Le Japon est souvent cité comme un exemple de société paisible et sécuritaire, où les fusillades sont extrêmement rares et pourtant…
Le Japon est un pays de plus de 127 millions d’habitants, mais il ne compte rarement plus de 10 décès par arme à feu par an.
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Et même dans le pays réputé pour sa sécurité, des événements tragiques peuvent se produire. Un exemple marquant est le récent assassinat de Shinzo Abe par arme à feu qui a secoué le pays le 8 juillet 2022 dernier :
Dans cet article, nous analyserons les récentes fusillades en cherchant à comprendre les causes probables et les mesures nécessaires pour les prévenir.
🔫 Histoire récente des Fusillades au Japon
Au cours des dernières décennies, le Japon a malheureusement été témoin de plusieurs massacres et fusillades tragiques qui ont secoué l’archipel nippon.
Du terrible incident de Sasebo en 2007 en passant par les fusillades de Habikino et les massacres de Tsuyama, ces événements ont eu un impact profond sur la société japonaise.
La plus terrible reste cependant l’attaque par incendie criminel perpétré en 2019 contre les studios d’animation Kyoto Animation, qui a coûté la vie à au moins 36 personnes et blessé 34 autres…
Plus récemment le Japon été secoué par une fusillade lors d’un entraînement militaire, causant la mort de 2 personnes, dont le formateur de l’assaillant.
Certes ceci reste un événement exceptionnel mais il a une nouvelle fois suscité une onde de choc dans le pays, où les fusillades restent extrêmement rares.
🔫 L’attaque du stand de tir de Hino au Japon
Le 14 juin, lors d’un entraînement au stand de tir de Hino, dans la préfecture de Gifu, un militaire âgé de 18 ans a ouvert le feu sur trois gradés, dont son formateur. Les deux victimes, âgées respectivement de 52 et de 25 ans, ont succombé à leurs blessures.
L’assaillant a été immédiatement arrêté sur place et a expliqué aux enquêteurs qu’il visait spécifiquement son formateur, et qu’il avait tiré sur l’autre victime car elle s’interposait entre lui et sa cible.
🔫 Comment le Japon parvient à sa violence armée
La culture est l’une des raisons de ce faible taux de meurtres en particulier par armes à feu, et le contrôle des armes en est une autre majeure. Depuis que les armes à feu sont entrées dans le pays, le Japon a toujours eu des lois strictes sur les armes à feu.
De plus le Japon a une longue liste de tests que les candidats doivent réussir avant d’avoir accès à un petit nombre d’armes à feu : aujourd’hui si un Japonais veut posséder une arme à feu, il doit suivre une formation d’une journée entière, réussir un test écrit et obtenir au moins 95 % de précision lors d’un test de tir. Ensuite, il doit passer une évaluation de santé mentale, qui a lieu dans un hôpital, et réussir une vérification des antécédents, au cours de laquelle le gouvernement examine le casier judiciaire et interroge amis et famille. Un vrai défi pour les amateurs de tir et d’armes à feu vivant dans une société qui ne les aiment guère !
Après la Seconde Guerre mondiale, le pacifisme est devenu l’une des philosophies dominantes dans le pays. La police n’a commencé à porter des armes à feu qu’après que les troupes américaines les y ont contraintes, en 1946, pour des raisons de sécurité.
Il est également inscrit dans la loi japonaise depuis 1958 qu’aucune personne ne peut posséder une arme à feu ou des épées. Le gouvernement a depuis assoupli la loi, mais le fait que le Japon ait adopté le contrôle des armes à feu dans une optique de prohibition est un facteur clé de contrôle de sa violence armée.
🔫 Les Fusillades et leurs impacts sur le Japon
Plusieurs facteurs peuvent cependant expliquer les récentes fusillades au Japon. Premièrement bien que moins fréquentes que dans d’autres pays, elles suscitent à chaque fois une grande inquiétude dans le pays.
En effet, bien que le Japon possède des lois strictes en matière de possession d’armes à feu, il existe un marché clandestin où il est possible de se procurer ou fabriquer illégalement et facilement des armes, comme celle ayant servi au meurtre de l’ex premier ministre nippon :
De plus le stress et la pression sociale inhérents à une société compétitive comme celle du Japon peuvent avoir un impact significatif sur la détresse émotionnelle des individus vulnérables : Attentes élevées, exigences académiques rigoureuses et normes sociales strictes peuvent engendrer un niveau de stress élevé, poussant certains vers des comportements violents.
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Les incidents de ce genre sont d’ailleurs souvent perpétrés par des individus perturbés mentalement même si parfois motivés politiquement.
Les fusillades récentes ont mis en lumière les problèmes sous-jacents de la santé mentale au Japon et notamment des troubles psychologiques non traités.
La question de la santé mentale reste tabou au Japon où il reste difficile de parler librement de santé mentale même après une récente hausse marquée du nombre de suicides.
Cela souligne l’importance d’améliorer l’accès aux soins de santé mentale, de réduire la stigmatisation entourant les problèmes de santé mentale et de renforcer les efforts de prévention au Japon comme ailleurs.
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