Costco et IKEA se démarquent en offrant des salaires bien plus élevés que la moyenne nationale des entreprises au Japon.
Ces succès soulèvent une question centrale : pourquoi les entreprises japonaises ne suivent-elles pas leur exemple ?
📉 Un contexte de stagnation salariale au Japon
Depuis plusieurs décennies, les salaires réels au Japon sont restés désespérément bas. Le salaire horaire minimum national dépasse à peine les 1 000 yens, soit environ 7 euros. Ce montant place le Japon en sixième position parmi les pays du G7, souvent juste avant l’Italie, qui affiche des performances similaires en termes de stagnation salariale.
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En effet, depuis 1991, les salaires réels n’ont guère évolué au Japon, contrairement à d’autres pays du G7 où l’on observe une progression plus significative.
Cela signifie que le pouvoir d’achat des travailleurs japonais a à peine bougé, les laissant dans une situation financière précaire. L’inflation et la faiblesse du yen n’ont fait qu’aggraver cette situation, augmentant la pression sur les revenus des ménages.
🔍 Pourquoi Costco et IKEA réussissent là où les entreprises japonaises échouent ?
Face à cette situation, Costco et IKEA se démarquent en offrant des salaires nettement plus élevés à leurs employés au Japon.
Par exemple, Costco propose un salaire horaire de 1 500 yens (10 euros environ), soit bien au-dessus du minimum national, et IKEA commence à 1 300 yens (8,63 euros environ). Cette politique a suscité des tensions avec les entreprises locales, qui peinent à rivaliser pour attirer et conserver leurs talents.
Mais comment ces géants étrangers parviennent-ils à maintenir des salaires si compétitifs tout en restant rentables ? Deux facteurs clés expliquent leur succès :
- Équité salariale : Contrairement à de nombreuses entreprises japonaises qui ajustent les salaires en fonction de la région, Costco et IKEA appliquent une grille salariale uniforme à travers le pays. Cette approche motive leurs employés, qui se sentent mieux rémunérés et plus valorisés.
- Motivation des employés : Costco augmente automatiquement les salaires après 1 000 heures de travail, incitant ainsi les employés à rester et à s’investir davantage dans leur travail. Cela réduit le taux d’absentéisme et améliore la productivité.
💼 Les défis des entreprises japonaises face à la hausse des coûts
Malgré ces exemples de succès, de nombreuses petites et moyennes entreprises japonaises affirment qu’elles ne peuvent pas se permettre d’augmenter leurs salaires à 1 500 yens de l’heure.
L’augmentation des prix des matières premières et de l’énergie exerce une pression considérable sur leurs marges bénéficiaires. Alors que certaines entreprises peinent déjà à rester à flot, une hausse significative des salaires pourrait les faire basculer vers la faillite.
Cependant, certaines critiques estiment que ces entreprises souffrent davantage de leur approche à court terme, privilégiant la réduction des coûts immédiats (notamment par l’emploi de travailleurs temporaires) au détriment d’investissements plus durables, comme des salaires plus élevés.
En effet, des entreprises comme Costco et IKEA montrent qu’en payant mieux leurs employés, elles peuvent attirer des talents plus stables et performants, ce qui se traduit par une productivité accrue et des performances financières solides à long terme.
📊 Les Leçons pour les entreprises japonaises : investir dans l’humain
- IKEA, bien que moins rentable que son concurrent local Nitori, continue d’investir dans ses employés pour améliorer sa compétitivité à long terme, même si cela implique une réduction de ses marges à court terme.
- Costco, avec ses ventes qui génèrent en moyenne 180 000 yens par mètre carré de surface de vente, contre 130 000 yens pour un supermarché traditionnel, prouve qu’une gestion optimisée des ressources humaines et une stratégie salariale généreuse peuvent être bénéfiques.
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