Menhera (メンヘラ) est plus que le terme japonais dérivé de « mental healther » signifiant « quelqu’un qui prend soin de sa santé mentale ».
C’est un mot-valise formé à partir de « mental health » en anglais. À l’origine, il était abrégé en « Menhel », dérivant du terme « mental health » (santé mentale). Mais de quoi s’agit-il exactement et d’où vient-il ?
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Le Menhera est un phénomène culturel japonais qui a pris de l’ampleur ces dernières années sous forme de mode à travers le sous-style « Yami Kawaii », aujourd’hui le mot désigne à la fois une mode et un état d’esprit lié aux problèmes de santé mentale.
Il décrit principalement une femme japonaise souffrant de troubles psychologiques, avec des comportements toxiques comme la dépendance affective, le chantage émotionnel ou encore le stalking. Derrière une apparence « mignonne » se cache en réalité une grande souffrance.
Bien que controversé, le phénomène Menhera reflète une réalité complexe de la société japonaise, où les problèmes de santé mentale restent encore largement tabous et stigmatisés. Cette mode est un moyen d’expression et de sensibilisation, malgré les critiques qu’elle soulève.
👩⚕️ Historique du Menhera
Le concept a vu le jour sur le forum 2chan, où il était utilisé comme surnom pour les utilisateurs du forum de santé mentale qui discutaient de bien-être émotionnel.
Ce terme, initialement employé pour se désigner, a ensuite été détourné de manière péjorative, reflétant la stigmatisation sociale des troubles mentaux au Japon.
La culture populaire et l’esthétisme « menhera » qui est née de ce terme cherche d’un côté à sensibiliser et à changer la perception de la santé mentale au Japon, en offrant un espace d’expression pour ceux qui souffrent.
Le personnage le plus connu de cette esthétique est Momoka Sakurai, la « Menhera-chan » créée par Bisuko Ezaki. Cependant, le premier personnage officiellement qualifié de « menhera » était Hitagi Senjougahara de la série Monogatari, qui se présente ainsi dans le premier roman de « Bakemonogatari » en 2006.
Le terme s’est ensuite propagé à l’international grâce à la série manga satirique « Menhera-chan » créée par le mangaka Bisuko Ezaki dont le visuel est en début d’article.
Bien que présenté comme une magical girl combattant le mal, son design comporte de nombreuses références à l’automutilation et à la dépression. Cela a suscité de vives critiques sur l’archipel, certains y voyant une banalisation de ces problèmes de santé mentale, tandis que d’autres y voient plutôt une forme de catharsis pour les personnes concernées.
👩⚕️ Caractéristiques et Personnalité des Personnages Menhera
Les personnages menhera sont fortement associés à l’esthétique « yami kawaii » (malade mignon). Ils adoptent généralement des motifs liés aux blessures et à la maladie, comme des bandages, des pilules et des blessures. Ils dégagent une apparence fragile et peuvent aussi souffrir de mauvaise santé physique, reflétant leur état mental.
L’art associé au menhera est une représentation visuelle extrême de la maladie mentale, tout en présentant la dépression de manière esthétiquement mignonne. Il est souvent utilisé comme une forme d’expression par des personnes ayant des problèmes de santé mentale ou connaissant quelqu’un qui en souffre.
Les personnages menhera partagent des traits avec les « utsudere » et les « yandere », 2 types de personnages présentant des troubles mentaux. Cependant, les termes peuvent être utilisés de manière interchangeable par ceux qui ne connaissent pas bien les différents types « dere ».
La Mode Menhera
Au-delà des anime et manga, le style vestimentaire Menhera s’est répandu dans la mode japonaise, notamment dans le quartier d’Harajuku à Tokyo.
Ce style est caractérisé par des couleurs pastel, des motifs kawaii et des accessoires évoquant la maladie mentale. Pour beaucoup, c’est à la fois une forme d’esthétique et un moyen de s’affirmer et de revendiquer sa souffrance.
Le style a été popularisé par Kuua Oyasumi, une designer et artiste japonaise. Il se caractérise par des hauts oversize, des bas courts, des cols marins, des chaussettes hautes, et des chaussures compensées. Les vêtements comportent souvent des imprimés liés à la médecine ou des éléments empruntés au bondage.
Le menhera intègre beaucoup d’imprimés et accessoires à thème médical (seringues, gélules, croix, pansements) et légèrement creepy. Côté maquillage, il suggère la maladie avec un teint pâle, du blush sous les yeux, et des sourcils exprimant la faiblesse et la tristesse.
Certaines marques ont adopté le style, comme Angelic Pretty, incorporant le thème médical. Le style est aussi porté par Menhera-chan, une mascotte non-officielle, popularisée sur des t-shirts de la marque Milklim.
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