Le Sannō Matsuri, c’est un peu comme une pièce rare qu’on ne joue que tous les deux ans.

Tokyo regorge de festivals colorés, mais le Sannō Matsuri est un joyau rare. Ce festival mystérieux et élégant ne sort de l’ombre qu’une année sur deux… Cette rareté lui confère une aura quasi aristocratique, un peu comme une rockstar qui ne fait qu’une tournée exceptionnelle.
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Un rendez-vous biennal… réservé aux années paires
Le Sannō Matsuri se déroule à mi-juin, mais uniquement les années paires, en alternance avec le Kanda Matsuri. Pendant une dizaine de jours, Tokyo change d’allure : des parades majestueuses, des danses rituelles et une ambiance festive envahissent la capitale.
Même les années impaires, le sanctuaire Hie-jinja, organisateur du festival, continue à vibrer. Il propose des danses traditionnelles et diverses cérémonies shintō pour ne pas laisser les passionnés totalement orphelins. Un petit amuse-bouche en attendant le grand show !
Une histoire noble et un privilège impérial
Le Sannō Matsuri n’est pas un simple festival : c’est un pan vivant de l’histoire du Japon. Tout commence en 1478 avec la fondation du sanctuaire Hie-jinja, protecteur du château d’Edo. Au XVIIᵉ siècle, le shogun Tokugawa Iemitsu autorise la parade à entrer dans le château, un privilège extrêmement rare à l’époque.
Depuis, le festival est intimement lié au pouvoir : autrefois salué par les shoguns, il reçoit aujourd’hui la bénédiction de la famille impériale. Chaque édition, un prêtre du sanctuaire Hie se rend même au Palais Impérial pour prier pour la santé de l’Empereur.
Cette proximité avec le pouvoir lui vaut le surnom de « Tenka Matsuri », le « festival du règne ». Un statut qui le distingue et le rend encore plus fascinant.
Une parade historique digne d’un drama
Le clou du spectacle ? La grande parade Shinkosai. Près de 500 participants défilent en costumes inspirés de la cour impériale : samouraïs, prêtres, porteurs de mikoshi (sanctuaires portatifs), chars impériaux…
Le cortège parcourt environ 20 km à travers Tokyo, s’arrêtant devant des lieux symboliques comme le sanctuaire Yasukuni, les douves du Palais Impérial ou Marunouchi.
Moment fort : la halte solennelle devant le Palais Impérial, où des prières sont offertes pour la paix du pays. Un instant suspendu, où l’on ressent tout le poids de la tradition, en plein cœur de la ville moderne.
Au-delà de la parade, le festival propose des rituels shintō, des danses sacrées, des concerts et même un immense cercle de paille (Chinowa) pour chasser la malchance. La nuit venue, le sanctuaire se transforme en fête conviviale, lanternes allumées et yukata de sortie. Un contraste saisissant !
Une atmosphère feutrée en plein quartier du pouvoir
Nagatachō et Chiyoda, connus pour leurs ministères et leurs gratte-ciel, deviennent pendant le festival un décor vivant d’époque Edo.
Ici, pas de foule bruyante comme à Asakusa : l’ambiance est élégante, presque aristocratique. Les salarymen en pause déjeuner croisent des familles en yukata et des enfants qui dégustent des kakigōri.
Ce mélange de solennité et de chaleur locale donne l’impression d’assister à un secret bien gardé, une célébration presque intime entre Tokyoïtes.
Sannō vs Kanda : duel d’icônes
Le Sannō Matsuri a un alter ego : le Kanda Matsuri, qui a lieu les années impaires. Si le Kanda est synonyme de ferveur populaire, esprit festif et éclats de voix, le Sannō cultive la noblesse et la retenue.
Kanda c’est la fête des marchands, des habitants d’Edo ; Sannō, c’est la parade des dignitaires et du raffinement. Deux visages d’un même Tokyo, chacun avec son public fidèle… et beaucoup n’arrivent pas à choisir leur préféré. Pourquoi choisir, d’ailleurs ?
Un trésor confidentiel à découvrir absolument
Bien que prestigieux, le Sannō Matsuri reste étonnamment discret à l’international. On y croise peu de touristes étrangers ; ici, on est avant tout entre initiés, amoureux du Japon et habitants passionnés.
Assister à ce festival, c’est plonger dans une histoire vivante, savourer des traditions inchangées et goûter à une atmosphère unique, loin des foules des grands festivals.
Si vous rêvez d’une expérience authentique et inoubliable à Tokyo, cochez bien « année paire » dans votre agenda !
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