La discrimination au logement est un problème majeur auquel sont confrontés de nombreux étrangers vivant au Japon.
Bien que le pays accueille de plus en plus de résidents internationaux, les pratiques discriminatoires dans le secteur immobilier restent malheureusement courantes. Examinons de plus près cette problématique et ses implications.
Une réalité chiffrée alarmante
Une étude menée par le Centre d’Information Anti-Racisme à Tokyo en 2019 a révélé que près de la moitié des étrangers interrogés déclaraient avoir été victimes de discrimination.
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Ce chiffre est d’autant plus préoccupant que le nombre de résidents étrangers dans la capitale japonaise a atteint un niveau record de 550 000 personnes en janvier 2019.
Plus spécifiquement, une enquête du ministère de la Justice japonais datant de 2016 a mis en lumière l’ampleur du problème dans le secteur du logement :
- 39,8% des étrangers se sont vu refuser la location d’un logement en raison de leur nationalité
- 26,8% ont constaté des annonces immobilières excluant explicitement les étrangers
Notez que les ressortissants thaïlandais, chinois et coréens semblent être particulièrement touchés par ces pratiques discriminatoires.
Les causes de cette discrimination
Plusieurs facteurs contribuent à perpétuer ces comportements discriminatoires :
- Perception des étrangers comme résidents temporaires : De nombreux Japonais considèrent les étrangers comme des travailleurs ou des étudiants de passage, plutôt que comme des résidents permanents potentiels. Cette vision peut dissuader les propriétaires de leur louer un logement, craignant un manque d’engagement à long terme.
- Barrière linguistique et culturelle : La peur de problèmes de communication ou de malentendus culturels peut pousser certains propriétaires à privilégier des locataires japonais.
- Stéréotypes persistants : Des préjugés infondés sur le comportement des étrangers en matière de respect des biens ou des règles de voisinage continuent d’influencer les décisions de certains bailleurs.
Un cadre légal insuffisant
Malgré la ratification par le Japon de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale en 1996, le pays ne dispose pas de lois nationales interdisant explicitement la discrimination raciale dans le logement.
Cette lacune juridique rend difficile pour les victimes de discrimination de faire valoir leurs droits…
Certaines initiatives locales, comme à Tokyo, visent à sensibiliser les agents immobiliers à l’illégalité des refus basés sur la nationalité. Cependant, ces efforts restent limités et peu contraignants.
Conseils pour les personnes en recherche de logement
Face à ces défis, voici quelques recommandations pour les étrangers cherchant à se loger au Japon :
- Faites appel à des agences immobilières spécialisées dans l’accompagnement des étrangers.
- Démontrez votre volonté de communiquer en japonais, même si votre niveau est limité.
- Soyez prêt à fournir des garanties supplémentaires (garant japonais, dépôt de garantie plus élevé) pour rassurer les propriétaires réticents.
- Renseignez-vous sur vos droits et les ressources disponibles en cas de discrimination.
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