Découvrez la figure de Jizô, un bodhisattva particulièrement vénéré sur l’archipel nippon pour sa compassion et sa capacité à guérir.
Dans tout le Japon, on peut admirer des statues de Jizô, souvent représenté sous les traits d’un moine au visage enfantin, vêtues d’un bonnet et d’un bavoir de couleur rouge.
Appelé affectueusement « o-jizô-san » ou « o-jizô-sama », il est considéré comme un bosatsu, l’équivalent japonais d’un bodhisattva.
Jizô possède un rôle sacré en tant que protecteur des enfants et des âmes souffrantes en enfer et cette figure mystique possède une influence profonde dans la société japonaise jusqu’à aujourd’hui.
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Outre son rôle de protecteur des enfants, Jizô est également connu sous d’autres formes :
- le « migawari jizô » prend la place des êtres souffrants
- le « togenuki jizô » élimine les douleurs en « tirant les épines »
🧿 Jizô, Une Figure Précieuse du Bouddhisme Japonais
Son apparence simple le rapproche des gens ordinaires, et son surnom affectueux renforce son statut d’une des divinités bouddhiques les plus aimées du Japon.
Jizô est généralement représenté comme un moine au crâne rasé. Il peut présenter différentes postures :
- Avec un bâton surmonté d’une tête ou d’un crâne pour visiter l’enfer.
- Avec un bol pour nourrir les esprits affamés
- Avec une bannière dans le monde des animaux
- Avec le triple joyau dans le royaume des asuras
- Avec un chapelet dans le monde des humains
- Avec un disque solaire et un vaira dans le royaume céleste
🧿 Les Origines de la Croyance en Jizô
Vers le VIIIe siècle, lors de l’époque de Nara (710-794), la croyance en Jizô a été introduite au Japon, mentionnée dans le célèbre ouvrage « Jûrinkyô » (Le Sutra des dix anneaux).
Le Bouddha aurait confié à Jizô la tâche de se rapprocher des gens ordinaires. Bien que les preuves d’une vénération précoce de Jizô soient rares, on sait que les nobles déchus de l’époque de Heian le priaient pour obtenir de l’aide.
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La régence des Fujiwara est une période de prospérité pour ce clan noble, mais moins favorable pour les aristocrates de rang inférieur.
Face à ce désespoir, la philosophie rokudô émergea, décrivant 6 voies de réincarnation : êtres célestes, êtres humains, asura (demi-dieux), animaux, gaki (fantômes affamés) et les enfers. Ce dernier domaine fut le plus redouté pour ses souffrances et sa cruauté inimaginables.
Jizô devint le sauveur des âmes souffrantes, promettant d’aider les défunts à revenir dans le monde des êtres humains et à échapper aux souffrances éternelles.
🧿 Jizô évolue vers la protection des enfants jusqu’à l’époque contemporaine
Durant l’époque d’Edo (1603-1868), Jizô devint associé à la protection des enfants. À cette période où la mortalité infantile était élevée, les âmes des enfants décédés très jeunes étaient censées rester dans une sorte de purgatoire appelé « sai no kawara ».
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Selon la croyance, les enfants devaient empiler des cailloux pour expier le péché d’avoir fait souffrir leurs parents en mourant prématurément.
D’où de telles piles souvent présentes près des statues, que les passants amoncellent pour les aider.
Jizô veille sur ces âmes en peine, les protège des démons en les cachant dans ses manches et les guide pour qu’elles trouvent finalement la paix.
Jizô est encore adoré en tant que sauveur de ces âmes. Jusqu’à notre époque moderne, Jizô continue d’être vénéré et ceci donne lieu à l’organisation de nombreux festivals en son honneur !
Chaque année, les 23 et 24 août, le Japon célèbre Jizô avec une coutume où se mêlent cadeaux et divertissements.
Jomyo-in (浄名院) est un lieu particulier dédié à Jizô dans le quartier de Ueno à Tokyo. Il réunit 84 000 statuettes :
Un autre exemple marquant se trouve à Nikkô, dans l’abysse de Kanmangafuchi, où une promenade mystique est bordée de Jizô. Ces statues symbolisent les défunts sans sépulture, égarés dans la nature :
Un dernier exemple se présente sur le sentier de pèlerinage du Kumano Kodo. Les voyageurs contribuent à soulager les âmes en empilant des milliers de pierres.
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