un échec retentissant et est encore aujourd’hui considérée comme l’une des pires consoles de jeux vidéo de l’histoire :
La console souffre de la concurrence de l’autre console de Nintendo, qui est prévue peu de temps après; elle propose peu de jeux intéressants et souffre d’une appréhension du public vis-à-vis des effets sur la santé de la réalité virtuelle.
À cause de cet échec, Yokoi retarde son départ de Nintendo qu’il imagine depuis quelques années pour ne pas paraître partir à cause de lui. Il travaille sur une version améliorée du Game Boy, le Game Boy Pocket.
Koto Laboratory et fin de vie tragique
En 1996, après la commercialisation du Game Boy Pocket, il démissionne accompagné de plusieurs autres employés de Nintendo lui étant dévoués et fonde sa société, Koto Laboratory.
En créant cette société, Yokoi souhaite revenir au « Nintendo d’autrefois » et produira des jeux pour Nintendo et collaborant avec Bandai au développement de la WonderSwan.
Le 4 octobre 1997, Yokoi roulait dans une voiture conduite par son associé Etsuo Kiso sur le Autoroute Hokuriku, lorsque le véhicule a terminé à l’arrière d’un camion. Après que les deux hommes aient quitté la voiture pour inspecter les dégâts, Yokoi a été frappé et mortellement blessé par une voiture de passage.
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