Une déclaration sur le riz a suffi à faire vaciller un ministre et à mettre en lumière les tensions sociales et économiques croissantes.
En pleine crise du riz au Japon, le ministre de l’Agriculture, Taku Etō, a déclenché un tollé en déclarant lors d’un événement de collecte de fonds qu’il ne « n’a jamais eu besoin d’acheter du riz », car ses partisans lui en offrent suffisamment pour qu’il puisse « en vendre ».
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Cette remarque, perçue comme insensible face à la flambée des prix du riz, a conduit à sa démission le 21 mai 2025.
🥵 Le riz, un sujet brûlant au Japon
Le Japon fait face à une crise sans précédent concernant le riz, aliment de base de son alimentation. Les prix ont doublé en un an, atteignant 4 268 yens (environ 29,73 dollars) pour un sac de 5 kg. Cette hausse est attribuée à une mauvaise récolte due à des conditions climatiques extrêmes, à une augmentation de la demande liée au tourisme, et à des achats de panique provoqués par une alerte au « méga-séisme » en 2024.
Malgré la libération de 300 000 tonnes de riz des réserves d’urgence par le gouvernement, les prix restent élevés, exacerbant le mécontentement public.
Dans ce contexte tendu, les propos de Taku Etō ont été perçus comme une démonstration de privilège déconnectée des réalités quotidiennes des citoyens. Face à l’indignation générale et aux menaces de motion de censure de l’opposition, Etō a présenté sa démission, déclarant : « J’ai fait une remarque extrêmement inappropriée à un moment où les citoyens souffrent de la flambée des prix du riz. »
🔄 Un nouveau visage pour apaiser la tempête
Pour remplacer Etō, le Premier ministre Shigeru Ishiba a nommé Shinjirō Koizumi, ancien ministre de l’Environnement et fils de l’ex-Premier ministre Junichirō Koizumi. Koizumi s’est engagé à stabiliser l’approvisionnement et les prix du riz, déclarant vouloir agir en tant que « ministre en charge du riz ». Il a annoncé des mesures telles que la suspension temporaire des enchères pour le riz stocké et la vente directe aux supermarchés, visant à réduire les prix à 2 000 yens pour 5 kg d’ici juin.
Cette affaire survient à un moment délicat pour le gouvernement d’Ishiba, dont la cote de popularité est en chute libre, avec seulement 27,4 % de soutien selon un sondage de Kyodo News. À l’approche des élections de la chambre haute en juillet, cette crise du riz pourrait avoir des répercussions majeures sur l’avenir politique du pays.
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