Alors que la société d’Okinawa aspire à reprendre la main sur son territoire, ce procès résonne aussi comme un symbole.
Mardi 24 juin, la cour de Naha a rendu son jugement : Lance Jamel Clayton, jeune militaire de 22 ans issu de la Marine américaine, est reconnu coupable d’avoir agressé sexuellement une femme à Okinawa en mai 2024.
L’homme l’a étranglée pendant plusieurs minutes dans un logement de Yomitan, causant des blessures aux yeux qui ont nécessité près de deux semaines de soins. La cour a finalement ordonné sept ans de prison, après que le procureur avait demandé dix ans.
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Le juge Obata a salué la précision et la sincérité des déclarations de la victime, soulignant son courage d’avoir immédiatement alerté la police et un proche.
Une description poignante qualifiée par le tribunal de “vicieuse”, rappelant la gravité de l’acte et l’impact durable sur la victime.
Quelles réactions suite au verdict ?
- La Marine US, par la voix du 3rd Marine Division, affirme rejeter ce genre de comportements, tout en maintenant qu’elle n’est pas intervenue dans le cadre du procès.
- La défense de Clayton annonce un probable appel du verdict, contestant certains éléments de la procédure.
- La population d’Okinawa, déjà vocalement opposée à la présence américaine, trouve ici une nouvelle illustration de ce qu’elle considère comme l’impunité fréquente du personnel militaire.
Okinawa, qui abrite plus de la moitié des bases américaines au Japon, est le théâtre d’un ras-le-bol collectif. En l’espace d’une année, quatre autres cas d’agressions sexuelles impliquant des militaires américains ont été à l’origine de condamnations ou d’enquêtes – dont un cas de viol avec enlèvement impliquant un airman, sanctionné par cinq ans de prison.
Sur fond de nuisances sonores, d’incidents ou d’accidents, la colère locale gronde. Elle remet en question les accords stipulant le traitement réservé aux forces étrangères, notamment l’actuel accord SOFA, jugé toujours trop protecteur pour les Américains.
Ce jugement lourd contre un Marine américain résonne comme une onde de choc à Okinawa : il illustre l’aveu d’un fossé toujours présent entre dispositif juridique et contestation citoyenne.
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