La photographie non-consensuelle (盗撮; tousatsu) est un problème préoccupant au Japon, touchant particulièrement les femmes.
Cette infraction en plein boom ne se limite pas aux lieux publics. Au Japon les écoles rapportent une hausse alarmante des cas, où les élèves eux-mêmes commettent ces actes envers leurs pairs.
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Le phénomène soulève des questions importantes notamment sur la protection des mineurs et l’éducation aux comportements respectueux.
🚨 Une montée inquiétante des cas
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2023, le Japon a enregistré 6 933 cas de photographie non-consensuelle, soit une augmentation de 1 196 cas par rapport à l’année précédente.
Pourtant, un nouveau cadre législatif a été introduit en 2023, prévoyant une peine maximale de trois ans de prison pour ces infractions. Cette loi visait à uniformiser les sanctions, autrefois laissées à l’appréciation des lois locales sur les nuisances.
Malgré cela, les écoles ne sont pas épargnées. Les établissements scolaires rapportent une explosion des cas, passant de 75 en 2022 à 169 en 2023. Les jeunes, équipés de smartphones, sont à la fois victimes et auteurs. Plus inquiétant encore, ces infractions sont parfois banalisées par les autorités scolaires, qui hésitent à les signaler aux forces de l’ordre.
👩🏫 Écoles et responsabilités : une réponse insuffisante
L’omniprésence des smartphones et des réseaux sociaux amplifie ce problème. Les images capturées à l’insu des victimes sont souvent diffusées en ligne, exposant les victimes à des humiliations publiques et à des conséquences psychologiques durables.
Dans certains cas, les écoles préfèrent « éduquer » les auteurs plutôt que de signaler les infractions.
Par exemple, un garçon ayant pris des photos d’une camarade en train de se changer a simplement reçu une leçon sur l’utilisation correcte d’un smartphone, au lieu d’être poursuivi.
En parallèle, d’autres formes de photographie non-consensuelle se multiplient, notamment l’utilisation de caméras infrarouges pour capturer des images lors d’événements.
Pour l’experte en criminalité sexuelle infantile, la professeure Sakurai Tsutsumi de l’Université d’Otemon Gakuin, cette approche est inadéquate.
Elle souligne que ces actes ne sont pas des blagues, mais bien des crimes, et appelle notamment les écoles à prendre des mesures plus strictes pour éduquer les jeunes sur les conséquences légales et morales de leurs actions.
🛑 Sensibilisation et prévention
Les campagnes publiques, comme les affiches dans les stations de train dénonçant les pratiques de photographie non-consensuelle, sont un pas dans la bonne direction. Cependant, elles ne suffisent pas à endiguer ce phénomène, surtout lorsqu’il s’invite dans les écoles.
Il est urgent de mettre en place des programmes éducatifs dans les établissements scolaires pour enseigner aux jeunes le respect de la vie privée et les conséquences légales des actes comme le partage d’images non-consensuelles.
Si des lois plus strictes ont été adoptées, leur application doit s’accompagner d’une sensibilisation accrue dans les écoles et au sein de la société. Il en va de la sécurité et de la dignité des victimes, ainsi que de la responsabilité collective de prévenir ces comportements.
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