La peinture à l’encre de Chine est une tradition artistique qui a prospéré en Chine et au Japon, marquant l’histoire de l’art en Asie.
La peinture à l’encre de Chine, également connue sous le nom de shuǐmòhuà (水墨画) en chinois et sumi-e (墨絵) en japonais est une forme de peinture d’origine chinoise qui utilise des lavis d’encre noire pour créer des compositions artistiques élégantes et expressives.
« Sumi » est un terme japonais signifiant « encre noire », et le « E » représente ici « peinture ».
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De ses modestes débuts pendant la dynastie Tang (618–907) à sa diffusion au Japon par l’intermédiaire des moines zen, cette forme d’art a captivé des générations d’artistes et continue de susciter l’admiration vivace pour les artistes et amateurs d’art.
🖌️ Les Origines de la Peinture à l’Encre de Chine
La peinture à l’encre de Chine est née pendant la dynastie Tang et a marqué un tournant dans les techniques artistiques précédentes, mettant l’accent sur la suggestion de l’« esprit » ou de l’« essence » du sujet plutôt que sur une imitation directe.
Le peintre de sumi-e utilise différentes techniques pour ajuster la dilution de l’encre, la position du pinceau, la force et la vitesse afin de créer des variations dans l’épaisseur, la netteté des lignes et les niveaux de gris :
Au fil du temps, la peinture à l’encre de Chine a évolué, prospérant particulièrement pendant la dynastie Song en Chine (960–1279).
🖌️ Diffusion de la Peinture à l’Encre de Chine au Japon et philosophie du sumi-e
Au XIVe siècle, la peinture à l’encre de Chine a traversé les frontières pour atteindre le Japon grâce aux moines bouddhistes zen qui l’ont introduite pendant la période de Muromachi.
La technique japonaise distingue par la réduction de l’expression de la réalité à sa forme la plus pure et essentielle. La pratique est similaire à la méditation Zen, car elle nécessite une concentration profonde et une approche sans effort.
En peignant un sujet, l’artiste se connecte à son essence, devenant un avec le sujet lui-même. Les retouches sont évitées, car elles risquent de voiler la vérité naturelle de l’œuvre.
Un des artistes clés de cette introduction artistique et philosophique était Josetsu, un peintre émigré de Chine, considéré comme le « Père de la peinture à l’encre japonaise ».
Son style s’est répandu au-delà des monastères et a été adopté par d’autres artistes, dont Tenshō Shūbun et Sesshū Tōyō, des moines eux-mêmes, qui ont joué un rôle crucial dans son développement au Japon.
La peinture à l’encre de Chine a ensuite pris racine et s’est développée sous différentes écoles et styles sur l’archipel. L’école Kanō a été l’une des plus influentes, avec des artistes comme Kanō Masanobu et Kanō Motonobu.
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Ces peintres ont profondément été inspirés par les peintres chinois de la dynastie Song, tels que Xia Gui et Ma Yuan, et ont contribué à la renommée de l’école Kanō dans la peinture japonaise.
🖌️ Évolution et Héritage du sumi-e
Au fil des siècles, la peinture à l’encre de Chine au Japon a connu des évolutions, donnant naissance à des écoles telles que l’école Hasegawa, caractérisée par un style plus puriste et sobre. Parallèlement, le style nanga ou bunjinga, également connu sous le nom de « peinture du sud » ou « peinture des lettrés », a émergé au XVIIIe siècle et a perduré jusqu’à l’époque moderne.
Des artistes tels que Sesson Shukei et Ike no Taiga ont contribué à l’évolution de cette forme d’art en intégrant des techniques modernes tout en préservant les traditions classiques chinoises.
🖌️ Sumi-e : Un Voyage Artistique Sans Fin
De nos jours, la peinture à l’encre de Chine contemporaine continue d’évoluer et de se réinventer sous l’impulsion d’artistes visionnaires.
En particulier, les artistes japonais contemporains s’inspirent de la tradition séculaire de la peinture à l’encre de Chine tout en y apportant leur touche personnelle et moderne.
Les peintres à l’encre de Chine contemporains explorent une variété de thèmes, allant des paysages aux portraits, en passant par des représentations abstraites, et utilisent souvent des supports variés tels que le papier, la toile et même des installations artistiques.
Cette fusion entre tradition et modernité a permis à la peinture à l’encre de Chine de rester une forme d’art pertinente dans le paysage artistique mondialisé d’aujourd’hui.
🖌️ Le Matériel Essentiel pour la Pratique du Sumi-e
Cette pratique artistique exige des caractéristiques spécifiques telles que la sobriété et la spontanéité, qui touchent directement la sensibilité du spectateur.
Pour se lancer, il est essentiel de se familiariser avec deux éléments fondamentaux : le papier de riz et les pinceaux :
Matériel | Description |
Papier de riz | Existe en différentes variétés selon l’épaisseur, la consistance, la capacité d’absorption, la trame, etc. La variété recommandée pour débuter est de dimension standard (24,5 x 33 cm) et a une faible capacité d’absorption. |
Pinceaux | Fabriqués en crin naturel de différentes sources (cheval, blaireau, chèvre, bœuf, belette, etc.). Ils varient en forme, dimension, longueur et type de crin. Classés en pinceaux grands, moyens ou petits selon leur dimension et longs, moyens ou courts selon la longueur du crin utilisé. Les Pinceaux mixtes sont conseillés aux débutants, ces pinceaux sont faits de crin rigide et souple, d’une longueur moyenne de 4,5 à 5,5 cm. Ils sont plus faciles à utiliser et retiennent bien l’encre. |
Encre de Chine | Se présente sous forme de barrettes solides, fabriquées à partir de suie de résine, de pin ou d’huile de colza mélangée avec de la colle provenant de peaux animales. Ces barrettes d’encre de Chine se dissolvent avec de l’eau lorsqu’on les frotte sur la Pierre Suzuri. |
Pierre Suzuri | Prend généralement la forme d’un récipient rectangulaire, comprenant une surface plane pour frotter le sumi et une surface creuse servant de réserve d’eau. Pour préparer l’encre, on remplit la réserve d’eau aux deux tiers, puis on y trempe la barrette, en retirant celle-ci, on amène un peu d’eau sur la surface plane de la pierre. Ensuite, il faut commence à frotter avec un mouvement circulaire. |
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