L’histoire de Nonomura Ryuutaro est un exemple frappant de la façon dont l’ambition et la jalousie peuvent mener à des décisions désastreuses.
Dans le monde de la politique japonaise, peu d’histoires sont aussi mémorables que celle de Nonomura Ryuutaro.
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Cet homme politique nippon a attiré la lumière l’attention du public et est devenu un mème national au Japon. Mais derrière cette scène se cache une histoire de jalousie, de persévérance et, malheureusement, de fraude…
L’incident a mis en lumière la tradition japonaise des excuses publiques, qui est généralement un exercice grave et contrit, enraciné dans la culture de la responsabilité et le respect de l’autorité.
Les débuts des Nonomura Ryuutaro
Nonomura Ryuutaro a commencé sa carrière comme employé de bureau dans une petite mairie. Pendant 15 ans, il a mené une vie tranquille jusqu’à ce qu’il soit inspiré par la réussite de son ancien camarade de lycée, Hashimoto Toru, devenu gouverneur d’Osaka. Envieux du succès de Hashimoto, Nonomura a décidé, à l’âge de 41 ans, de quitter son emploi et de se lancer en politique.
Nonomura a choisi la petite ville de Taishi, dans la préfecture de Hyogo, pour sa première campagne électorale en tant que maire. Malgré une compétition limitée, il a subi une défaite écrasante, ne recueillant même pas 4 % des voix.
Cependant, il n’a pas abandonné et a continué à se présenter à diverses élections, bien qu’il ait terminé dernier à chaque fois !
La stratégie de la « copie » et le succès inattendu
En 2011, après plusieurs échecs, Nonomura a tenté une nouvelle approche en créant son propre parti, le Nishinomiya Restoration Association, imitant le nom du parti de Hashimoto. Contre toute attente, cette stratégie a fonctionné, et il a été élu à l’Assemblée préfectorale de Hyogo, obtenant ainsi l’accès à divers avantages.
Une fois en poste, Nonomura a rapidement été perçu comme un personnage étrange par ses collègues. Son comportement excentrique et ses discours incohérents ont contribué à son isolement.
En 2013, il a été révélé qu’il avait dépensé près de trois millions de yens en « voyages de recherche », dont la plupart étaient des visites fictives à des sources chaudes. Le scandale a éclaté lorsqu’il a été découvert que tous ces voyages étaient frauduleux, et qu’il avait empoché huit millions de yens.
Face aux accusations, il a tenu une conférence de presse à Kobe le 2 juillet 2014 pour s’expliquer sur des allégations de détournement de fonds.
La conférence de presse est devenue célèbre pour son effondrement émotionnel. Entres pleurs intenses, larmes en cascade, cris rauques de désespoir et des coups de poing sur la table, ses déclarations incohérentes et émotionnelles n’ont convaincu personne…
Le procès et les conséquences
La réaction excessive de Nonomura a poussé la tradition japonaise des excuses publiques à son paroxysme et reste iconique. Certains députés nippons ont par ailleurs critiqué Nonomura pour avoir discrédité l’institution parlementaire par son comportement extravagant.
La scène a rapidement fait le buzz sur internet et Nonomura est devenu l’un des plus grands mèmes du Japon contemporain, surnommé « l’homme le plus gênant du Japon ».
Après avoir démissionné et remboursé les fonds détournés, Nonomura a été inculpé pour falsification de documents officiels.
Il a finalement été condamné à une peine de quatre ans de prison avec sursis. Aujourd’hui, il anime une émission de radio en ligne.
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