Un modèle de tarification différenciée qui redessine les contours du voyage au pays du Soleil-Levant pour les nouveaux touristes !

Alors que le Japon continue de séduire des millions de visiteurs, certaines destinations phares du pays adoptent une stratégie de plus en plus visible : faire payer davantage les touristes étrangers. Cette approche, bien que discrète, soulève autant d’intérêt que de débats.
🏯 Nanzōin : un temple bouddhiste face au surtourisme
Situé dans la préfecture de Fukuoka, le temple de Nanzōin est célèbre pour son impressionnante statue de Bouddha couché, longue de 41 mètres. Ce site spirituel attire chaque année des dizaines de milliers de visiteurs — parfois trop nombreux.
À partir du 7 mai 2025, le temple applique une taxe d’entrée de 300 yens (environ 2 euros), mais uniquement aux visiteurs étrangers non résidents. Les Japonais ainsi que les résidents étrangers disposant d’un titre de séjour en sont exonérés.
Pourquoi une telle mesure ?
Des comportements jugés irrespectueux, comme des enfants escaladant les piliers sacrés pour prendre des selfies, ont endommagé le site. Le temple justifie cette taxe comme un financement du nettoyage, de la surveillance et de la préservation des lieux.
Mais cette décision n’est pas sans faire grincer des dents. Certains visiteurs dénoncent une discrimination masquée, malgré le faible montant demandé.
🌴 Junglia Okinawa : un parc jungle aux tarifs en fonction de la langue
Le 25 juillet 2025, Junglia, un parc thématique de luxe situé à Nakijin (Okinawa), a ouvert ses portes… avec une grille tarifaire bien particulière. Le prix du billet adulte varie selon le site web utilisé pour la réservation :
Langue du site web | Tarif adulte |
---|---|
Japonais (résidents uniquement) | 6 930 yens (~47 euros) |
Anglais, chinois, coréen | 8 800 yens (~59 euros) |
Cette différence de 1 870 yens (environ 25%) repose sur le critère de résidence. Les résidents étrangers au Japon peuvent accéder au tarif local en présentant un justificatif (facture, carte de résident…).
Ici, la stratégie est claire : optimiser les revenus en ciblant le pouvoir d’achat des visiteurs étrangers, tout en maintenant un tarif abordable pour les locaux.
🌐 Le Japon face à l’afflux touristique
Le Japon connaît une fréquentation touristique record : plus de 3,37 millions de visiteurs étrangers en juin 2025, soit une hausse de 7,6 % par rapport à l’année précédente.
Cette popularité n’est pas sans conséquences :
- Les sites culturels sont saturés
- Les habitants peinent à cohabiter avec des foules touristiques
- Certains lieux, comme le sanctuaire Watadzumi à Tsushima, interdisent purement l’accès aux non-paroissiens
À Kyoto, un moine a même déclaré que la cohabitation avec les touristes était devenue « impossible », appelant à réguler les flux pour préserver l’équilibre local.
🧭 Une tendance appelée à se répandre ?
Le cas de Nanzōin et de Junglia n’est pas isolé. D’autres sites japonais adoptent progressivement des politiques similaires :
- Château de Himeji : tarification différenciée en fonction de la provenance.
- Hokkaido : encouragement officiel aux entreprises locales à moduler les tarifs pour mieux absorber les coûts liés au tourisme.
Ces initiatives dessinent une tendance nationale : faire payer davantage les touristes internationaux pour préserver les lieux et soulager les populations locales.
Face au surtourisme, le Japon explore donc un modèle hybride, à la fois économique, préventif et sélectif. La différenciation tarifaire se présente comme un outil de régulation plus qu’une punition : il s’agit de faire contribuer davantage ceux qui exercent une pression plus forte sur les sites et les services locaux.
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